Pays : États-Unis
Année : 1979
Casting : Ken Foree, Gaylen Ross, David Emge, …
Genre : Horreur
La réédition du classique de Romero donne une chance de redécouvrir l’un des monuments du genre.
Face à une invasion de morts-vivants, un groupe de survivants se réfugie dans un centre commercial.
Que dire de plus sur ce film que d’autres personnes plus talentueuses n’ont déjà dit ? Il est difficile en effet de revenir sur le classique de Romero tant tout a déjà été dit dessus. Prolongation de sa « Nuit des morts-vivants », le long-métrage permet une nouvelle fois au metteur en scène d’utiliser la figure du zombie avec de multiples lectures qui n’enlèvent rien au divertissement qui est offert.
Difficile en effet de nier le contexte politique ou la critique d’un consumérisme toujours aussi moderne. Le centre commercial cristallise en effet le besoin de consommer de la population et ce même si elle revient en tant que morts-vivants. Ceux-ci surlignent les êtres humains en tant que victimes d’une société de consommation transformant ce qui était vivant en une créature mécanique, agissant par habitude et acte de répétition de manière cyclique. Cela se retrouve également dans les quatre personnages principaux avec ce que cela implique de réaction sociale. Cela se retrouve notamment chez Francine, femme vue comme plus faible par rapport aux hommes du groupe suite à sa situation mais qui réussira à réclamer une égalité dans les rôles.
« Zombie » relève de plusieurs formes tout en continuant à garder un œil critique. La première attaque militaire a lieu dans un building où sont enfermées des minorités sur lesquelles un militaire raciste n’hésitera pas à tirer. Des vandales finiront par débarquer et agir de manière grotesque, soulignant la vacuité pour une certaine population de propager une logique collective au vu de la fin des temps qui se déroule. La télévision devient le moyen de communication où l’on appelle à la fin du sentimentalisme, le tout dans une époque où l’Amérique souffre encore d’une guerre au Viêt Nam ayant sali le patriotisme ambiant. La moralité ambiguë de l’époque nourrit le récit et lui permet de propager en sous-texte une crainte permanente au vu de l’absence de solution face à un mal inexplicable mais surtout inarrêtable.
La version européenne fournie par ESC n’est que l’un des nombreux disques du coffret Cult’édition de l’éditeur. En effet, il comprend également le director’s cut américain, la version longue présentée à Cannes ainsi que le montage européen en Full Frame, un livre de 152 pages de Marc Toullec et 5 tirages photos collectors. Une édition donc complète et intéressante pour tous les fans du film et le tout sans compter les nombreux bonus disponibles sur chaque disque.
Il est vraiment difficile d’écrire sur « Zombie » tant ce grand film a été analysé maintes fois de manière approfondie et passionnante. On ne peut dès lors que vous recommander de le regarder le plus rapidement possible si vous ne l’avez pas vu tant le film de Romero reste à ce jour un titre important dans le cinéma de genre et sans aucun doute parmi les meilleurs films de zombies, si pas le meilleur (dur à dire tant chacun s’écharpe sur la question). Il reste en effet une critique acerbe et drôle de notre société et le tout avec presque aucune ride que chacun devrait voir au moins une fois dans sa vie.