Pays : États-Unis
Année : 1983
Casting : Mark Hamill, Carrie Fisher, Harrison Ford,…

Alors qu’ils viennent d’extirper Han Solo des griffes de Jabba le Hutt, nos héros partent pour ce qu’ils espèrent être l’assaut final contre l’Empire.

L’avis de Monsieur Popcorn

« Le retour du Jedi » est sûrement l’épisode le moins apprécié de la trilogie originale. En effet, entre les bases posées par « Un nouvel espoir » et l’aspect plus mature de « L’Empire contre-attaque », le film de Richard Marquand est régulièrement oublié. Pourtant, il dispose de nombreuses qualités souvent mises de côté, comme la manière dont il prolonge la révélation de l’épisode précédent en conférant une dynamique familiale touchante. Luke cherche en effet à sauver son père de l’emprise du terrifiant Empereur, tout en réagissant à sa nouvelle relation avec Leia. Là où on aurait pu virer à une intrigue de soap opéra, le long-métrage touche à quelque chose d’assez intime dans sa manière de tisser derrière des enjeux immenses une construction de personnages assez terre à terre dans leurs sentiments. Cela a déjà été dit mais c’est sans aucun doute un des grands atouts de la saga : ses protagonistes avec une écriture assez fine dans ses détails tout en permettant d’être reconnaissables directement.

Quelque chose qui reviendra en lumière avec la nouvelle trilogie et qui résonne avec la prélogie est le rapport au passé et la manière d’éviter de répéter les erreurs commises par les générations passées. En cherchant à faire retrouver à Vador son côté lumineux, Luke va à l’encontre de ses mentors qui déclarent celui-ci déjà perdu. En comparant cette volonté avec les pensées de ces derniers, on peut constater que notre héros va à l’encontre de leurs décisions et ose même affronter directement le problème plutôt que de le fuir. Mis face à une révélation traumatisante, Luke préfère agir et éviter que l’Histoire se répète. Nombreuses sont les personnes qui souffrent d’événements tragiques qui ont participé à leur construction psychologique. Et s’il est dur de s’y confronter, fuir ou ignorer les problèmes ne sont pas des solutions constructives pour s’épanouir. Si on veut s’affranchir du passé et des traumatismes inhérents à celui-ci, il faut l’accepter pour mieux s’en libérer. C’est par le pardon que l’on avance, là où le déni est plus facile mais plus douloureux sur le long terme.

On pourrait encore trouver beaucoup de fond psychologique derrière la dose d’aventure et de divertissement dont regorge « Le retour du Jedi ». Même sous la férule imposante de George Lucas, Richard Marquand arrive à concocter un spectacle réussi avec ce qu’il faut d’effets spéciaux de qualité, de rythme et de personnages iconiques pour éblouir toutes les générations de public. Bref, bien loin de démériter, ce sixième épisode mérite grandement d’être réhabilité derrière son statut de vilain petit canard de la trilogie originale…

