Drame français réalisé par François Ozon sorti le 7 septembre 2016 (1h54), avec Pierre Niney et Paula Beer.

Frantz 2

François Ozon aime sublimer la femme. Ainsi, elle dérangeait en prostituée dans « Jeune et Jolie » (2013), elle était réincarnée dans « Une nouvelle amie » (2014), elle était au centre d’un jeu pervers entre un élève et son professeur dans « Dans la maison » (2012), elle dépassait sa condition dans « Potiches » (2010), elle fascinait dans Swimming Pool (2003) et elles étaient au cœur d’un meurtre en huis-clos dans « 8 femmes » (2002). Quand ce cinéaste feu-follet croise la route du jeune et talentueux Pierre Niney (fort remarqué dans Yves Saint-Laurent, puis dans Un homme remarquable, Five et bientôt dans l’Odyssée), on se dit que le mélange sent bon le délicieux cocktail.

Frantz 3

Nous sommes en 1919 en Allemagne. Anna se rend tous les jours sur la tombe de Frantz, son amoureux mort durant la guerre. Elle finit par rencontrer un français – Adrien Rivoire – qui pleure également sur la tombe du soldat allemand, son vieil ami. La relation va se nouer entre celui qui est du côté des vainqueurs et la famille de la jeune allemande et réservera aux spectateurs quelques surprises.

Frantz 4

Nous sommes ici face à un film à 95% en noir et blanc. Si à la base, ce choix est dicté par l’aspect financier, le résultat esthétique n’en est que plus réussi. La lumière (et les zones d’ombre !) donne un beau cachet au film (on peut même penser par moment à The Artist). Les acteurs rendent les dialogues (en aAllemand !) forts et profonds. La véritable révélation du film reste incontestablement Paula Beer, très juste, que certains vont même jusqu’à comparer à Romy Schneider ! Le scénario tient la route, avec une vraie dimension psychologique pour cette version revisitée de Broken Lullaby, réalisé par Ernst Lubitsch en 1932.

Si on peut lui reprocher un manque d’émotion (ça peut aussi être vu comme une qualité de ne pas sombrer dans le pathos), voire un manque d’action pour les spectateurs ayant besoin de leur dose d’adrénaline hollywodienne, ce film ravira les amateurs du 7ème art.


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Marcel Duchamp
Marcel Duchamp, du Nord de la France. Slameur et cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Enemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

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