Résumé du film
En 1982, la Nasa envoie une capsule témoin « contenant des images de notre culture dont des vidéos d’anciens jeux » dans l’espace avec l’espoir de contacter une forme de vie extraterrestre. Le message ayant été mal interprété et pris pour une déclaration de guerre, une puissance alien envoie des jeux vidéo à l’assaut de la Terre. Une équipe de passionnés de jeux vidéo qui avait écumé les salles de jeux dans les années 80 se met en place pour stopper les aliens et sauver, en vrai cette fois, notre planète.
Infos sur le film
Réalisé par Chris Colombus
Avec Adame Sandler, Kevin James, Michelle Monaghan, Peter Dinklage
Nationalité : Américain
Genre : Comédie, Action , Science fiction
Durée du film : 1h45 environ
Quand les personnages de jeux vidéos menacent la Terre
Pour certains et certaines, Adam Sandler rime avec nanard. Très peu de critiques positives pour ces films « à l’exception de l’excellent Punch Drunk Love » et un succès au box office très mauvais en France mais meilleur aux Etats Unis. Même si on qualifie son humour de puéril voir même de « minable », Sandler continue sa carrière de comique en essayant de nous offrir des comédies destinées à muscler nos zygomatiques. Après s’être essayé de nouveau au doublage avec l’excellent film d’animation « Hôtel Transylvanie », l’acteur fait son retour sur grand écran cet été avec Pixel, un film pour le moins original où il est question d’extraterrestres menaçant la terre avec des versions vivantes de nos propres jeux vidéo. Les fans de rétro gaming attendaient avec impatience le film après une bande annonce pour le moins alléchante. A la réalisation : Chris Colombus, le réalisateur qui a enchanté notre enfance avec « scénariste de Gremlins, réalisateur de Maman j’ai raté l’avion 1 et 2, Madame Doubtfire, Harry Potter et pleins d’autres ». Peut-on espérer avoir du coup un film de qualité drôle, original et comportant bon nombre de références aux jeux vidéos ?
Forgeons-nous notre propre opinion
Des critiques positives du coté de la presse, des critiques positives du coté des spectateurs, le film est-il bon pour autant ? Une fois de plus, les gouts et les couleurs divergent de personnes en personnes. J’en attendais peut être un peu trop pour Pixels, j’attendais une trame scénaristique peut être un peu trop spécifique, de l’inventivité de la part de Chris Colombus qui a toujours eu une excellente créativité et aussi et surtout un thème plus poussé que pour le film Les mondes de Ralph « qui comportait quand même pas mal de références ». Pour ma part, le film est une grosse déception. Après une introduction avec une ambiance années 80 « qui n’était pas sans rappeler le mythique, le culte, l’iconique Les Goonies », nous racontant l’histoire des jeunes Sam et Will découvrant pour la première fois les bornes d’arcades dans une grande salle de jeu vidéo. Sam développe un vrai don pour les jeux vidéo. Pac man, Donkey Kong, Space Invaders, n’ont aucuns secrets pour le jeune homme qui devient champion du jeu Pac-man. Lors d’un concours auquel Sam participe, la Nasa envoie une capsule témoin »contenant des images de la culture et de la vie terrienne » dans l’espace avec l’espoir de contacter une forme de vie extraterrestre. Cette capsule contenait aussi des images de jeux vidéo rétro. Le tout devait être un message de paix. Des années plus tard, Sam et son ami Will vont devoir cette fois sauver le monde pour de vrai. Le message envoyé dans l’espace ayant été intercepté par les extraterrestres est pris pour une déclaration de guerre.
Les aliens prennent l’apparence des personnages de jeu vidéo et partent à l’assaut sur Terre. Will, qui est devenu président des Etats Unis fait appel à ses amis pour empêcher la destruction de notre planète. Assistés par le lieutenant colonel Violet Van Patten qui leur fournira des armes uniques permettant de détruire les répliques réelles de jeu vidéo, Sam et ses amis tentent de stopper la menace alien. Une menace d’un genre inédit qui promettait du coup d’avoir un vrai hommage au rétro gaming. Malheureusement, même si le début du film nous mettait tout de suite dans l’ambiance, la suite, elle, tombe dans une comédie sans peu de saveur. Sans pour autant s’éloigner de son thème principal « le rétro gaming », le film à du mal à jongler entre le coté comique de l’histoire et les références aux jeux vidéo des années 80. L’invasion aliens tombe comme un cheveu sur la soupe, l’histoire très mal développée, l’humour est quand à lui quelque peu inégal et tombe à des moments dans l’humour lourd. Pourtant tout n’est pas négatif dans le film. Les références sont nombreuses mais très mal placées.