L’avis d’A la rencontre du septième art
Cette fois c’est la bonne. Il est temps de mettre un terme à cette guerre, de faire chuter le terrible Empire, et d’enfin ramener la paix dans la galaxie. Le Mal est sorti grandi de L’Empire contre-attaque, mais nous le savons, il ne pourra pas en être de même dans Le Retour du Jedi. Comme son titre le promet, Luke, le Jedi, va prendre sa revanche, et cette fois achever sa mission. A moins qu’il ne soit pas le Jedi dont on parle…
Le film d’Irvin Kershner avait opéré un vrai virage dans la saga. Plus de place pour la débrouille, nous sommes dans la cour des grands, et l’ombre plane désormais sur tous les protagonistes de cette épopée intersidérale. Richard Marquand prend les rênes de ce troisième film qui, rapidement, se distingue de son prédécesseur. Entre les bas-fonds du palais de Jabba et les forêts verdoyantes d’Endor, les hésitations de Luke et de Vador, le film semble perpétuellement jouer sur les dualités et les oppositions pour nourrir son propos : il n’y a pas de bien ni de mal absolus.
Dark Vador incarnait jusqu’ici le méchant parfait, avec sa haute stature, sa tenue intégralement noire, sa voix caverneuse et robotique, il symbolisait la terreur et la destruction. Mais l’arrivée de l’Empereur, personnage jusqu’ici discret, à peine mentionné dans Un Nouvel Espoir, apparaissant sous la forme d’hologramme dans L’Empire contre-attaque, change la donne. Dans une réplique qui fait sourire, Vador dit « L’Empereur n’est pas aussi indulgent que moi », présage de la cruauté dont peut faire preuve le maître de Dark Vador. Luke était jusqu’ici au cœur des enjeux, il était la pièce maîtresse, mais dans Le Retour du Jedi, c’est bien Dark Vador qui occupe cette place.
En effet, les jeux de persuasion visaient principalement à faire basculer Luke du côté obscur dans les opus précédents, mais ce dernier les met également en pratique pour faire revenir son père vers la lumière. De chaque côté, l’ombre et la lumière semble se mener une bataille intérieure sans merci et troubler la vision de Luke et de Vador, quand l’Empereur demeure la seule exception, incarnation d’un mal absolu, irrémédiable et destructeur. Une nouvelle fois, si Luke semble pris au piège entre l’Empereur et Vador, ce dernier est également tenaillé par l’Empereur et Luke. La dernière partie du film propose une confrontation intense, une lutte épique entre le Bien et le Mal, où la leçon finale est que même un esprit contaminé par le Mal garde en lui quelque chose de bon, et n’est pas perdu pour toujours.
Le Retour du Jedi est un épisode curieux, car il est à la fois le plus enfantin, mais il est aussi sombre et psychologique. L’Empire contre-attaque était l’épisode de la maturité, quand l’épisode VI vise un public plus large, avec l’intention de conquérir un public jeune, notamment avec les Ewoks, mais il ne perd pas de vue l’objectif principal de la saga, qui est de proposer une grande balance entre le Bien et le Mal, et de créer une véritable mythologie autour de son histoire. Il vient boucler la boucle, en suivant un rythme soutenu et cadencé par des récits parallèles qui se croisent et divergent, jusqu’à un dénouement heureux espéré par tous. La lumière a vaincu, et si retour d’un Jedi il y a bien eu, c’est celui d’Anakin Skywalker.

