La vie ne tient qu’à un fil.
L’avocat est censé défendre son client.
Il perd le fil et décide de le sauver.
Les frontières sont parfois ténues et surtout poreuses entre défendre et sauver.
C’est juste la suite de ce qui s’est passé quinze ans avant.
De fil en aiguille
L’Histoire suit son fil : il sauve l’autre pour se sauver lui-même des sutures de son jadis.
Un mélange entre altruisme et égocentrisme.
Aimer les autres pour s’aimer soi.
« On invente les gens qu’on aime », Eté 85 de François Ozon.
L’avocat invente son client pour venir se sauver.
Il a l’intime conviction que s’il sauve le futur de ce père de famille, il se sauvera de son erreur d’appréciation dans le passé.
Il sauve, il se sauve.
Il fuit tel un funambule et au forceps, il ne tombe pas.
Il fuit des autres, il fonce vers sa propre solitude.
Le sauveur s’esseule.
Le verdict tombera, quel qu’il soit.
Fil à beurre
Rester au stade du défendre, sans franchir le pas de passer au stade de sauver,
Ca permet de se protéger soi-même. Car même si le fil est tendu, il tient.
Il y a la vérité, et il y a la justice. (Comte de Monte Cristo ?!)
Il y a les faits, ou il n’y en pas.
Et il y a comment on les regarde. Même quand ils ne sont pas là.
Il s’agit de pouvoir se regarder dans le miroir.
Dans le fil de la vie, il y a des nœuds.
Le sauveur se doit d’être parfait, il est Zorro, mais en chevalier blanc.
Et sans masque, à visage découvert.
Ca permet au sauvé de se sentir respecté.
Mais ça crée une pression réciproque.
Pour une fois, le sauvé se sent respecté.
Le sauvé ne veut pas décevoir le sauveur : qu’en est-il de leur relation ?
Est-ce sain, est-ce simple, est-ce sainple ?
Est-ce que ça la magnifie, ou est-ce que ça la biaise ?
Ciné-fil
Tout est lié.
Sur le fil du rasoir.
La vie ne tient qu’à un fil(m).