Résumé du film
Le jeune Danny Madigan est un passionné de cinéma. Il est tout particulièrement fan de la série des films du personnage Jack Slater « interprété par Arnold Schwarzenegger ». Une sorte d’inspecteur Harry. Le projectionniste du cinéma dans lequel Danny va régulièrement est son ami et lui propose de voir avant tout le monde le nouveau de son personnage préféré. Pour cette occasion, il lui donne un ticket de cinéma. Mais pas n’importe quel ticket. Ce ticket est un ticket magique offert il y a longtemps au projectionniste par le grand magicien Houdini. Contre toute attente, pendant la projection du film, Danny est propulsé à travers l’écran et se retrouve dans le film qu’il regardait. Le jeune garçon atterrit aux cotés de son idole mais se retrouvera aussi mêlé à une affaire policière dans laquelle les gentils, comme les méchants s’apercevront qu’il en sait beaucoup plus sur eux.
Infos sur le film
Réalisé par John McTiernan
Avec Arnold Schwarzenegger, Austin O’Brien, Charles Dance, F.Murray Abrahams
Genre: Action, Comédie, Aventure
Nationalité: Américain
Durée du film: 2h10 environ
Nous n’avez jamais vu ce film? Monumentale erreur !
Film devenu culte par beaucoup de cinéphiles, Last action hero est ce que je qualifie de film magique. Moqueur envers les blockbusters américains, d’une richesse incroyable dans son contenu, des multitudes de références cinématographique, un univers parallèle au notre, un Schwarzenegger qui fait preuve d’auto dérision du début jusqu’à la fin, des apparitions de personnages emblématiques du cinéma Hollywoodien, Last action hero est vraiment plus qu’un simple film d’action. Le Film souligne surtout la différence entre le monde du cinéma et la réalité. C’est ce qui est d’ailleurs très accentué en regardant le film. On peut voir la différence entre le monde réel où vit le jeune Danny. Il vit à New York, il pleut et fait nuit systématiquement, l’insécurité dans les rues est omniprésente, tout comme la pauvreté. Vient alors le monde de Jack Slater. C’est là où l’on voit le contraste entre les deux mondes. Nous sommes en Californie, le soleil est bel et bien là, les femmes sont toutes magnifiques « on ne voit que très peu de femmes âgées d’au dessus de 40 ans », tout brille, la musique du genre Hard Rock s’engouffre dans la ville. Pourquoi nous montrer ce contraste entre le monde du cinéma et le monde réel ? Le réalisateur a simplement voulu nous montrer qu’au cinéma, on souhaitera toujours vous montrer le meilleur : Un monde où le gentil gagne toujours, un monde où le bien triomphera toujours du mal. Mais nous le savons tous, dans la vie réelle, c’est tout autre chose.
Ce qui est amusant dans le film c’est qu’au moment où Danny entre dans le monde fictif de Jack, il essaye par tout les moyens de prouver à Jack qu’il est dans un film. Mais Jack, qui a toujours fait parti de ce monde ne s’en rends pas compte. Persuadé que le jeune garçon délire. Pourtant, toutes les preuves sont là. A commencer par ce passage où Danny emmène Jack dans un video club et où l’on découvre l’affiche du film Terminator 2 qui, dans ce monde, est joué par Sylvester Stallone. Jack Slater ne sait pas que son personnage n’existe pas et que c’est l’acteur Arnold Schwarzenegger qui l’interprète. D’autres éléments nous seront montrer pour nous prouver que nous sommes bien dans un film « le hard rock que l’on entend constamment, les répliques des personnages, les bruitages, le doublage ». Tous les personnages qui peuplent le monde de Jack ne savent pas qu’ils sont eux aussi fictif. Le film jouera donc avec tout cela.
Tu as des doigts ? Croises-en un max t’as intérêt !
