Rush de Ron Howard
Fiche Technique:
Réalisateur: Ron Howard
Casting: Chris Hemsworth, Daniel Bruhl, Olivia Wilde, Alexandra Maria Lara, Pierfrancesco Favino, Nathalie Dormer, Christian McKay et Stephen Mangan
Budget: 38 000 000$
Date de sortie cinéma: 25 septembre 2013
Genre: Biopic, Drame
Nationalité: Américain, Allemande, Britannique
Durée: 2h03 min
Synopsis: RUSH retrace le passionnant et haletant combat entre deux des plus grands rivaux que l’histoire de la Formule 1 ait jamais connus, celui de James Hunt et Niki Lauda concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari. Issu de la haute bourgeoisie, charismatique et beau garçon, tout oppose le play-boy anglais James Hunt à Niki Lauda, son adversaire autrichien, réservé et méthodique. RUSH suit la vie frénétique de ces deux pilotes, sur les circuits et en dehors, et retrace la rivalité depuis leurs tout débuts.
Un long métrage lancé à plus de 200 km/h
Rush était sans aucun doute l’un des meilleurs films de l’année 2013, dépassant sa seule condition de biopic sur la rivalité entre deux sportifs de légende du monde de la Formule 1, pour pouvoir embrasser des thématiques bien plus grandes sur l’homme, sur sa folie, sur le dépassement de soi, sur l’expérience du flirter avec la mort et de voir l’intensité qu’il peut s’en dégager. Le film est intense, angoissant, poignant, spectaculaire et viscéral. Le long métrage permet aux acteurs Chris Hemsworth et Daniel Bruhl de livrer leur meilleure performance à l’écran. Le film est aussi une claque visuelle et sonore.
Ce que l’on constate en regardant ce long-métrage, c’est son ambiance. L’ambiance de la Formule 1 des années 70 et fin 70 est très bien retranscrite. Que ce soit sur la piste avec les pilotes et leurs monoplaces et en dehors. C’est-à-dire que même aux stands, nous avons l’impression d’être plongé dans cet univers, l’immersion est totale. Le bruit des moteurs sont sidérants de réalisme. Pour les possesseurs de gros systèmes home-cinéma: mettez le son à fond car le bruit que produisent les F1 est monstrueux. Les scènes de courses sont vraiment bluffantes, le montage de ces dites scènes est très bien découpé, on passe à plusieurs points de vue, que ce soit celui de James Hunt ou Nikki Lauda. La caméra est elle aussi très bien positionnée, car on alterne beaucoup avec différents plans sur la F1. Parfois, la caméra est placée sur l’aileron avant ou arrière, dans l’habitacle entourant la partie mécanique, ainsi que des plans serrés sur le casque de nos deux pilotes principaux.
Comme il est dit ci-dessus, le film est bien plus qu’un simple biopic sur deux pilotes de F1. C’est un long métrage qui aborde des thématiques vraiment intéressantes et qui font clairement écho à ce que vivent les pilotes lors des grand prix. Le thème de la folie est aussi abordée. Là où ce thème est intéressant et bien traité, c’est que la folie est vue différemment par nos deux personnages principaux. Nikki Lauda est quant à lui très mesuré sur la folie, car c’était un pilote voulant prendre le moins de risque possible et perfectionne sa monoplace dans les moindres détails. C’est tout le contraire du côté de James Hunt, qui est un fonceur qui ne se pose aucune question. Pour lui seul compte la victoire, peu importe le prix à payer et peu importe à quel point il peut frôler la mort. « Rush » traite aussi du dépassement de soi, le dernier grand prix qui se déroule au Japon où nous suivons Hunt luttant de toutes ses forces pour pouvoir être champion du monde en est le parfait exemple. Car tout le long de cette séquence, le personnage prend des risques inconsidérés tout en faisant abstraction du mauvais temps qui rend la course encore plus dangereuse, quitte à en frôler la mort. C’est tout le contraire de Nikki Lauda qui préfère abandonner la course pour ne pas revivre le terrible accident qu’il avait subi sur le circuit allemand du : » Nurburgring » aussi surnommé »le cimetière de pilotes ». Car quand le personnage de Lauda subit son fameux accident, on pense que le personnage va mourir. Mais c’est sans compter sur la ténacité dont fait preuve le personnage pour pouvoir reprendre le volant, alors qu’il est brulé sur une grande partie de son visage et qu’il subit quotidiennement des lavages de poumons qui sont encore plein de substances dangereuses.
