Réalisateur : Jean Becker
Origine : France
Durée : 93 minutes
Date de sortie : 26 Mars 2003
Distribution : Jacques Villeret, André Dussolier, Thierry Lhermitte, Benoit Magimel, Isabelle Candelier, Bernie Collins…
À mon humble avis, on ne parle pas assez de Jean Becker. Et pourtant, quand on se penche un peu sur sa filmographie, on s’aperçoit assez vite qu’il est l’auteur d’excellents films français. En vrac : L’été meurtrier, Elisa, Les enfants du marais, Deux jours à tuer… Et bien d’autres, tout aussi qualitatifs.
En 2003, Jean Becker sort sur les écrans Effroyables Jardins, tiré du roman de Michel Quint. Ce film est probablement mon film préféré de son auteur, et si vous ne le connaissez pas, je vous invite vivement à le découvrir.
Le film débute dans les années 50. Jacques (Jacques Villeret La soupe aux choux, Le dîner de cons…), instituteur, se rend tous les ans, avec sa famille, dans le petit village où il vivait pendant l’occupation. Là, il se déguise en clown et pousse la chansonnette (principalement Y a de la joie de Charles Trenet), ce qui énerve prodigieusement son jeune fils, Lucien, qui voit dans cet acte une humiliation. André (André Dussolier Tanguy, On connaît la chanson…), ami de toujours de Jacques, décide d’expliquer à Lucien les raisons qui poussent son père à se déguiser ainsi…
Ce film est incroyablement doux et poétique, traitant pourtant de sujets incroyablement durs. En effet, le film se déroule dans un flash-back, ramenant Jacques et André sous l’occupation allemande. Pourtant, Beckerdans son style qui lui est propre réussi à rendre le film « chaleureux », sans pour autant tomber dans la mièvrerie. Le film bien que drôle par moment, reste une tragédie.
Le gros de l’histoire en effet, nous raconte, comment André et Jacques, un soir de beuverie, se sont découvert une âme de résistant. Pour cela, ils decident donc de faire sauter un poste d’aiguillage ferroviaire. Malheureusement, pour eux, les Allemands ne laissent pas ce crime impuni. Ils rassemblent les hommes du village et en choisissent quatre : André, Jacques, Thierry (Thierry Lhermitte Les Bronzés, Un indien dans la ville…) et Émile (Benoît Magimel Les petits mouchoirs, La vie est un long fleuve tranquille…), a priori par hasard, mais vivement recommandé par le collabo local.
Les Allemands les mettent dans une fosse. Si personne ne se dénonce pour l’attentat, dans les 24h, ils seront exécutés. Alors que la détresse et la peur gagnent les quatre hommes, l’Allemand chargé de les surveiller, Bernd, ancien artiste de cirque, et profondément anti-guerre, va essayer de leur faire oublier leur terrible condition en les divertissant.
Ce film est à voir, vraiment. Malgré son succès populaire à sa sortie, il est malheureusement un peu tomber dans l’oubli au fil des années. C’est vraiment dommage, et il est urgent de le réhabiliter.
Un excellent scénario, une réalisation simple et efficace, des acteurs impériaux… Je vous le recommande vivement.