Date de sortie 3 mai 2017 (2h 06min)
De Kim Seong-hun
Avec Ha Jung-Woo, Doona Bae, Dal-Su,
Genres Drame, Thriller
Nationalité Sud-Coréen
Synopsis
Alors qu’il rentre retrouver sa famille, un homme est accidentellement enseveli sous un tunnel, au volant de sa voiture. Pendant qu’une opération de sauvetage d’envergure nationale se met en place pour l’en sortir, scrutée et commentée par les médias, les politiques et les citoyens, l’homme joue sa survie avec les maigres moyens à sa disposition. Combien de temps tiendra-t-il ?
CRITIQUE DE CHARLES
Les sud-coréens suivent la bonne route en cinéma, contrairement à Jung-soo dans le dernier film du pays du matin calme sorti en France récemment TUNNEL. Ce long-métrage de Seong-hoon Kim (Hard Day, The Magician) raconte la chute d’un tunnel sur la voiture de Jung-soo, passant par malchance par ce chemin à ce moment-là. Comme avec Hard Day, SH Kim nous offre une course contre la montre dont le personnage principal n’est pas l’unique maître puisqu’il doit compter sur les secours nationaux afin de le libérer des énormes gravas de béton et d’acier. Ce qui m’a frappé, dans un pays (avec le Japon et Les États-Unis, un peu la France pour ces littoraux) bondé par l’urbanisme, c’est la question posée sur tous les paramètres rentrant en compte lorsqu’il s’agit de sauver un seul citoyen et les coûts exorbitants que cela amène (voir plus humainement, travailler dans le BTP peut être très dur). Tout le long de l’histoire, il y a deux camps : ceux qui souhaitent absolument le sauver : sa femme et le coordinateur du sauvetage en relation avec les responsables politique et des travaux publics ; et ceux qui considèrent une simple vie humaine comme un barrage à leur image et la continuation de la construction de nouveaux édifices urbains : les entreprises de BTP bien sûr, les responsables politiques (si on connait le contexte politique sud-coréen actuel, le parallèle avec la ministre fictive du film et Geun-hye Park est très clair) et d’autres personnages pour des raisons personnelles. TUNNEL pose ainsi la question des efforts fournis pour sauver une seule âme, dans une nation prônant à la fois l’individualisme et l’apparence d’être un peuple uni et uniforme mais peut-être pas universel. Il en va de rebondissements en rebondissements, aussi bien à l’extérieur du tunnel qu’à l’intérieur avec notre employé de Kia Motors qui apprend à survivre avec le minimum vital à sa disposition, toujours sous la pression d’être écrasé d’un instant à l’autre. Après avoir vu ce film, vous ne regarderez plus jamais votre bouteille d’eau de la même façon ! TUNNEL est dans la lignée de ces lectures sociales sur la Corée du Sud et son capitalisme primant avant la vie humaine au risque de construire des routes non conformes aux réglementations. Une alternance entre un huis clos terrible et un enfermement ouvert stressant.
CRITIQUE DE PIERRE
Au volant de sa voiture, Lee Jung-soo est pressé de rentrer chez lui pour fêter l’anniversaire de sa fille. Alors qu’il passe sous un tunnel, celui-ci s’effrondre sur lui. Il s’en sort mais se retrouve coincé sous les gravats. Il parvient à appeler les autorités. Les secouristes font se qu’ils peuvent pour le sortir de là, en vain. Le gouvernement s’en mêle et veut accélérer l’opération de sauvetage. Celle-ci devient de plus en plus couteuse au fil du temps. Certains envisagent d’arrêter les frais, arguant que Lee Jung-soo est peut-être déjà mort. Se-Hyun, la femme de celui-ci, refuse que l’on abandonne son mari à son sort…
Se servir du film de genre pour critiquer la société, telle semble être la spécialité des cinéastes coréens (du Sud), du célébré Bong Joon-ho (The Host ; Snowpiercer. Le Transperceneige) au plus discret Kim Seong-hoon. Après une comédie policière pluvieuse qui dissimulait une violente charge contre les flics corrompus (Hard Day), celui-ci revient avec un film catastrophe qui en dit long sur la déliquescence des institutions du pays — l’ex-présidente est désormais derrière les barreaux.
