Realisateur : Robert Rodriguez
Scenario : Quentin Tarantino
Origine : Mexico-Americaine
Duree : 108 minutes
Date de sortie : 19 Janvier 1996
Acteurs : Georges Clooney, Quentin Tarantino, Harvey Keitel, Juliette Lewis, Salma Hayek…
Ah, Une Nuit en enfer… Peut-être le film que j’ai le plus poncé pendant mon adolescence avec Fight Club et The Crow. C’est bien simple, j’adore ce film et si la nostalgie seule parlait, je lui mettrais 10/10. Mais il faut savoir raison gardée et si j’ai vu ce film suffisamment souvent pour le connaître par cœur (et quand je dis par cœur, ce n’est pas une formule de style !), il le faut rester objectif, au moins un minimum.
Bon déjà pour commencer et parce que certaines personnes se trompent encore ce film n’est PAS un film de Quentin Tarantino, comme L’étrange Noël de Monsieur Jack n’est PAS un film de Tim Burton. C’est un film de Robert Rodriguez. Clairement son meilleur, et si j’étais mauvaise langue je dirais même son seul bon. Alors pourquoi, l’associe t-on tellement à Tarantino ? Bah déjà, il joue dedans. Et il a écrit le scénario.
Et si on ressent bien son empreinte, la réalisation quand à elle est purement de Rodriguez.
Ce film est un film de pote. Mais vraiment. Derrière la caméra, mais aussi devant. On retrouve des acteurs réguliers des deux cinéastes tels que Harvey Keitel (Reservoir dogs, Pulp Fiction…), Salma Hayek ( Desperado ), Dany Trejo (Machete), Michael Parks dans son rôle de flic désabusé Earl McGrow, qu’on retrouvera dans Kill Bill, Boulevard de la mort et Planete Terror. On trouvera également les trognes de Fred Williamson, acteur culte de la Blaxploitation et Tom Savini, maitre des effets spéciaux, dans le rôle de l’hilarant Sex Machine, Cheech Marin dans pas moins de trois rôles différents, Juliette Lewis (qui avait joué dans Tueurs nés d’Oliver Stone, déjà scenarisé par Tarantino, bien que désavoué par son auteur, et surtout Georges Clooney, tout auréolé de son succès dans Urgences et qui prouvait ici, après un Batman et Robin de sinistre mémoire, où il faisait à peine acte de présence, sa qualité d’acteur pour peu qu’il s’y intéresse, campant un personnage totalement tarantinesque, passant tour à tour de sympathique à totalement glaçant, d’un simple regard.
Le film nous narre donc la fuite des deux frères Gecko, Seth et Richard, deux braqueurs violents, l’un d’eux se trouvant même être un pervers psychotique, qui doivent se rendre au Mexique, pour retrouver leur contact qui pourra les mettre au vert. Se sachant traquer, ils prennent en otages un pasteur et ses deux enfants adolescents. Leur périple jusqu’au Mexique se déroule sans encombres, et une relation de confiance commence à naître entre les truands et leurs victimes. Ils se rendent donc au point de rendez-vous, un bar à routier, où ils devront attendre toute la nuit, l’arrivée de leur contact devant se faire à l’aube.
Et c’est là que le film prend une tournure inattendue. Je me doute que tout le monde connaît déjà le twist de mi-film, mais pour ceux qui ne connaîtrai pas, je préfère mettre la balise, car la transition est rude. Si jusque là, le film se voulait plus ou moins réaliste, le film passe à l’horreur fantastique en un claquement de doigts. Car le bar est infesté de vampire. C’est là aussi que le bât blesse un peu au niveau de la réalisation. Rodriguez est un sale gosse, sincère mais limité. Déjà, les vampires sont absolument degueulasses. Les maquillages ont vraiment mal vieillis. Ensuite le film part dans le grand guignol, il est très gore, mais également de très mauvais goût. On sent l’inspiration de Sam Raimi, le talent en moins. Pour le coup, le film aurait vraiment gagné à être réalisé par Tarantino. Il y a des trouvailles vraiment sympa, on sent la volonté de fun, et dans le même temps, le film insère des messages très premiers degré, et ridicule car perdu dans un déluge second degré. Je pense notamment à la mort du jeune frère de Juliette Lewis, qui est vite expédié, gore, et limite malsaine. C’est dommage.
J’ai l’air un peu sévère, et soyons honnête je chipote beaucoup, car en vrai le film est vraiment très cool à voir. Mais les défauts, bien réels sont quand même à souligner.
Nous avons, pour conclure, un film vraiment fun, jouissif, servi par des acteurs qui s’éclatent, des dialogues savoureux. Tout crie fun dans ce film. Un film imparfait mais qui fout diablement la banane.
A noter, que le film à donner lieu à deux suite (qui sont en fait des prequels, et qui il faut bien l’avouer sont bien nazes), une série pas terrible, et un jeu vidéo médiocre…