Réalisé par Bruno Mattei
Sorti en 1980
Avec Margit Evelyn Newton, F. Garfeeld, Selan Karay
Genre : épouvante/horreur
L’avis de Liam
Les amateurs de cinéma de genre et d’œuvres totalement autres savent sans doute ce qu’est « Virus Cannibale ». Le culte entourant le film se transmet d’année en année, comme un flambeau marquant la transmission de nanars en tous genres. La sortie du film chez Rimini dans une édition qualitative devrait permettre au long-métrage de Bruno Mattei de se transmettre encore plus rapidement que le fléau qui y est narré.
Le film s’ancre dans l’horreur zombie à la façon du cinéma italien. On pense ainsi à Lucio Fulci par le biais de quelques maquillages voulant aller dans le putride et la façon dont le virus reflète la violence de la colonisation européenne se retournant dans le sanguinolent le plus intense, surtout au vu du comportement de ses personnages (soit des soldats, soit des touristes voyant le tout avec un œil plus éloigné, comme celui avec sa caméra). On pourrait donc creuser du fond derrière, malgré des visuels bien plus maîtrisés chez Fulci, comme dans son cultissime « Enfer des Zombies ». On pense à ces innommables images animalières qui se glissent sans aucune subtilité dans la narration.
La nature autre se crée alors par certaines réactions, notamment ces pétages de câbles qui laisseront le public hilare ou navré. Il faut bien admettre que certains semblent sortir d’ailleurs mais parviennent à trouver une forme de sens dans le retour de bâton que se prennent les personnages jusqu’à un extrême visuel qui devrait ravir les fans de violence graphique. Du moins, c’est trouver du sens dans un chaos ambiant assez fascinant et qui a l’avantage de rendre impossible l’indifférence durant son visionnage.
Le combo Blu-Ray/DVD comprend une interview de Christophe Lemaire, grand fan du film qui aura su partager sa fascination pour ce titre à de nombreuses générations de lecteurs de Mad Movies (l’auteur de ces lignes compris), ainsi qu’un livret de 20 pages. Celui-ci, reprenant l’interview de David Didelot, auteur du livre « Bruno Mattei, itinéraires bis » , pour le site aVoir-aLire, permet d’avoir un regard plus précis sur son réalisateur.
On ne peut statuer dans un sens comme dans l’autre tant la nature de capharnaüm que représente « Virus Cannibale » lui a permis de traverser les années. Cette édition fournie par Rimini devrait en tout cas vous permettre de vous faire un avis sur un film que l’on qualifiera d’intéressant dans son traitement d’un pot-pourri zombiesque fascinant en tout point.
L’avis de Nicolas
Rimini a ressorti le 12 décembre 2020 Virus Cannibale ou Watch Hell Of The Living Dead de Bruno Mattei.
Bruno Mattei est un maître du pillage artistique sans pour autant tomber dans un inintérêt total. Mattei est un cinéaste qui pille les films étrangers qui ont marché, surtout de genre pour se les réapproprier à sa sauce.
Il livre des versions plutôt fragiles, nanardesques de films qui ont eu un grand succès.
Virus Cannibale n’échappe pas à la règle et s’avère être une réappropriation totale du Zombie de George Romero. Mattei ira jusqu’à réutiliser les thèmes musicaux du montage italien du film de Romero composée par Goblin. Mattei se sert aussi de la b.o composée par le groupe pour le film Contamination de Luigi Cozzi.
Qu’en reste t-il ? Un film franchement très sympathique et touchant par le prisme de ses propres défauts. Mattei s’amuse à jouer avec des situations totalement incongrues. Il est également très divertissant et involontairement drôle ou pas.
Il s’en dégage l’impression que Mattei a conscience du caractère absurde de son film.
L’omniprésence de stock shots animaliers est par exemple totalement gratuite et très drôle.
Le film propose également de magnifiques maquillages et les séquences gores avec les zombies sont époustouflantes.
Rimini propose une belle édition collector avec le Dvd et le Blue Ray accompagnée d’une interview de Christophe Lemaire et un livret de 20 pages qui reprend l’interview de David Didelot.
Virus Cannibal est un nanar mais surtout un film qu’il faut absolument se procurer car de par son caractère totalement artisanal et fragile, il en ressort une forte envie de faire du cinéma et c’est beau !