Réalisateur : Rob Reiner
Genre : Drame
Durée : 89 minutes
Date de sortie : 8 août 1986
Origine : États Unis
Distribution : Will Wheaton, River Phœnix, Corey Feldman, Jerry O’Connell, Kiefer Sutherland, Richard Dreyfuss…
Vous ai-je dis que j’étais fan de Stephen King ? Maintenant c’est le cas. Mais si j’apprécie autant les écrits du maître de l’horreur du Maine, c’est avant tout pour l’empathie qu’il réussi à mettre en place entre le lecteur et ses personnages. Et bien que King soit reconnu comme un maître incontesté du fantastique horrifique, il n’est pourtant jamais aussi passionnant que quand il parle du quotidien.
Si on me demande quel est son meilleur livre, je vous répondrais Ça. Non, pas pour le côté horrifique, magnifiquement écrit cependant, mais pour la vie de ses jeunes protagonistes. King arrive, et c’est l’un des rares auteurs pour moi à le faire, à me rendre nostalgique d’époque que je n’ai pas connu.
Dans ses nombreux écrits, deux me touchent particulièrement. Deux nouvelles. La première est Chasse cœur en Atlantide, tirée du livre Cœurs perdu en Atlantide. (Qui a eu une adaptation au cinéma, mais qui n’adaptait que la première nouvelle et l’épilogue). La seconde est Le corps. Tirée du recueil Différentes Saisons (dont est également tiré le chef d’œuvre absolu L’évasion de Shawshank adapté sous le titre : Les évadés) et adapté par Rob Reiner (Princess Bride, Quand Harry rencontre Sally et une autre très bonne adaptation de King : Misery) sous le titre Stand by me.
Dans ce film, qui se passe à la toute fin des années 50, on suit donc quatre amis d’une douzaine d’années, Gordie (Will Wheaton), Chris (le regretté River Phœnix), Teddy (Corey Feldman) et Vern (Jerry O’Connell) qui sous prétexte de camping, partent à la recherche du corps d’un enfant de leur âge, disparu quelques jours plus tôt, dans l’espoir de devenir des célébrités locales. Mais en parallèle, la bande de Ace Merrill (interprété par Kiefer Sutherland et personnage récurrent dans les œuvres de King), brutes locales, décide de faire de même…
Je ne vais pas m’étendre sur le film, parce qu’il est très difficile d’en parler sans faire pulluler les spoilers. Et je ne tiens vraiment pas à spoiler. Parce que ce film mérite clairement d’être vu. Il est porté par la caméra tout en douceur de Rob Reiner, dans une réalisation efficace de simplicité, et aussi par ses jeunes acteurs tous extrêmement talentueux. Le film est un voyage initiatique, dans le court laps de temps entre l’enfance et l’adolescence, c’est un drame, une comédie, et surtout une grande claque dans la tronche.
Le film saisit totalement l’essence de la nouvelle (que je vous recommande très vivement, elle est, forcément, plus développée) et ne trahi jamais son modèle, tout en se l’appropriant.
Ce film n’est certainement pas le plus cité, quand on parle des adaptations de King au cinéma, et c’est extrêmement dommage, car c’est probablement l’une des meilleures. Alors, certes, il n’y a pas d’éléments horrifiques (encore que…) ni fantastiques, mais vous avez en l’état, un film magnifique, porté par un jeu impeccable et la musique de Ben E. King.
Un film incroyable que je vous recommande très chaudement.