L’avis du Cinéma avec un grand A

Le Retour du Jedi est un film américain produit, scénarisé par George Lucas et réalisé par Richard Marquand. Cet opus fait suite à celui que beaucoup considèrent comme le meilleur de la saga, l’Empire Contre-Attaque réalisé par Irvin Kershner et sorti 3 ans auparavant. Souvent critiqué et qualifié d’épisode le plus faible de la trilogie originale, Le Retour du Jedi a été victime d’une production tumultueuse voyant le départ de Gary Kurtz, qui reprochait à George Lucas les facilités scénaristiques du scénario ainsi que son intérêt de plus en plus prononcé pour les profits liés merchandising. Ajouté à cela, le doute planait sur le retour de Harrison Ford dont le contrat expirait après 2 films et qui a toujours été réticent à jouer Han Solo après l’Empire Contre-Attaque.
Personnellement, j’estime que Le Retour du Jedi est probablement l’épisode de Star Wars le plus sous-estimé et qu’il a été critiquer pour les mauvaises raisons, notamment le retour de l’Etoile de la Mort et les Ewoks. Certes, Le Retour du Jedi souffre du syndrome du troisième volet c’est-à-dire un film qui ne réussit pas à combler toutes les attentes qu’a soulevé le volet précédent. Cependant, il s’agit d’un film et d’une conclusion solide qui donne à la trilogie originale de Star Wars une fin satisfaisante.
Pourquoi j’ai voulu revoir ce film ?
La trilogie originale de Star Wars est un monument cinématographique qui a bercé mon enfance, j’ai grandi avec Star Wars. Il s’agit d’une trilogie que je pourrais regarder inlassablement et qui aura toujours une place à part dans les films que je chéris. Avoir le privilège d’écrire une critique sur un épisode de cette saga est quelque chose dont je suis particulièrement fier.
Un Mot sur l’Histoire ?
1 an après les évènements de l’Empire Contre-Attaque, Luke Skywalker est devenu un Jedi, le « dernier » comme le dit Yoda (un indice pour le prochain film ?) ; et doit accepter la dure vérité sur ses origines. De plus, il doit sauver Han Solo des griffes de Jabba le Hutt qui le retient prisonnier dans son palais. De son côté, Dark Vador supervise la construction d’une nouvelle Etoile de la Mort et est commandé par l’Empereur une nouvelle fois de faire passer Luke du côté obscur de la force.
Les Premières Minutes ?
Après l’habituel texte déroulant, on a le droit à la première apparition en chair en os de l’Empereur, qui dès cet instant s’impose comme un « bad guy » impressionnant voir terrifiant. Après cela s’enchaine toute une suite d’évènement important, la tentative d’évasion d’Han Solo qui échoue et la capture de Leia. Ensuite, l’affrontement entre Luke et le Rancor, un des monstres les plus impressionnants de l’univers Star Wars.
Toute cette séquence dans le palais de Jabba le Hutt donne le ton pour un film qui dès le début se construit sur un rythme plus effréné que les épisodes précédents, tout s’enchaîne très vite sans pour autant nuire au déroulement de l’histoire et notamment au personnage de Jabba. Malgré son peu de temps d’écran, sa cruauté son vice transparaissent.
Toute la première demi-heure du film sert à terminer la sous-intrigue démarrée dans l’épisode IV entre Han Solo et Jabba The Hutt, et quelle conclusion magnifique ! La bataille sur la barge de Jabba est une des meilleures scènes d’action de la saga, la réunion entre Luke et Han Solo est très réussie d’un point de vue humoristique notamment grâce à des répliques qui font mouche.
Certains critiqueront le décès trop expéditif de Bobba Fett, mais d’un point de vue du scénario en lui-même l’importance du personnage était limitée.
Cette première séquence est pour moi une des séquences, si ce n’est la séquence la plus réussie de tous les Star Wars. Tout y est tension, suspense, action de plus c’est une séquence qui offre une conclusion satisfaisante à cette sous-intrigue et qui termine l’arc du personnage de Han Solo en tant que contrebandier.
Le Casting ?
On retrouve nos héros des épisodes précédents, la seule véritable adition faite au casting concerne Ian McDiarmind dont l’interprétation de l’Empereur est excellente et le place comme l’un des meilleurs antagonistes de l’histoire du cinéma.
Du côté des héros, c’est l’évolution de Luke Skywalker qui est intéressante. Mark Hamill interprète ici un personnage plus âgé, expérimenté et froid. Comparé au jeune garçon naïf et téméraire que l’on a découvert dans l’épisode IV. C’est aussi ici que le film est un succès, dans la mesure où il termine le voyage du héros de Joseph Campbell propre à George Lucas. La destinée de Luke Skywalker est donc achevée. Contrairement au parcours d’Anakin Skywalker dans la prélogie, celui de Luke Skywalker résulte d’une évolution logique et voir Mark Hamill campé une version « terminée » de Luke Skywalker est un des nombreux points forts du film par rapport au développement de ses personnages.
L’autre point intéressant par rapport au casting concerne Carrie Fisher, comme Han Solo sur lequel je reviendrai plus tard le personnage n’a pas nécessairement évolué. Il s’agit toujours de la princesse Leia comme on l’a découvert dans les épisodes précédents. Cependant, la révélation importante du film et l’évolution de sa relation avec Luke donne quelques moments touchants, notamment dans le village Ewok quand Luke révèle la vérité sur ses origines.
Maintenant, je me dois d’aborder une question sensible et une des controverses majeures de la saga. Han Solo, comme dit précédemment aurait pu ne pas apparaître dans cet épisode. Dans le script original de la « Revanche du Jedi » titre original du film, Han Solo était censé mourir et c’est une idée qu’a toujours soutenue Harrison Ford. La mort du personnage était censée boucler la transformation du personnage depuis l’épisode IV, faire passer Han Solo de bad-boy égoïste à héros tragique. Néanmoins, George Lucas reviendra sur cette idée, au grand désespoir de Gary Kurtz. Ce dernier citera d’ailleurs ce changement comme la raison principale de son départ de la saga.