La rivalité entre les deux pilotes est sans aucun doute l’une des principales qualités du film. Car là où cette rivalité est intéressante et plaisante à suivre, c’est que ces deux adversaires se respectaient mutuellement. Quand l’un faisait un meilleur résultat que l’autre, l’un des deux devait repousser ses limites pour faire encore mieux. Et comme le dit si bien Nikki Lauda en fin de film, Hunt était le seul pilote qu’il respectait car comme lui, il vivait à 100% sa passion et tout ce qui en découle.
Au niveau de sa mise en scène, Ron Howard nous offre un film vraiment léché visuellement. C’est-à-dire que le film prend place dans des décors qui nous donnent vraiment l’impression d’être à l’époque où ces deux légendes de la Formule 1 se battaient pour le titre de champion du monde. Tout est lisible dans ce long métrage, les différents angles de caméras nous permettent de suivre les courses avec une très grande lisibilité. Même les scènes de dialogues sont très bien écrites, mention spéciale aux textes que doit jouer Daniel Bruhl qui sont d’une grande subtilité qui correspondent très bien au personnage de Lauda, quant à Chris Hemsworth, les dialogues cherchent avant tout à mettre l’acteur en valeur au vue de sa carrure imposante et qui collent eux aussi très bien à son personnage qui est extrêmement arrogant. Le film possède aussi d’excellents jeux de couleurs et de lumières, notamment lorsque l’on alterne entre les grands prix que les deux pilotes ont disputé.
Du côté de la musique, c’est simple, Hans Zimmer= le nouveau John Williams. Le compositeur, déjà à l’œuvre sur des bandes originales telles que celles de »The Dark Knight », »Inception », nous signe des compositions vraiment très entrainantes qui font comme-ci le spectateur était happé dans cet univers.
En ce qui concerne le casting, aucune fausse note à déplorer. La palme de la meilleure performance revient à Chris Hemsworth et Daniel Bruhl qui viennent sûrement de nous livrer leurs meilleures performances à l’écran. Chris Hemsworth conserve les mimiques qui faisaient tout son charme dans les films Marvel dans le rôle de Thor, en effet l’acteur en imposait beaucoup à l’écran. Mais dans Rush son jeu est plus en subtilité et porté sur l’émotion notamment la scène où son personnage se soûle pour oublier sa fin de carrière dans la F1 suite à la fermeture de son écurie. Daniel Bruhl est également tout en subtulité, l’accent allemand de l’acteur donne un charme authentique à son personnage qui est de base autrichien. Les acteurs et actrices dans des rôles secondaires sont eux aussi excellent. je retiendrais surtout trois acteurs, dont deux actrices et un acteur. Olivia Wilde qui joue l’épouse de Hunt, Alexandra Maria Lara qui est vraiment très touchante dans le rôle de l’épouse de Lauda et l’acteur Christian McKay qui interprète le chef de la première écurie de Hunt. L’acteur possède quelques dialogues vraiment savoureux, ainsi qu’un jeu typiquement British qui fonctionne du tonnerre dans le film.
Pour conclure, Rush est une véritable réussite de son metteur en scène Ron Howard, qui aura su très bien diriger ses acteurs, gérer sa mise en scène et aussi apporter des thématiques vraiment intéressantes qui sont en lien avec le propos du film. Hans Zimmer nous signe une excellente composition, Anthony Dot Mantle nous livre une photographie sidérante de réalisme qui rappelle très bien les années 70. Bien sûr, le long métrage ne serait rien sans son casting tout simplement magistral, Hemsworth et Bruhl sont en »pôle position »(désolé pour le jeu de mot ^^). En bref, une réussite totale qui vient s’inscrire parmi les meilleurs biopics réalisés à ce jour.