Date de sortie : 22 novembre 1991 (États-Unis), 15 avril 1992 (France)
Réalisateur : Barry Sonnenfeld
Acteurs principaux : Raul Julia, Anjelica Huston, Christopher Lloyd, Christina Ricci
Genre : Comédie noire
Nationalité : Américain
Compositeurs : Marc Shaiman, Vic Mizzy (thème principal), MC Hammer (générique de fin)
À la suite de la série télévisée d’origine de 1964, d’une série d’animation en 1973 et même d’un téléfilm en 1977, les personnages créés par Charles Addams se voient enfin portés son grand écran dans un film qui a fortement marqué les années 1990 ainsi que les débuts des réalisations de Barry Sonnenfeld, futur auteur de la trilogie Men in Black. Le thème musical aux indémodables claquements de doigts originellement composé par Vic Mizzy est ici repris et popularisé afin d’insister sur le mystère entourant les personnages. Le genre de la comédie noire sur la mort devient particulièrement culte avec cette Famille Addams pas comme les autres qui mène une vie macabre dans son manoir, dans lequel les parents éprouvent un plaisir incroyable à la moindre souffrance et où les deux enfants s’amusent à se torturer. Le casting est de taille et certains acteurs ont connu un rôle qui leur sera resté, à commencer par le père de famille Gomez, alors incarné par Raul Julia, cet excentrique si classe aux yeux globuleux qui a affronté Clint Eastwood dans La Relève ainsi que Jean-Claude Van Damme dans l’adaptation mythique du jeu vidéo Street Fighter.
Sa femme Morticia arbore une sinistre robe noire et un visage terriblement pâle, mais se plaît surtout à sortir quelques allusions sexuelles entre deux répliques macabres (« Nous aimons nous repaître de ceux qui aimeraient nous soumettre. »). Interprétée par Christina Ricci, qui retrouvera des rôles notables dans des films comme Casper et le Sleepy Hollow de Tim Burton, Mercredi est une enfant imperturbable qui se plaît à surveiller son entourage avec un regard glaçant et à sortir des phrases qui font sourire (« Tu as dit que tu nous aiderais, pour le meilleur et le Shakespeare. »). L’oncle Fétide est quant à lui joué par l’illustre Christopher Lloyd (Vol au-dessus d’un Nid de Coucou, Retour vers le Futur, Qui veut la Peau de Roger Rabbit ?) et son excellent doublage français assuré par Pierre Hatet lui offre une personnalité absolument exquise mêlant habilement macabre et comédie. Le fils Pugsley est plus discret et sert surtout de souffre-douleur à sa grande sœur, tandis que la grand-mère participe aux valeurs familiales de l’œuvre en rappelant délicieusement le passé de la famille.
D’autres personnages apportent un cachet glauque particulier à La Famille Addams, comme le géant Max au physique proche de celui de la créature Frankenstein, cette main autonome appelée La Chose qui se balade librement dans la maison, ou encore le cousin Machin, petit homme recouvert par des cheveux tombant jusqu’au sol et exprimant des babillements au lieu de parler. Valant essentiellement pour ses personnages et son univers absolument cultes, le film comporte un scénario étrangement convenu avec une simple histoire d’usurpation d’identité par des personnes qui cherchent juste à s’emparer d’un trésor caché dans le manoir. Ainsi, la véreuse Abigail Craven envoie son fils adoptif Gordon afin qu’il se fasse passer pour l’oncle Fétide, se camouflant elle-même en psychologue à l’accent allemand douteux afin de parfaire son plan. Elle est accompagnée du maladroit Tully Alford, dont la femme Margaret restera tout de même en se liant aux Addams dans une romance des plus étranges lors d’une réception suivie d’une valse. Assez peu marquants, les événement n’auront pas empêché La Famille Addams de devenir un classique et surtout d’obtenir une suite qui sublimera largement son univers.
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