Un casting bon mais aussi très mauvais
Autant Adam Sandler , Michelle Monaghan et Peter Dinklage « Games of thrones et Nip Tuck » sont attachants et drôles, autant pour Kevin James mais aussi et SURTOUT l’acteur Josh Gad « qui interprète Ludlow Lamonsoff, un ancien ami de Sam et Will » sont exaspérants de bêtises. Ces deux acteurs sont le maillon faible du film qui ne méritait pas ca. Des personnages qui n’apportent rien à l’histoire « pourtant Kevin James interprète le président », frôlent l’humour hystérique, balancent des répliques censées être drôles mais qui s’y on y réfléchit bien, ne le sont pas. Commençons par le commencement.
Kevin James interprète le rôle de Will Cooper, meilleur ami de Sam depuis l’enfance. Will est devenu président des Etats Unis. Le moins que l’on puisse dire c’est que l’acteur a vraiment cet aura pour interpréter le président. Mais malheureusement son personnage est quelque peu irresponsable et n’a pas tenu ses engagements promis à la population. Résultat, dès le début, nous apprenons qu’il a atteint un record d’impopularité et subit moqueries de bons nombres de la population qui le prend pour un vrai clown « clin d’œil à George W. Bush ou François Hollande ? ». Quand en plus on voit que Will fait rentré son ami Sam à la maison blanche qui est presque devenue une cour de récréation, qu’il salit plus son image en montrant à quel point c’est un président irresponsable et maladroit, il y a de quoi avoir peur. Ca aurait pu être drôle et au final, ca ne l’ai pas vraiment.
Josh Gad interprète Ludlow Lamonsoff , un personnage qui en connait pas mal sur les jeux vidéos mais aussi qui est un véritable fan de tout ce qui touche les secrets que le gouvernement cache. Il idolâtre Lady Lisa, une héroïne de jeu vidéo, guerrière à la plastique de rêve envers laquelle il voue un véritable culte. Il est d’ailleurs persuadé que ce personnage existe dans la vie réelle et rêve de s’enfuir avec elle lorsqu’il la rencontrera. Même si dès sa première apparition on aurait pu espérer rire aux éclats en voyant le coté geek maladroit du personnage, l’acteur pousse le bouchon un peu trop loin en poussant plus ou moins son personnage dans le précipice. Il surjoue, en fait des tonnes, devient caricatural et fini par devenir navrant. Vous l’aurez compris, l’humour de ce film est potache et parfois un peu lourd.
Du coté d’ Adam Sandler, c’est un peu la surprise du film. L’acteur habitué aux rôles de looser attardé « mais quand même intelligent » joue cette fois Sam Brenner, un homme banal comme vous et moi, un homme qui était un pro aux jeux vidéo étant enfant et qui va se retrouver comme le seul espoir de survie de notre planète. Il jettera son dévolu sur Violet qu’il tentera de séduire mais la jeune femme, étant d’une autre classe, le rejettera sans cesse, le trouvant répugnant. Mais, il ne faut pas se fier aux apparences. Un ancien champion de jeux vidéo reconverti en installateur de home cinéma. Les choses ne se sont pas passées comme il l’espérait. Sam n’a jamais été bon qu’à une chose : jouer aux jeux vidéo. Un talent qu’il devra utiliser lors de l’invasion alien. Sandler est un personnage simple et qui ne fait pas du tout acteur Hollywoodien « c’est d’ailleurs pour cette raison que ces films ont du succès là bas ».
Michelle Monaghan quand à elle joue le rôle de Violet Van Patten, une jeune mère de famille venant de divorcer et qui rencontrera Sam alors qu’il installait chez elle son équipement télévisuel. Une femme forte, intelligente et qui a beaucoup de répartie. Pas mal de tensions entre elle et Sam seront à prévoir. Mais nous saurons tous pourquoi dès le début.
Peter Dinklage interprète Eddie Plant, ancien champion de Donkey Kong qui ressemble beaucoup physiquement et mentalement à un homme des années 80. Coté look, Eddie porte une coupe du mulet et un blouson en jean sans manches. Eddie est depuis qu’il est petit, l’ennemi juré de Sam et Will. Enfants, il était champion de jeux vidéo, avait la grosse tête et n’hésitait pas à rappeler à tous qu’il était le meilleur. Quand est-il d’aujourd’hui ? Peter Dinklage est vraiment drôle et nous prouve qu’il a un vrai talent de comique en incarnant un personnage aussi détestable qu’attachant. Arrogant, prétentieux alors qu’il a un look has been, un personnage qui deviendra culte.
