Pays : États-Unis
Année : 2015
Casting : Steve Carell, Christian Bale, Ryan Gosling, …
Genre : Comédie dramatique

Avant Todd Phillips et son « Joker », il y avait Adam McKay et « The big short ».

Alors qu’une crise financière va toucher les États-Unis, les personnes l’ayant vue venir, ignorées par les autres, parient contre les banques afin de s’enrichir par leur découverte.

Beaucoup de personnes se retrouvent surprises face à « Joker » au vu du passif de Todd Phillips dans le domaine de la comédie. Pourtant, Adam McKay aura su faire de même tout en intégrant dans cette transition les leçons apprises tout au long de sa filmographie. C’est ainsi que, si « The big short » est plus ancré dans le drame par son portrait choral, il comporte encore quelques séquences d’humour qui ne dépareillent pas dans la carrière du réalisateur des « Présentateur vedette », comme l’explication de certains aspects techniques.

Au niveau de la mise en scène et de la gestion des personnages, on ressent quelque chose de plus posé et moins dans la folie visuelle que les autres films de McKay. Il y a une recherche plus documentaire, même didactique afin de ne pas perdre son public tout en gardant une certaine verve acide, influençant tout le cœur narratif du métrage. Ses héros sont soit brisés soit cyniques, tous au fait des soucis derrière le système financier et impuissants face à la catastrophe qui arrive autrement que par l’enrichissement personnel.

Cette écriture presque satirique ne remet jamais en question les drames inhérents à la crise mais soulève soit la stupidité, soit la naïveté de certains dans leurs agissements, bien trop occupés à s’auto-congratuler pour pouvoir se préparer à la vague qui fera de nombreuses victimes autour de la planète. Jamais McKay ne se moque de celles-ci, préférant l’attaque au lance-roquettes sur un système pourri qui, même dans un événement l’affectant profondément, pousse à poursuivre le même cycle capitaliste, faisant gagner à nos héros une grosse somme d’argent en échange de leur innocence.

C’est cette croyance détruite en un environnement s’auto-dévorant en permanence qui fait de « The big short » un film hautement recommandable. Ne tombant jamais dans la facilité ou l’auto-congratulation simple, McKay met plus en avant une éloquence âcre qui se trouvait déjà en fond de ses récits pour mieux confronter le public aux exactions de certains, tellement proches du surréalisme qu’on se croirait dans une comédie. Malheureusement, au vu de la réalité des faits, on est plus proche de la tragédie humaine. Et de ce drame à grande échelle, McKay en tire un grand film.


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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