Là où je veux en venir concernant Han Solo dans l’épisode VI, concerne sa place dans l’intrigue. Certes, Han Solo ne devient pas un personnage tragique mais il reste le personnage extraordinaire qu’il a toujours été. La conclusion de son chemin depuis le commencement de la saga reste tout de même logique, Han Solo devient un héros malgré lui. Ce vaurien, minable contrebandier devient un des plus grands héros de la galaxie et même sur le plan personnel il évolue. On comprend tout au long du film toute l’attention qu’il porte aux personnages avec qui il a partagé cette aventure ; que ce soit ses vieux amis Chewbacca et Lando ou que ce soit Luke ou Leïa. On retrouve cette rengaine, ce refrain du cinéma américain du héros ou anti-héros solitaire qui s’ouvre au monde. A titre personnel, je trouve que c’est un symbolisme extrêmement intéressant. On peut regretter d’un point de vue artistique la décision de Lucas, pourtant elle reste tout dvoir même logique.
Finalement ça donne quoi ?
Au risque d’agacer certains, Le Retour du Jedi est une réussite complète. Les éternels insatisfaits que sont beaucoup de fans de Star Wars crieront à l’hérésie à cause des Ewoks et du Retour du l’Etoile de la Mort mais selon moi ce sont des détails que je qualifierai presque de sans importance.
Dans un premier temps, la bataille spatiale pour la seconde Etoile de la Mort est tout simplement d’un point de vue technique hallucinante. C’est une, si ce n’est la meilleure bataille spatiale de la saga. Le combat entre la flotte rebelle et la flotte impériale donne lieu à des prouesses techniques incroyables et à des moments d’anthologie tel que le fameux « It’s a trap » de l’amiral Ackbar.
Deuxièmement, le film regorge de scènes émotionnellement intenses et qui concluent parfaitement la plupart des sous-intrigues de la saga. Les derniers mots de Yoda et d’Obi-Wan à Luke, les derniers mots d’Anakin Skywalker à son fils, et enfin l’apparition « fantomatiques » des trois Jedi. J’aimerais m’attarder sur deux moments en particulier qui montrent l’importance du Retour du Jedi dans la saga.
Cet épisode introduit un twist primordial au niveau du scénario, la révélation des origines de la Princesse Leia et de sa relation à Luke. C’est une pierre angulaire du scénario, c’est quelque part même un tournant dans la saga plus important que la révélation finale de l’Empire Contre-Attaque ; car c’est cette révélation qui a une influence primordiale sur la trajectoire d’un personnage que je n’ai volontairement pas abordé dans la partie casting : Dark Vador/Anakin Skywalker.
En effet, là où Le Retour du Jedi réussit complètement et sur tous les plans ce que beaucoup de troisièmes volets de saga ont échoué à faire, c’est à achever le récit de son personnage principal. Ici en l’occurrence de ses 2 personnages principaux que sont Luke Skywalker et Dark Vador. L’idée de rédemption de Dark Vador peut paraître pour beaucoup non-originale, voire fade. Mais l’exécution est tout simplement parfaite. La naissance progressive du conflit dans le cœur de Dark Vador, la lente construction de ce doute au sein du personnage pour mieux rendre le bouquet final saisissant à la manière d’un Sergio Leone lorsqu’il filme un duel relève selon moi du génie. C’est ainsi que Dark Vador/Anakin Skywalker devient un vrai héros tragique, une figure shakespearienne et le méchant le plus célèbre de l’histoire du cinéma ; car contrairement à d’autres personnages comme le Joker ou Hannibal Lecter qui sont simplement caractérisés par leur folie et leur cruauté ; chez Dark Vador il y a une évolution du personnage et cette évolution est amenée à son terme dans Le Retour du Jedi et ce de la plus belle des manières.
Alors certes, certains diront que la fin est un peu trop heureuse, que le Retour du Jedi conclut un peu facilement l’histoire démarrée par Un Nouvel Espoir et magnifiée par l’Empire Contre-Attaque néanmoins il s’agit d’une des meilleures conclusions de l’histoire du cinéma et qui est satisfaisante sur presque tous les plans. La conclusion des arcs narratifs de chacun des personnages fait honneur à ses derniers et à leurs parcours, les symboliques sont elles aussi toujours très présentes, notamment avec les très décriés Ewoks, qui symbolisent un thème récurrent dans Star Wars qu’est la Guerre du Vietnam et l’idée d’un peuple primitif arrivant à vaincre une armée technologiquement supérieure prouve encore une certaine inspiration chez Lucas. L’exécution n’est peut-être pas la meilleure sur ce point-là en revanche je vous l’accorde. De plus, malgré ses facilités scénaristiques évidentes Le Retour du Jedi reste un divertissement de grande classe avec quelques moments absolument incroyables comme le combat final entre Luke et Vador, les apparitions fascinantes de l’Empereur, la mission menée sur Endor par la Princesse Leia et Han Solo. Tous des moments plus palpitants les uns que les autres magnifiquement accompagnés par la somptueuse bande-originale de John Williams.
En conclusion, Star Wars, Episode VI: Le Retour du Jedi est une réussite sur pratiquement tous les plans, le film n’atteint pas les sommets tutoyés par l’Empire Contre-Attaque mais reste un accomplissement cinématographique extraordinaire. Il ne s’agit peut-être pas du meilleur film de la saga, mais à mes yeux il est sans l’ombre d’un doute le plus émouvant et conclue parfaitement l’histoire d’Anakin Skywalker et de son fils.

