Date de sortie 06/11/2024 – Au cinéma
Durée (02:20)
Titre original The Substance
Genre Fantastique, Horreur
Avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid
Réalisé par Coralie Fargeat
Produit par Tim Bevan
Nationalité États-Unis
Musique
Synopsis
Jugée trop vieille, la star hollywoodienne Elisabeth Sparkle, 50 ans, se laisse tenter par un mystérieux produit : « The Substance », qui permet de générer une autre version de soi-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. Mais les règles sont strictes, et ne pas les respecter peut avoir de graves conséquences…
Coralie Fargeat avait livré en 2018 le film Revenge, son premier long-métrage qui était une vraie boucherie. La réalisatrice avait su apporter sa touche dans le cinéma de genre en France. C’est cette année qu’elle est de retour, avec son tout nouveau film qui a fait parler de lui sur la croisette. Le public Cannois a eu parfois du mal à s’en remettre, mais le film a remporté quand même le prix du scénario et on comprend pourquoi. Il aura fallu attendre novembre pour que le film soit une découverte, pour le public ou la réalisatrice tente un nouveau cinéma de genre bien dérangeant, bien sale aussi. Un film qui marque le retour de Demi Moore, dans un rôle surprenant, ou elle interprète une comédienne qui doit prendre sa retraite. N’acceptant pas de devoir quitter les plateaux et vieillir, elle décide de se laisser tenter pas un mystérieux produit, qui va avoir un état dévastateur dans sa vie. The Substance est une expérience cinématographique vraiment particulière, qui ne laisse pas de marbre un film qui aura marqué cette année à coup sûr.
Elisabeth Sparkle est une star qui a son étoile sur Hollywood Boulevard, elle anime une émission de fitness qui cartonne. Mais le producteur de la chaîne Harvey cherche quelqu’un de plus jeune pour la remplacer, et Elisabeth a du mal à l’accepter mais elle n’a pas d’autre choix. On lui remet alors une clé USB, avec imprimé dessus THE SUBSTANCE, elle connecte la clé à sa télévision ou un produit lui est présenté un produit qui se nomme « la substance » qui permet d’avoir une seconde jeunesse en ayant une version plus jeune de soi-même. Elisabeth jette la clé à la poubelle, mais n’acceptant pas de vieillir elle appelle le numéro inscrit sur la clé USB. Une voix lui indique un endroit pour récupérer le colis, elle s’y rend et débute l’expérience elle s’injecte ce produit à usage unique.
C’est alors qu’une jeune femme sort de son dos, elle est jeune et magnifique et a tout pour réussir. Fier de ce corps, Sue (la nouvelle jeune femme) se rend à un casting ou Harvey est séduit et ne voit qu’elle pour présenter la nouvelle émission de fitness. Parfois elle devra s’absenter pour faire échange avec Elisabeth, qui doit aussi vivre sa vie une permutation qui a lieu tous les sept jours. Mais très vite Sue attise la jalousie d’Elisabeth, et Sue commence à ne plus respecter les règles entraînant des effets dévastateurs sur Elisabeth. The Substance est un véritable claque en pleine figure, ou on suit les évolutions de deux femmes. La mise en scène de Coralie Fargeat retranscrit parfaitement les évolutions d’Élisabeth et Sue, l’une plus vieille et l’autre jeune. Puis quoi de mieux que le système Hollywoodien, pour dénoncer ce qui se passe avec ces deux femmes qui se détruisent. Coralie Fargeat ne fait donc pas dans la dentelle, il y a beaucoup de scènes marquantes ou la grande scène finale, est une représentation de l’horreur pure.
Pour son film la réalisatrice s’intéresse au corps et la transformation, elle n’est pas la première à mettre ça en scène car David Cronenberg, est l’une de ses inspirations. Coralie Fargeat est à l’écriture de son film avec un body-horror, tout ce qu’il y a de plus vrai. Elle est toujours très proche de ces personnages, ou l’on passe d’Élisabeth à Sue, car elles permutent de l’une à l’autre. Ces permutations sont indispensables, car on découvre l’évolution de chacune tandis que l’une se détériore, l’autre plus jeune gagne en succès. Harvey le producteur est une représentation parfaite de ces producteurs, il dégoûte par sa façon de traiter les femmes. Car si le film dénonce le système Hollywoodien, c’est aussi un film féministe, comme l’était aussi Revenge, mais ou ici c’est traité d’une manière totalement différente, car déjà le film est beaucoup plus dérangeant.
Puis ce sont deux femmes qui sont mises en avant, et elles le sont très bien. Elles ne se parlent jamais, car elles se permutent mais elles peuvent s’infliger des douleurs, comme ne pas respecter les règles de la substance. A travers le corps torturé d’Elisabeth, on voit une femme qui décline peu à peu. Coralie Fargeat ose n’hésite pas à nous plonger dans l’horreur, on ressort de cette séance assez chamboulée, mais alors quel pied ! Le cinéma de genre en France, prouve encore une fois sa force et de quoi il est capable. Demi Moore est épatante, et même parfois effrayante. Margaret Qualley est sublime, et livre probablement sa meilleure prestation. Dennis Quaid joue Harvey, le détestable producteur. The Substance est une oeuvre inoubliable et éprouvante, ou Coralie Fargeat prouve une fois de plus son talent de réalisatrice.