Date de sortie : 30 mars 2022
Réalisateur : Gabriele Mainetti
Casting : Claudio Santamaria, Aurora Giovinazzo, Pietro Castellitto , …
Genre : Drame
Résumé :Rome, 1943, sous occupation nazie, la Ville éternelle accueille le cirque où travaillent Matilde, Cencio, Fulvio et Mario comme phénomènes de foire. Israel, le propriétaire du cirque et figure paternelle de cette petite famille, tente d’organiser leur fuite vers l’Amérique, mais il disparaît. Privés de foyer et de protection, dans une société où ils n’ont plus leur place, les quatre « Freaks » vont tenter de survivre dans un monde en guerre…
Critique : Gabriele Mainetti s’est rapidement fait révéler par son premier essai, « On l’appelle Jeeg Robot ». Ce film de super-héros italien avait su marquer les esprits par son traitement du genre bien ancré dans un autre format que ce que les Comics Books Actuels peuvent nous proposer. Auréolé de ces excellents retours, le réalisateur transalpin revient avec « Freaks Out », film de guerre entre plusieurs genres et régulièrement comparé à la rencontre entre le cinéma de Guillermo del Toro et celui d’Albert Dupontel. Si l’on ne peut nier des proximités visibles envers ces deux auteurs, ce serait quand même nier la personnalité particulière d’un film d’une certaine ampleur narrative.
Rien que l’introduction parvient à donner le ton du long-métrage entier. Le film s’entame ainsi sur un spectacle de cirque, jouant sur l’émerveillement de ses Freaks avec un rapport évocateur qui fonctionne rapidement par sa proximité. Soudain, l’horreur de la guerre débarque en plein spectacle, un effet de surprise qui permet de souligner la porosité entre un merveilleux détonnant ainsi qu’une forte violence historique. Tel un équilibriste, Gabriele Mainetti parviendra à rester sur ce fil de tonalités, trouvant dans l’opposition des deux un éclat cinématographique vivace comme on aimerait en voir plus.
Tout le film baignera d’un amour certain pour ses freaks, n’hésitant pas à perpétuer une affection permanente tout au long du récit. Le traitement même de son inscription historique trouvera également un même intérêt, avec certaines audaces plutôt surprenantes. On pense ainsi à cette séquence s’orientant vers le contemporain, permettant une nouvelle fois de renforcer cette sensation d’ailleurs promise par le film. Tel un très bon maître de cérémonie, Gabriele Mainetti parvient à offrir le spectacle promis et plus encore, le tout en jouant sur un humanisme aussi brillant que le talent de son auteur.
Œuvre entre différents genres qui n’oublie jamais ses personnages, « Freaks Out » est bien la pépite promise çà et là par ses différents retours positifs. Le divertissement est certain mais, contrairement à de nombreux spectacles du genre, il n’en diminue pas l’affection sincère pour ses protagonistes. C’est donc avec grandeur et humanité que Gabriele Mainetti nous propose un film hors du commun !