Les plus de cette trempe sont peu nombreux à être réussis. Arriver à jouer avec les incohérences, jouer avec ces deux univers totalement différents, nous faire rire et nous en mettre plein la vue, il n’y a pas à dire, Last Action Hero est un film travaillé des mains de maitre par son réalisateur. On pourrait dire que ce film fait office d’hommage au cinéma. Le tout de façon très subtile. Pour repérer les nombreuses références, il faut avoir l’œil ou bien regarder le film plusieurs fois. Mais hormis cet hommage, pourquoi faut-il vraiment le voir ? Last action hero est un condensé de ce qu’il se fait de mieux en matière de film d’action. Le scénario est habile, bien travaillé, tout comme le sont les dialogues et les répliques « parfois tordantes ». C’est un film qui nous donne aussi l’occasion d’imaginer ce à quoi serait la vie de l’autre coté de l’écran.
Dans ce long métrage, de l’autre coté, se trouve Jack Slater « incarné par Schwarzenegger ». Le parfait exemple du super héros malgré lui. Il se retrouve dans des situations périlleuses où il serait déjà mort dans le monde réel mais dans le monde du cinéma, la chance est monnaie courante pour ce flic de Los Angeles. Mais ce qui est drôle dans tout ca, c’est qu’il n’a pas conscience que toute sa vie, toutes les aventures qu’il a pu vivre sont fictives. C’est alors que débarque Danny. Le jeune garçon qui va devenir « comme par le plus grand des hasards » coéquipier de son héros va non seulement l’aider à résoudre son enquête mais essayer de le persuader que l’on monde dans lequel Jack vit, n’est pas réel. Ce qui nous amènera à des situations déjantées et un brin grand guignolesque. Le film ne se reposera jamais sur ces lauriers en nous emmenant bien plus loin. Un début sombre, une suite humoristique et axée sur l’action spectaculaire pour terminer avec une dernière partie totalement différente de ce que l’on a pu vivre pendant les premières minutes de film. Le film se renouvelle, les personnages évoluent, l’univers change, l’ambiance aussi. Nous avons du coup non pas deux histoires mais trois histoires qui arrivent à se regrouper pour n’en faire qu’une.
Tu crois vraiment que t’es dans un film ?
Last action hero est l’occasion aussi de voir Arnold Schwarzenegger dans un rôle travaillé mais surtout jouer avec son image de personnage de films d’action invulnérable. L’acteur fait preuve d’autodérision. Tout y passe. De son nom imprononçable à ses répliques qui l’ont rendu célèbre. Son rôle dans Last action hero est une sorte de condensé des personnages qu’il a pu interpréter. Difficile de ne pas s’y attacher. Les répliques fusent à vitesse grand V, son coté héroïque est bien mis en avant en début de film et change totalement par la suite. Mais il n’y a pas que de l’humour dans le film. Il y a aussi de la tragédie aussi bien du coté de Danny que de celui du personnage de Jack. Le film arrive du coup à nous faire rire mais aussi à se montrer sérieux quand il le faut. Tous les personnages ont été très bien travaillés. Même les seconds rôles ne sont pas mis de cotés : le commissaire et patron de Jack Slater « qui a les oreilles qui fument quand il s’énerve », Nick « le projectionniste » interprété par Rober Prosky »Madame Doubtfire, Gremlins 2 » qui se veut très attachant, Whitney la fille de Jack « interprétée par Bridgette Wilson »Mortal Kombat » et bien d’autres personnages à découvrir. Tout les éléments « clé » des films d’action sont pointés du doigt « les répliques que l’on retrouve dans tout film d’action, la caricature de commissariat et des policiers, le héros invulnérable, ect ». Tout devient sujet à faire un gag.
