Pays États-Unis
Année 1981
Casting Maren Jensen, Sharon Stone, Susan Buckner, …
Genre Horreur
Elephant ressort un titre de Wes Craven marqué par la spiritualité.
Suite à la mort suspecte de son mari, Martha Schmidt est témoin de phénomènes inexpliqués et effrayants.
La religion est ainsi au cœur du récit, par la place occupée, près de cette jeune veuve, d’une communauté religieuse vivant en autarcie et voyant en la technologie moderne et autres avancées la présence d’une menace puissante que seuls eux peuvent repérer. La mort rapide du mari va ainsi attiser une confrontation entre Martha et ses proches, toutes féminines, et le chef de la communauté, modèle d’un patriarcat écrasant et limitant par sa colère réductrice.
Au fur et à mesure du récit, le film va néanmoins se détourner un peu de l’opposition, par la mort surprenante d’un protagoniste animé d’une certaine aura négative et la volonté d’un membre de la communauté de ne plus subsister dans les limitations idéologiques de celles-ci. Il en ressort une intrigue prenant des tournures par moments surprenantes voire cruelles. Comme toujours, Craven arrive à faire de ses séquences d’effroi des moments réussis, à l’instar d’un serpent débarquant dans une baignoire occupée ou la chute d’une mygale.
Mais la vraie réussite du film revient à sa critique d’une figure de prédicateur qui, par sa virulence et son agressivité, amoindrit un certain danger qui se révélera pourtant élevé. En tombant dans une forme de foi brutale et étouffante, cet homme donne une image négative de sa foi par sa fermeture d’esprit. Dès lors, comment croire en la menace qu’il annonce au vu de son comportement terrifiant et réducteur, symbole d’un patriarcat qui ne comprend pas la portée nuisible et contre-productive de ses actions ?
La ferme de la terreur comporte ainsi une attaque envers un intégrisme religieux qui ne comprend pas le danger qu’il représente et une menace patriarcale qui, sous prétexte de protéger les femmes, ne fait que les étouffer perpétuellement et les écraser pour mieux coller à l’image que la société veut donner de celles-ci. Le revoir avec ce regard neuf apporte donc un certain intérêt à un titre qui a par moments un peu vieilli…