Pays : Belgique
Année : 2017
Casting : Lubna Azabal, Olivier Gourmet, Bouli Lanners, …
Quand un ancien détenu et un directeur de la photographie s’attaquent à une affaire judiciaire lourde en Belgique, le résultat s’annonce explosif. Mais est-ce le cas ?
Trente ans après une série de morts qui ont marqué le pays, les tueurs semblent reprendre du service en s’attaquant aux témoins d’un casse commis par le truand Franck Valcken. Celui-ci va alors chercher à prouver son innocence…
La base de l’intrigue s’inspire des Tueurs du Brabant, responsables de morts qui auront ensanglanté durablement l’histoire belge. Mais Troukens puise également dans sa propre expérience dans le milieu criminel pour ancrer son récit dans une base crédible. On sent ainsi une volonté de réalisme et d’immersion, notamment lors des quelques scènes d’action captivantes du film. C’est sans aucun doute la plus grande qualité de « Tueurs » : il s’offre une base plausible dans la personnalité de ses protagonistes afin de mieux accrocher son public, aussi bien dans ses fusillades que dans ses dialogues. Cela donne une heure et vingt-six minutes de plongée dans du thriller réaliste et âpre.
Avec des moyens limités (on parlerait de cinq millions d’euros), Hensgens et Troukens arrivent à offrir du divertissement et des séquences bouillantes, que ce soit lors d’une course poursuite ou d’une évasion spectaculaire. Mais cela resterait de la poudre aux yeux si le casting n’était pas au niveau. Chaque interprète arrive à offrir une gueule, un dynamisme dans leurs rôles qui imprègne l’écran, sans tomber dans le trop peu ou le n’importe quoi. La direction convient au ton général d’un film cherchant absolument le réalisme. Si certains pourront tiquer sur les ramifications de l’enquête, elles ancrent l’histoire dans une ambiance paranoïaque convenant à notre époque où l’on remet en question nos responsables politiques et judiciaires. L’incertitude de personnages souvent happés de manière lâche et surprenante arrive à conférer une atmosphère lourde et intéressante sur ce que représente la violence dans notre société, arrivant de manière incertaine et se répétant en boucle et en boucle dans un cycle que l’on imagine inarrêtable.
« Tueurs » ne prétend pas être une œuvre exceptionnelle dépassant ses modèles (« Heat », les Melville, …), mais plutôt un film populaire et divertissant. Pari relevé pour Hensgens et Troukens, dont on attend les prochains projets assez rapidement. De quoi rappeler également qu’il suffit d’un bon casting et d’une envie de faire du pur cinéma pour offrir un spectacle de qualité nous accrochant pendant une heure et demie à notre fauteuil.