Là où on ne peut rien reprocher au film c’est sur son aspect visuel avec des effets spéciaux impressionnants. De plus, il a fallu au studio de négocier avec les studios de jeux vidéo pour obtenir l’autorisation d’utiliser leurs héros dans un seul et même film. Pour Donkey Kong par exemple, Nintendo a été très pointilleux au niveau de l’image que représentait le héros. Au final, rien que pour cette scène, le film est à voir. Imaginez un peu le jeu vidéo Donkey Kong grandeur nature ?
Autre point positif, le créateur de Pac-Man : Toru Iwatani fait une apparition dans le film en jouant son propre rôle et qui devra tenter de calmer « son fils » déambulant dans les rues de New York et mangeant tout sur son passage. Une scène mythique ! Le film met aussi l’accent sur le coté associal des jeunes fans de jeux vidéo. A l’instar des années 80 où les jeunes sortaient de chez eux pour jouer sur des bornes d’arcade dans les salles de jeux vidéo, y retrouvaient des amis et écoutaient de la musique, à notre époque, tout cela est révolu. Les salles d’arcade ont pour la plupart disparu au profil des consoles de salon. On peut aussi applaudir les acteurs et actrices devant jouer face à des personnages en image de synthèse. Scènes qui ne sont pas toujours faciles à jouer. A noter aussi l’apparition de plusieurs personnalités que beaucoup devraient reconnaitre.
2015 est vraiment une année nostalgique « voir nostalGeek ». Le retour des icônes des films des années 80, le look vestimentaire, la musique, nous sommes tous à fond dans les années 80. Quoi de mieux que de faire un tour du coté des jeux vidéo et en apprendre un peu plus sur leur début ? Certains se remémoreront avec plaisir des jeux mythiques qu’on ne peut oublier « Tétris, Pac-man, Donkey Kong « mais aussi des jeux actuels « Last of us par exemple ». Le film est un curieux mélange entre Ghosbusters « pour sa chasse contre les aliens », Tron » pour parallèle entre l’univers réel et l’univers informatique » mais aussi Star Trek « pour certains éléments du scénario ». Tout était parti d’un court métrage réalisé il y a cinq ans par le français Patrick Jean. Au tour des studios Columbia Pictures « associés quand même à Patrick Jean » de proposer une version longue de ce court métrage où le monde est envahi par des personnages issus de jeux vidéo des années 80.
Pour une fois Adam Sandler n’en fait pas des tonnes et parait même à des moments un peu trop sage voir même effacé du film mais Kevin James et Josh Gad ne sont pas loin et arrivent à lasser le spectateur au bout d’un moment. Rajoutons le fait que notre thème n’est pas été poussé jusqu’au bout, que le film se perd quelque peu en tombant parfois dans le hors sujet. Pour ce qui est de l’ambiance, de la musique, c’est du pur film des années 80 avec des ingrédients des films de notre époque.
Une très bonne bande son « notamment We Will Rock you du groupe Queen » qui donne du peps aux scènes. Le film en soi n’est pas mauvais et part plutôt d’une bonne intention mais il a des défauts. Oui le film méritait peut être un meilleur traitement de son histoire et un casting comportant des acteurs à l’humour égal mais ce qu’on ne peut pas lui reprocher c’est bien sur son originalité et ses effets spéciaux d’une très grande qualité « l’équipe du film est parvenue à imiter à la perfection les déplacements et l’aspect visuel des personnages de ses jeux d’arcade ». Malheureusement qualité visuelle ne rime pas forcément avec qualité du film pour autant et le plus gros reproche que l’on pourrait faire à Pixels c’est de se perdre entre la comédie potache et son thème principal qui se retrouve presque effacé à plusieurs moments. Divertissant, une assez bonne comédie familiale, les geeks, nerds et fans de comédies devraient peut être y trouver leur compte. Le film arrive aussi à multiplier les références aux films, séries, émissions, musiques des années 80. Avouons le aussi, c’est assez comique de voir des joueurs de jeux vidéo montrer tout leur talent dans la vie réelle. Pas mauvais, pas vantard, mais pas aussi bon que l’on aurait espéré.