Date de sortie: 25 Mars 2009
Réalisateur: Jean-Paul Lilienfeld
Acteurs principaux: Isabelle Adjani, Denis Podalydès, Yann Collette…
Nationalité: France
Genre: Drame
Sonia BERGERAC est une professeure à l’agonie, en dépression de ne pouvoir faire cours de façon normale à des élèves à l’écoute. Elle est en détresse, et ce jour-là elle va craquer. Comme à son habitude, sa classe est dissipée, vulgaire et la pousse à bout de nerfs. Elle finit par découvrir une arme cachée dans le sac d’un élève et la situation dérape. Au bord du gouffre, Sonia prend la classe en otage et y voit l’occasion de reprendre les rênes, et de donner quelques leçons.
« Rien à foutre de Molière, j’veux être footballeur! » Mouss
Le collège est cerné de policiers et on commence à percevoir l’incompétence totale de la direction face à la violence de ses élèves. Sonia Bergerac se retrouve coincée dans « un panier de crabes » et la situation se dégrade de toutes parts. Cette professeure ne voulait finalement qu’apprendre à ses élèves, se battre pour une laïcité légitime qui les protège et aussi être une femme pouvant porter une jupe sans être qualifiée et insultée de prostituée.
« Ca sera un jour où l’Etat affirme que l’on pourra mettre une jupe sans être une pute! » Sonia Bergerac
Ce film soulève des sujets de société délicats et difficiles à traiter qui se multiplient plus les minutes passent et plus le scénario s’intensifie. Religion, respect, sexualité, racisme, inégalités, violences sexuelles, misogynie, laxisme éducatif, détresse familiale, délinquance… Elèves comme professeurs, on ouvre les yeux sur le fait que tout le monde est en peine et personne ne se comprend car ils sont tous pleins de honte, de préjugés, de peurs, de menaces, de violences, de secrets, de crimes, et surtout de tristesse.
On est submergé par la difficulté extrême des collèges à tenir le cap, à la tension permanente, au quotidien d’enfants trop tôt confrontés à des problèmes d’adultes, ainsi qu’à leur manque de discernement à force de ne pas vouloir écouter. Isabelle Adjani se transcende et nous offre une sensibilité incroyable, voguant de la professeure au bord du « burn out », à la folie douce d’une preneuse d’otage mais aussi à l’empathique enfant du pays. Elle incarne une magnifique souffrance.
La Journée de la Jupe est un film obscur et succulent de vérités. Un film qui « remue les tripes », qui remet tout sur la table. Un film percutant par sa dernière scène plus que touchante. Un film aux émotions folles, celles que l’on ne veut pas ressentir mais qui portant nous libèrent.
C’est un coup de poing violent!