En plus de faire de la parodie, le métrage nous en mets plein la vue avec des scènes d’action spectaculaire. Poursuite en voiture dans Los Angeles « se payant même le luxe de nous refaire la scène de course poursuite de Terminator 2 au Los Angeles River », scènes de fusillades totalement démesurées, le tout avec une bande son qui sonne très rock Californien. La mise en scène est d’ailleurs très soignée et la caméra ne nous en fait pas perdre une miette. Effets de ralentis, cascades irréalistes, explosions par milliers, héros qui ne rate jamais sa cible, facilité scénaristique, on est vraiment dans de la parodie. Le rendu est dynamique et bien bourrin « mais tout public ». C’était ca les films d’action des années 80/90.
Un jeune garçon auquel on s’identifie
Dès le début du film, qui se situe dans le monde réel, nous entrons dans le monde de ce jeune garçon passionné par le cinéma et qui va vivre le rêve de tout cinéphile qui se respecte : entrer dans un film et côtoyer ses héros. Il y a vraiment un gros travail de fait sur Danny Madigan. Beaucoup ce reconnaitront dans se personnage qui sèche les cours pour aller au cinéma. Sa passion a vraiment pris possession sur sa vie de jeune adolescent. Passion qui compense surtout le fait que Danny n’est pas d’amis et pas de père »on apprend en début de film que sa mère est veuve ». Son seul ami reste Nick, le projectionniste avec qui ils ne font parler que de leur passion pour le cinéma. Ayant une mère qui travaille souvent de nuit mais qui est quand même une mère ultra protectrice, Danny ne se focalise pas vraiment sur ses cours et préfère aller au cinéma la nuit alors que les rues sont dangereuses. Jack Slater est pour lui une sorte de figure paternelle. Difficile de ne pas oublier une séquence où Danny est en cours de littérature et regarde le film Hamlet qu’il trouve tellement ennuyant qu’il s’imagine ce que donnerait le film si Schwarzenegger n’incarnait pas le personnage principal. Le rendu est totalement loufoque mais tellement fun. Mais à coté de ca, il y a quelque chose de touchant et d’attendrissant à mesure où la relation entre Jack Slater et Danny évolue. Le partenaire devient l’ami qui devient en quelque sorte le père protecteur et toujours présent pour son fils. Le fils quand à lui prend conscience qu’il y a aussi un monde dehors et qu’il doit construire sa vie.
Je reviendrai ! Ah ! Tu t’attendais pas à ce que je dise ça hein ?
On va de surprises en surprises avec ce film et c’est une grande joie de voir à quel point un réalisateur peut laisser libre cours à son imagination. Avec Last action hero il pointe du doigt les super productions hollywoodien tout en parodiant lui-même ses propres films. Schwarzenegger fait preuve de beaucoup de justesse dans son jeu et se permet même de jouer l’autodérision en jouant beaucoup sur le coté invincible des personnages qu’il interprète. Un personnage qui gagne en profondeur au fur et à mesure qui prendra conscience de choses qui pourraient tout changer. Il y a une très belle réflexion sur le rêve que l’on voit nous offrir dans le monde du cinéma et la réalité qui est moins tendre. Du coté de l’action c’est du pur spectacle avec fusillades et explosions en veux tu en voilas. Les répliques cultes s’enchainent. Nous avons droit à non pas un mais plusieurs méchants bien machiavéliques et surtout très intelligents qui pourraient peut être cette fois changer la donne avec cette simple phrase « les méchants aussi peuvent gagner ». Last action hero c’est une sorte de fantasme de tous enfants ayant grandis avec les films d’action qui se retrouve à vivre une aventure folle avec son idole. Le réalisateur fait du film une vraie déclaration d’amour pour les passionnés de cinéma en incrustant subtilement de nombreuses références et clin d’œil à l’univers du septième art »que ce soit une scène ou bien l’apparition d’un personnage d’un film culte ». J’éprouve une vraie admiration pour ce film. En voila du spectacle, en voila de l’action, en voila des surprises. McTiernan rend hommage aux films d’action tout en y montrant leur dérive de façon amusante. Le film qui se veut parodique pourrait bien être plus complexe qu’il n’y parait.