Prisonnier d’un tunnel autoroutier mal conçu et mal construit, le héros, un honnête père de famille, ne peut qu’assister, impuissant, à l’incompétence des compatriotes qui tentent de lui venir en aide ou, pis, cherchent à tirer profit de l’accident. Secouristes, politiques, entreprises de travaux publics, presse : tout le monde en prend pour son grade dans ce réjouissant jeu de massacre déguisé en film à grand spectacle.
Après l’effondrement d’un tunnel qu’il traversait en voiture, Lee Jung-soo (Ha Jeong woo) se retrouve enseveli. TUNNEL se construit alors sur deux espaces. D’un côté, cet homme, réfugié dans ce qu’il reste de sa voiture, qui devra survivre plusieurs jours avec un minimum de rations et le risque toujours présent d’un plus gros effondrement. De l’autre, l’avancée laborieuse de l’opération de sauvetage mise sous pression par la présence des médias et des politiques qui suivent l’affaire.
Ainsi, au-delà de la tension permanente liée à la question de la survie de Lee, TUNNEL pointe sur le manque d’humanisme autour d’un tel événement. Que cela soit la ministre qui ne manque pas l’occasion de venir se montrer, ou par le biais des enjeux financiers qui finissent par poser la question de la valeur d’un homme.
Bien sûr Kim Seong-hun ne cherche pas à faire de TUNNEL une œuvre sociale pour dénoncer un système. Il ne fait que pointer les défaillances de la société avec ironie – la même qui permettait à Hard Day d’évoquer la corruption policière tout en étant un vrai divertissement. La qualité première du film est donc son humour, que le réalisateur parvient à instaurer brillamment au sein d’événements dramatiques.
Jamais potache ni grossier. Il s’agit avant tout de s’amuser du caractère, finalement, très humain et imparfait de ses personnages. Principalement Lee, se mettant à nettoyer l’intérieur de sa voiture, pourtant remplie de poussière. Ou lorsqu’à la découverte d’un autre survivant il se montrera hésitant à l’idée de partager le peu d’eau qu’il lui reste. Un égoïsme presque naturel, voire compréhensible dans une telle situation.
Egalement, Kim Seong-hun montre les défaillances parfois aberrantes qui entourent les sauveteurs. Mais même s’ils sont capables de bourdes – comme de déchirer accidentellement les plans du tunnel -, pas question pour autant de les tourner en ridicule. Car le réalisateur leur octroie au final une part d’héroïsme, à travers le sauveteur en chef, interprété par le toujours très bon Oh Dal su (Assassination, Veteran), capable de varier les registres à la perfection.
Sans le glorifier, son personnage est un homme avant tout empathique à l’égard de Lee. Il sera le seul à ne rien lâcher, songeant constamment à la manière d’éviter tout danger supplémentaire et rappelant à ceux qui semblent l’oublier, que c’est la vie d’un homme qui est en jeu.
Enfin, une telle catastrophe ne serait pas ce qu’elle est sans la présence de la presse. Celle-ci, Kim Seong-hun n’hésite pas à l’égratigner, montrant son manque d’éthique dans l’unique but d’avoir un scoop – en appelant directement Lee, en direct d’une émission, sans penser qu’il lui faut économiser de la batterie pour garder contact avec les sauveteurs. En cela TUNNEL réussit à faire passer de nombreux messages au sein d’un mélange des genres propre au cinéma coréen – action, tension, humour, on touchera même presque à l’épouvante -, et n’en oublie pas pour autant l’émotion.
Tout comme le très remarqué Dernier train pour Busan, le film n’est pas loin d’arracher des larmes dans ses moments les plus forts. Ceux où l’espoir se perd. Par Lee d’abord, mais surtout par sa femme, qui dans une séquence extrêmement poignante s’adressera à son mari par le biais d’une station radio pour lui communiquer l’évolution tragique de la situation (on n’en dira pas plus).