L’avis de Salamander
« Moins bonne note »

Toute trilogie a une fin.
Episode VI : Return of the Jedi est sortie en 1983, trois ans après Episode V : The Empire Strickes-Back, six ans après Episode IV : A New Hope. L’objectif est de conclure définitivement les aventures de Luke, Han, Leia, Lando, C-3PO et R2-D2, mais aussi (on ne le savait pas encore) d’achever l’arc narratif d’Anakin Skywalker. L’Empire et l’empereur doivent mourir, pour que la paix et la joie reviennent dans la galaxie.
La question est : peut-on faire à la fois une bonne et une mauvaise fin avec un seul film ? C’est ce que le film a fait selon moi, et c’est ce que je vais essayer de soutenir.

George Lucas ne pouvant engager son ami Steven Spielberg pour des questions juridiques, il pense à David Lynch (qui refuse, mais vous imaginer un Star Wars fait par Lynch ?) et finit par confier le film à Richard Marquand, ainsi que le scénario à Lawrence Kasdan une seconde fois d’affilée. Pourtant, à l’inverse du V, Lucas aura un bien plus grand contrôle sur la réalisation et la scénarisation du film : l’idée d’introduire les Ewoks, de ne pas faire mourir Han Solo (Kasdan prendra sa revanche dans le VII à ce sujet) sont de lui.
Encore une fois, John Williams à la musique et ILM aux effets spéciaux prouvent leur statut de références avec ce film, qui possède une réalisation d’aussi grande qualité que ces prédécesseurs. Les acteurs sont toujours ceux que l’on aime (et en plus de nouveau viennent faire leur apparition, comme le cultissime Amiral ‘Itsatrap’ Ackbar). Le combat entre Darth Vader et Luke arrive enfin à son paroxysme, la bataille finale est à la hauteur des attentes, voire même au-delà (car qui aurait pu imaginer avant de voir le film que l’Empereur serait tuer de la main même de Vader ? que celui-ci retournerait du bon côté au dernier moment ?)
Pourtant, le film a tout de même un goût d’inachevé.

