Deux films de Nanni Moretti
Bianca
Réalisé par Nanni Moretti
Sorti en 1983
Avec : Nanni Moretti, Laura Morante, Claudio Bigagli, Roberto Vezzosi
Genre : Comédie Dramatique
La messe est finie
Réalisé par Nanni Moretti
Sorti en 1985
Avec : Nanni Moretti, Marco Messeri, Margarita Lozano, Ferruccio De Ceresa
Genre : Comédie Dramatique
Le cinéma italien a été particulièrement productif à une certaine époque. Il a mis en lumière d’immenses cinéastes de tout genre avec des approches variées.
Nanni Moretti en est un des représentants.
Carlotta a sorti le 1er juillet 2020 un magnifique coffret qui regroupe deux films de Nanni Moretti, Bianca et La messe est finie.
Au delà d’être un simple coffret c’est surtout un choix particulièrement cohérent de la part de l’éditeur puisque ces deux films se complètent.
En effet, les visées et thématiques de Bianca et de La messe est finie sont complémentaires. Dans les deux films on retrouve un personnage incarné par le cinéaste lui-même qui est obnubilé par la volonté de faire le « bien » selon ses propres conceptions morales.
Dans Bianca il s’agit d’un professeur de mathématiques qui possède des tics maladifs qui vont le précipiter dans une folie destructrice. Il souhaite tellement faire le bien et rendre son entourage heureux selon ses propres valeurs qu’il en vient à sombrer dans une violence profondément sauvage.
Ce personnage devient donc un misanthrope quasi justifié puisque les autres protagonistes qui le répugne sont rendus détestables.
La messe est finie repose aussi sur le même concept en choisissant comme protagoniste un prêtre qui revient dans sa ville natale et va découvrir que son entourage est dominé par le « mal » et la douleur. Contrairement au professeur il ne sombrera pas dans la violence mais la subira. Le spectateur sera témoin d’un prêtre qui n’arrive plus à sauver les gens et les remettre dans un droit chemin. Le prêtre sera maîtrisé, violenté , torturé moralement et physiquement.
La figure du prêtre permet donc de livrer un constat particulièrement dur de la société italienne moderne. Il filme l’échec du socialisme et se permet d’osciller entre la tragédie et la comédie comme avec Bianca.
Il y aurait tant à dire sur ces deux œuvres fabuleuses et profondément bouleversantes. L’auteur de ces lignes ne peut que vous inviter à se procurer cette magnifique édition parsemée de bonus très intéressants et proposant une très belle restauration.
Donc, Viva Nanni !