Portée par l’excellente actrice Bae Doona (The Host, Cloud Atlas, A Girl at My Door, Sense8…), cette femme devient rapidement un vecteur d’humanisme – aidant du mieux qu’elle peut les sauveteurs de son mari en les nourrissant – et d’émotion. Sous ses airs de film à grand spectacle et de divertissement efficace, TUNNEL se détache ainsi par ses subtilités indéniables capables de nous faire trembler.
CRITIQUE D’OREL
Comme quoi il n’y a pas que les Américains qui font des films catastrophe. La preuve avec ce film sud-Coréen de Kim Seong-hun, le réalisateur maîtrise son film avec une petite filmo pourtant. Car Kim Seong-hun, c’est seulement Hard Day avant Tunnel il faut dire que le réalisateur fait aussi bien que les concurrents Américains. Loin de Daylight, avec Stallone ici le personnage est totalement seul enseveli, après l’effondrement d’un tunnel. L’homme attend les secours, pas quelques heures, mais quelques jours ou le pauvre homme ne cesse de perdre espoir. Un homme rentre retrouver sa famille, et empreinte un tunnel qui une fois dedans s’effondre l’homme reste enseveli, sous les décombres pendant des jours.
Les secours font leur possible pour sauver, cet homme coincé sous les décombres, les médias sont présents et suivent l’avancement du sauvetage une opération de très grande envergure qui s’avère plus compliqué que prévu. Seul contact qu’il a avec l’extérieur son téléphone portable et encore quand il capte, il peut suivre peu à peu l’avancement de son sauvetage qui finalement est une catastrophe. Pour pouvoir vivre il a des petites bouteilles d’eau, et un gâteau d’anniversaire avec une crème pâtissière. On voit donc Lee,le personnage principal du film enseveli, mais le film s’attarde aussi beaucoup sur les secours, dont les secouristes ne sont pas forcément très bien organisé. Peu à peu, on demande aux secouristes d’abandonner les recherches déclarant que ce dernier est mort. Mais le chef des secouristes tout comme la femme de Lee, croit encore que Lee est en vie et ce sont eux, qui ont une grand part d’humanisme. Car de l’autre côté les politiciens s’en foutent, préférant se concentrer sur la construction des futurs tunnels quitte à laisser un être humain mourir car de l’argent est en jeux. Le réalisateur montre ainsi à sa façon, la société dans laquelle nous vivons sacrifier une vie humaine pour l’argent. Es-que ce genre de comportement existe donc? Il faudrait être naif, pour ne pas y croire. Le cinéma Sud-Coréen ose montrer des choses, que certains réalisateur Américains n’aurait, pas osé préférant miser tout sur le visuel.
Dans son film le réalisateur prouve qu’un film catastrophe peut comporter un scénario plutôt abouti et discrètement dénonciateur. On doit le scénario a Kim Seong-hoon, le réalisateur du film adapté du roman de So Jae-won. Un scénario adapté intelligemment, ou l’écriture se concentre beaucoup sur le traitement des personnages, mais aussi sur la part d’humanisme qu’il reste en certains en nous décrivant une société gerbante surtout du côté politique. Car la ministre fais semblant de s’intéresser au sauvetage, elle est sur place pour se montrer. Ha Jeong-woo tiens le rôle principal du film : Lee l’homme enseveli sous les décombres dans sa voiture ne perdant pas l’espoir. Egalement au casting : Bae Doona, Oh Dal-soo ou encore Jeong Seok-yong. Visuellement le film offre de beau plans, la scène de l’effondrement du tunnel reste assez impressionnante courte mais efficace. Le film livre son lot de scène poignante, loin d’être mièvre ainsi que quelque touche d’humour. En conclusion Tunnel, est un film du genre convaincant avec un scénario intelligent, le meilleur vu depuis longtemps.
Bande annonce