Pays : France, Espagne
Année : 2018
Casting :David Oakes, Ray Stevenson, Aura Garrido,…
Genre : Fantastique
Enfin disponible en édition physique, « Cold Skin » est décidément le meilleur film de Xavier Gens.
1914. Un météorologue est envoyé sur une île pour remplacer un collègue disparu. Il va alors rencontrer les autochtones…
L’homme est un loup pour l’homme. Tout le monde ou presque le sait : nous sommes responsables de notre propre autodestruction, dans nos actions menées par des sentiments auxquels on ne peut échapper. Nous avons tous été conduits une fois dans notre vie par une sensation négative qui nous a poussé à commettre une, voire des erreurs à l’impact tellement fort que l’on regrette souvent les avoir commises et ce encore des années après. Voilà ce qu’illustre parfaitement le film de Xavier Gens.
Dans le domaine du cinéma de genre francophone, Gens compte parmi les metteurs en scène les plus passionnants, par ses thèmes ou même par les soucis qu’il aura connus (notamment sur « Frontière(s) »). Ici, il livre une œuvre s’inscrivant dans la violence de sa filmographie mais avec une verve poétique qui subjugue lors du visionnage. Plusieurs noms viennent en tête durant la séance, que ce soit dans le domaine du septième art, de la peinture ou de la littérature, mais jamais « Cold Skin » ne semble être un melting pot aussi bien protéiforme qu’irregardable. Du contraire même : le tout formé est d’une beauté renversante et à mille lieues de la production récente.
Ainsi, par son inscription temporelle et géographique, « Cold Skin » se place dans une confrontation à la violence inhérente à l’être humain. Bien qu’éloignés de la guerre qui se déroule, des mêmes affrontements ont lieu sur cette île avec une brutalité estomaquante. Difficile de ne pas faire le lien avec les colonies où des hommes blancs « civilisés » se sont permis de faire le ménage parmi les habitants originaux pour mieux les traiter en sauvages à éduquer. L’opposition idéologique qui se fait alors entre Friend et Gruner (impeccables David Oakes et Ray Stevenson) nourrit tout un fond qui se voit porté par une imagerie puissante magnifiée par Xavier Gens.
C’est donc un grand plaisir que l’on ressent devant ce « Cold Skin », notamment par la possibilité maintenant de le découvrir pour un plus large public là où il était auparavant cantonné aux festivals de genre. Bref, on remercie chaleureusement Condor Entertainment d’avoir édité ce titre passionnant et de lui permettre d’acquérir ses galons d’œuvre indispensable du genre européen récent qu’il se devait de recevoir le plus vite possible. Bref, foncez de suite pour découvrir ce grand film !