Qui est Alejandro Jodorowsky ? Un scénariste de bande-dessinées, à qui l’on doit notamment le très reconnu « L’Incal », œuvre qui a largement inspiré le Cinquième élément. Un réalisateur (la Montagne sacrée, le Voleur d’Arc en ciel) tellement génial qu’il a voulu s’attaquer à l’adaptation de Dune dans des proportions gigantesques : embaucher Mike Jagger, Salvador Dali et Orson Wells comme acteurs, les Pink Floyd pour composer la BO, Dan O’Bannon (Alien, entre autres) pour les effets spéciaux… Un projet fou à découvrir dans le très bon documentaire Jodorowsky’s Dune sorti récemment. Mais Jodo, c’est aussi un acteur, un poète, un écrivain, un mime, etc… Bref, un artiste complet, touche-à-tout, ce genre de personne qui vit à fond, dans un univers singulier qu’il aime nous faire découvrir au moyen d’un déluge de trouvailles (et qui est souvent cité en modèle par Nicolas Winding Refn, le réalisateur de Drive).

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Poesia sin fin est donc un biopic de et sur (et avec !) Jodo, qui commence à ses vingt ans (pour faire suite à La Danza de la Realidad). Dans son Chili natal, notre héros quitte avec heurt le foyer pour accomplir son rêve : devenir poète. L’occasion de nous immerger dans sa vie de bohème, là où il rencontrera bon nombre de futurs grands auteurs de la culture sud amérindienne. Un Jodo jeune interprété par… son propre fils !

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Evidemment, le film est l’occasion de nous plonger dans ce monde à part. Chaque nouvelle séquence nous propose son lot d’idées originales et poétiques. C’est un nazi monté sur échasses scrutant des badauds sans visage, c’est la mère de Jodo qui chante quand elle parle, ce sont des figurines de papiers pour faire les figurants, c’est une scène d’amour avec une naine en période de menstruations, etc, etc. On peut avoir l’impression de parfois tomber dans l’absurde (comme dans les pièces succulentes de Jodo dans son livre « Le théâtre sans fin »), mais la portée évocatrice agit avec force.

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Dans notre quotidien balisé et aseptisé, dans cette industrie du cinéma où tous les films se ressemblent pour rassembler le plus de spectateurs possible, Poesia sin fin ne trouvera son public qu’auprès de ses fans surréalistes (et par les curieux), et c’est bien dommage ! « Le cerveau, c’est notre cœur ! » nous dit Jodo. Laissez-vous tenter, oser découvrir un autre regard !

 


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Marcel Duchamp
Marcel Duchamp, du Nord de la France. Slameur et cinéphile éclectique qui peut alterner entre blockbusters, films d’auteur, films français, américains, petits films étrangers, classiques du cinéma. J’aime quand les films ont de la matière : matière à discussion, à interprétation, à observation, à réflexion… Quelques films que j’adore pour cerner un peu mes goûts : Matrix, Mommy, Timbuktu, la Cité de la Peur, Mission Cléopâtre, Enemy, Seven, Fight Club, Usual Suspect, Truman Show, Demain, Big fish, La Haine, La Vie est belle, Django, Rubber, Shutter Island...

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