Date de sortie : 1967 (1h17)
Réalisateurs : Constantin Erchov et Gueorgui Kropatchev
Casting :Natalya Varley, Aleksei Glazyrin, Nikolai Kutuzov , …
Genre : Fantastique, épouvante
Nationalité : Union Soviétique
Synopsis: Trois jeunes séminaristes quittent leur monastère pour partir en vacances. La nuit, ils se font héberger par une fermière qui se révèle être une sorcière. Khoma l’empoigne et la laisse pour morte, après qu’elle se soit transformée en jolie jeune fille. Sous la pression de la famille, le recteur oblige Khoma à passer trois nuits auprès de la défunte afin de prier pour son âme. Il va vivre trois nuits d’épouvante jusqu’à l’apparition de VIY, le démon et maître des Gnomes…
Critique : La découverte de « Vij » pourrait laisser sur le carreau certaines personnes qui voient l’horreur par un prisme fantastique souvent inscrit dans une forme de normalité apparente. En effet, le film développe directement une approche gothique des plus marquées, dans une forme d’esthétisation telle qu’il serait logique qu’elle mène à une fascination totale ou un rejet vif. Impossible en effet de rester insensible face à cette proposition visuelle des plus marquées. On en profitera d’ailleurs pour souligner la qualité du Blu-Ray proposé par l’éditeur Artus pour restituer ce sentiment autre qui coule jusque dans une certaine variété de tons.
Il sort en effet une forme de farce dans cette adaptation de mythe soviétique, notamment par la caractérisation de Khoma. Le quasi burlesque de son traitement permet de mieux dessiner une attaque anti-religieuse plutôt passionnante, jouant de son fantastique pour peindre un portrait d’homme rempli de failles alors même qu’il doit incarner une figure solide et stoïque. Les regrets nourris dans cette confrontation à une culpabilité se font donc avec un excès aussi bien narratif que visuel mais de manière à mieux créer un sentiment autre dans son développement. Il y a tant d’idées dans le propos ou la mise en scène que l’on serait bien las de toutes les recouper mais cette poussée à l’extrême à ces niveaux invoque quasiment une forme de possession dans sa découverte, avec un intérêt qui ne diminue jamais tout du long de sa durée.
Disponible dans un Blu-Ray qualitatif chez Artus, « Vij ou le diable » fait partie de ces titres qui peuvent déstabiliser par son approche mais qui se révèle justement grisant par ce traitement. On y sent un excès permanent dans cette adaptation, jouant aussi bien sur la ruralité réaliste que le fantastique gothique appuyé au maximum, avec ce sentiment de n’avoir jamais rien vu de pareil auparavant. À vous dès lors de découvrir ce film pour mieux décider comment vous allez être habité.e ou non par cette œuvre des plus uniques…