Un nouveau dossier cette fois, sur le film Elephant de Gus Van Sant sortie en 2003 est récompensé d’une palme d’or à Cannes. Le film s’inspire de la tuerie de columbine en 1999, la tuerie la plus meurtrière dans un lycée aux États-Unis. Le film suit des élèves dans leur lycée, et en dehors tandis que deux élèves préparent une tuerie dans leur lycée. Bouleversant c’est bien le cas de ce film, mais tout aussi saisissant. Elephant est assurément, le chef-d’oeuvre de Gus Van Sant.
La tuerie de Columbine en 1999
Ce fut l’une des pires tueries de l’histoire des États-Unis dans une école. Deux ados Dylan et Éric massacrent, des élèves de leur école. Le film de Gus Van Sant ne s’inspire pas directement du drame survenu en 1999, mais il s’y inspire, comme la mort de Kurt Cobain à qui il rendit hommage dans son film suivant qui porte le nom de Last Days. Dans Elephant Gus Van Sant sait très bien de quoi il parle, même si les noms ne sont pas ceux du drame, et si on a suivi l’actualité a l’époque on reconnaît des similitudes. Ce drame a secoué l’Amérique, car c’est la fusillade la plus meurtrière des États-Unis. Le réalisateur Michael Moore, tourne le film Bowling for Columbine qui est un documentaire dans ce film le réalisateur parcourt les États essentiels qui sont pour les armes à feu. Ainsi on rencontre durant les films des acteurs et réalisateurs et leur point de vue sur le port d’armes dans le pays. Le film de Moore, se penche beaucoup sur la facilité de se procurer des armes dans le pays. Gus Van Sant aussi le montre, mais montre aussi l’influence qu’on eut les jeunes pour élaborer le massacre. Le film traite également de cette jeunesse, et de leurs agissements surtout ceux des deux criminels.
Le film et ses techniques
Le film de Gus Van Sant, fait partie d’une trilogie qui compte Gerry, Elephant et Last Days. Trois genres différents, qui traite la mort d’une manière différente. Gerry traite de la survie de deux hommes dans le désert, car à l’issue du film il n’y aura qu’un survivant, Elephant traite d’un massacre et Last Days voit les derniers jours d’une star du rock. Le film a obtenu la palme d’or au festival de Cannes. Palme entièrement méritée, pour sa mise en scène mais aussi de quelle manière le film aborde les sujets. Dans son film Gus Van Sant utilise différentes techniques, lui permettant une immersion poussée avec des plans-séquences, mais aussi des travellings. Le film se construit sur trois boucles temporelles, ainsi on revoit la même séquence plusieurs fois mais au point de vue de différentes personnes comme Élias, John ou Michelle par exemple. Quand on voit Alex chez lui, le procédé ne sera pas utilisé. Les plans-séquences suivent surtout John, Élias et Michelle, des plans-séquences aussi utilisés mais moins sur le sportif du lycée et les trois garces. Le film s’inspire aussi du court-métrage d’Alan Clarke de 1989, qui porte le même titre court-métrage qui fut tourné pour la BBC concernant des meurtres en Irlande du Nord.
Le calme…
Le film suit des personnages tous issu de différents milieux, il y a John le premier que nous découvrirons conduit à l’école par son père qui est un ivrogne. Il décide de prendre le volant, pour éviter l’accident. On suivra ensuite Élias le photographe de l’école, qui prend en photo des différentes choses dont des élèves. Après on suivra le sportif, Michelle et trois garces qui après avoir mangé trois feuilles de salade se font vomir. Puis on suivra Alex et Éric les deux meurtriers, on découvre qu’Alex est malmené par certains des élèves une sorte de tête de turc. On le voit élaborer son plan, en prenant des notes pour la préparation de la tuerie. Alex et Éric passent la plupart du temps ensemble, et on découvrira qu’ils ont passé commande pour des armes et se font livrés. C’est une journée dans un lycée, où les élèves vaquent à leurs occupations tandis que le pire est à venir.
Puis la tempête
Tellement réaliste, que c’est saisissant Gus Van Sant filme un massacre sans exagération mais choc tout de même car sa mise en scène est d’une telle maîtrise. Alex et Éric sont armés et tirent sur tout ce qui bouge, et exécute les élèves et lance des explosifs. Ce sont des exécutions, une vengeance un besoin de tuer qu’on Alex et Éric. Les deux jeunes hommes, psychologiquement dérangé dont Alex qui est mal dans sa peau. On voit un moment qu’Éric est en train de jouer à un jeu vidéo ou le but est de tuer, des gars dans le dos. Gus Van Sant ne dénonce en aucun les jeux vidéo, mais éventuellement ce qu’ils peuvent provoquer sur des personnes comme Alex et Éric. Elephant est une oeuvre, qui aborde la jeunesse aussi en s’inspirant de la tuerie de Columbine. Pourquoi? Parce que cette jeunesse, est très bien retranscrite dans le film les anorexiques, le beau gosse du lycée, la jeune fille rejetée a cause de son physique bref… Mais il y a cette violence dont Éric et Alex sont accros qui représentent aussi très bien cette jeunesse. Gus Van Sant pointe aussi du doigt, la facilité de se procurer des armes à feu aux États-Unis. Comment peut-on vendre à n’importent qui des armes à feu? Il est tellement facile de s’en procurer, que ces deux jeunes lycéens ont pu en acheter. Depuis les évènements de Columbine, rien n’a évolué le port d’armes est toujours autorisé et avec Trump, au pouvoir ce n’est pas prêt de changer.
Le reste
Tous les comédiens du film, portent leur véritable prénom John Robinson, Alex Frost, Élias McConnell et Éric Deulen. À la production du film, on retrouve Diane Keaton quand même. Pour l’écriture, il s’agit de Gus Van Sant, qui maîtrise également le récit de son film. Il décrit une journée banale dans un lycée, chacun vacant a leurs occupations et leur problème jusqu’à ce que l’inévitable se produise. C’est en laissant ses comédiens, allant là où ils veulent en filmant comme une journée normale, que le réalisme est là! La musique y est également pour beaucoup dans le film, on entendra beaucoup sonate au clair de lune de Beethoven. On entend aussi « lettre à Élise » de Mozart, puis des titres divers. Certains sont des bruitages, avec des mélanges musicaux, qu’on entend surtout à la fin du film, et cela accentue d’une certaine manière la terreur lors du massacre. Gus Van Sant signe une oeuvre exemplaire, en matière de cinéma et ce n’est pas pour rien, que ce dernier reçut la palme d’or en 2003. Portée par des jeunes acteurs, talentueux et portant un réalisme fou au récit, Elephant reste une oeuvre cinématographique unique en son genre.