Déjà, il souffre à son début du syndrome de l’Episode V : on te montre tous nos héros venir l’un après l’autre au palais de Jabba (un premier remplit cela dit de bon moment, ce n’est pas le problème) pour le tuer et libérer Han, pendant trente minutes… alors que ce n’est pas le propos du film. Le but, que l’Episode V semblait aussi oublier, est de voir la Rébellion détruire l’Empire. Se concentrer sur nos héros qui vivent des histoires personnelles n’impactant pas sur le conflit (sauf l’entraînement de Luke et le « je suis ton père ») c’est dire que l’histoire de Star Wars n’a aucune importance, que seuls ses héros comptent (j’y reviendrais dans la dernière partie) – ce qui est vrai aussi, mais il y avait je pense un équilibre bien plus acceptable à trouver (on aurait pu voir par exemple la récupération des plans, cela aurait été encore plus terribles pour nous lorsque l’Empereur aurait avoué « c’était un piège »).
Aussi, tout le long du film je ne peux m’empêcher de penser qu’il manque un souffle épique. Par souffle, je ne parle pas d’action pure (car le film remplit parfaitement le cahier des charges) mais d’un petit quelque chose qui n’est pas dans l’histoire, mais dans comment elle est racontée (comme le « Pour Frodon » prononcé par Aragorn dans le Return of the King, à mille contre cent mille, il y a une telle envie de participer à ce sacrifice aussi fou que courageux à ce moment-là). Pour moi, seule la scène de crématoire pour Vader atteint ce que pouvait nous apporter le discours de Yoda sur la Force, par exemple, dans les précédents opus.
Le film est toujours bon, mais inférieur à ses prédécesseurs, ce qui est dommage pour une fin. Mais au fait, Star Wars VI est-il réellement une fin ?

Pour nous, Return of the Jedi n’est que le début, le troisième film d’une saga qui aujourd’hui en compte huit. Deux films le suivent même chronologiquement (The Force Awakens et The Last Jedi). Le débat Disney sera abordé pour le VII, mais ici nous pouvons apporter un fragment de réponse : le VI est-il LA fin ? L’Empereur est mort, et on finit sur un happy-end, c’est donc vraiment une conclusion… pour nos héros. C’est là le paradoxe de Star Wars, qui lui permet d’avoir un tel univers étendu : au sein d’une galaxie, nous ne nous intéressons qu’à quelques personnages. Malgré ce que nous montre Lucas dans ses éditions spéciales (avec Coruscant, Naboo ou Tatooine en train de fêter la mort de l’empereur) il est très difficile de croire que la mort de deux personnes aurait pu effondrer directement un Empire omniprésent (parce que le parallèle avec Hitler s’arrête là : Berlin où il se retranchait était tout ce qu’il restait du Troisième Reich à sa mort). Star Wars n’a jamais montré plus à son idéal que ce qu’il fallait montrer pour aller du début à la fin des films (vous souvenez-vous de scènes où les héros prennent le temps de dormir ? de boire (elles sont constamment interrompus) ? de se changer (à quel moment Padmé passe-t-elle d’une robe à l’autre en fait) ? ou même souvenez-vous de pourquoi la Fédération du Commerce attaque Naboo ? Pourquoi l’Empire a construit une Death Star alors qu’ils ont à affronter un minuscule groupe ? Comment les gens comme vous et moi vivent l’occupation de l’Empire ?)
Ainsi, Star Wars VI est la fin qu’il fallait pour nos héros, mais comme chaque épisode elle n’est qu’un fragment majeur d’un puzzle gigantesque – Star Wars ne commence et ne s’arrête alors qu’à la limite de l’imagination des fans.


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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