Réalisation : Georges Romero
Scénario : Stephen King
Date de sorties : 12 Novembre 1982
Genre : Horreur, Comédie, Film à sketch
Origine : États-unis
Distribution : Ed Harris, Adrienne Barbeau, Hal Holbrook, Leslie Nielsen, Ted Danson, E.G Marshall, Stephen King…
En 1982, deux maîtres de l’horreur décident de s’allier pour nous offrir un hommage aux comics E.C (Vault of horror, Haunt of fear et bien sûr Tales from the crypt) qui berçaient leurs enfances.
Ces deux maîtres sont Georges A. Romero (La nuit des morts vivants, Zombies, Incident de parcours…) et Stephen King, qui signera d’ailleurs là son premier scénario exclusivement pour le cinéma. Le film c’est Creepshow, une bande aussi horrifique que profondément drôle, qui ressuscitait très sympathiquement le film à sketch.
Dans Creepshow, on suit donc le jeune Billy (Joe King, tout jeune et avant qu’il ne devienne Joe Hill, auteur à succès) qui se fait salement enguirlander par son père car il lit des BD d’épouvante. De colère, son père prend toute sa collection et va les jeter aux ordures. Une tempête se lève alors, et les BD s’éparpillent, on suit alors différentes histoires, cinq pour être exact.
La fête des pères
Dans ce segment, on suit une famille rongé de secret et par l’appât du gain, se réunir pour la fête des pères, en mémoire au patriarche de la famille, homme odieux, assassiné par sa propre fille. Mais cette année, le défunt a décidé de se réveiller pour se joindre à la fête.
Premier segment assez inégal et finalement le plus faible. On suit sans déplaisir les aventures de cette famille assez amorale, mais le segment met quand même pas mal de temps à se mettre en route et fait un tantinet bâclé. C’est dommage, même si la présence d’un Ed Harris tout jeune est toujours plaisante.
La mort solitaire de Jordan Verrill
Deuxième segment, et le niveau a monté d’un sacré cran. De toute façon, c’est simple, toutes les histoires qui suivent sont excellentes, dans leur genre. Dans cette histoire ont retrouve Stephen King lui-même, dans le rôle d’un fermier un peu simplet, qui voit une météore tomber dans son terrain. Louant sa bonne étoile, et s’imaginant déjà la vendre pour une sacrée somme, il la touche et se brûle le bout des doigts. Commence alors les ennuis pour lui, puisque son corps va petit à petit se couvrir d’herbe.
Hilarant et cynique, cet épisode vaut avant tout pour le jeu de Stephen King, tout seul et en roue libre, qui au niveau de la performance n’est pas loin d’un personnage de cartoon.
Un truc pour se marrer
Si dans le segment précédent, on avait un Stephen King en mode looney tunes, on a dans celui-ci un Leslie Nielsen ( la saga Y a-t-il un flic… ) dans le rôle glaçant d’un homme trompé, jaloux et possessif et surtout sacrément revanchard. Pour se venger de l’infidélité de sa femme et de l’amant de celle-ci, il concocte un plan atroce : enterrer les deux amants sur une plage privée, jusqu’au cou, et attendre que la marrée monte. Féru de vidéo, il filme leur agonie…
Segment absolument terrifiant, peut-être le meilleur, il tranche même radicalement avec les autres en ne proposant quasiment aucun moment humoristique. Froid, joué à la perfection, angoissant et totalement parfait pour un format court.
La caisse
Un homme de ménage découvre sous une cage d’escalier, dans l’université où il travaille , derrière une grille, une caisse. Malheureusement, la caisse contient une créature violente et vorace. Le professeur Northrup (Hal Holbrook) dont la femme est infidèle et insupportable décide de faire d’une pierre deux coups : faire dévorer sa femme par la créature et se débarrasser de la caisse dans la foulée.
Histoire plus légère et plus classique de monstre, ce segment n’en reste pas moins très sympa à voir, et étonnamment gore en comparaison des autres. Le segment vaut aussi pour l’interprétation jouissive d’Adrienne Barbeau ( Fog, New York 1997…). A noter que c’est le segment avec le premier à nous proposer le plus d’acteur. Les autres se contentant généralement d’un ou deux rôles principaux. En tout cas, un très bon segment.
Ça grouille de partout
Dernier segment, dans la lignée de ceux l’ayant précédé. Jouissif, drôle et effrayant. Un homme d’affaire immonde, et paranoïaque, Upson Pratt (E.G Marshall Paris brûle t-il ? Superman2…) , se retrouve coincé chez lui suite à une panne de courant. Malheureusement pour lui, son grand appartement aseptisé va se retrouver pris en proie à une invasion de cafard, véritable phobie pour Upson Pratt.
Une histoire simple est toujours efficace, surtout pour un format court. On termine le film sur ce segment absolument brillant dans les parallèles qu’il propose. Encore un très bon cru.
Le film s’achève sur un épilogue où des éboueurs dont l’un interprété par Tom Savini qui s’est d’ailleurs occupé des effets spéciaux et maquillage du film, récupère les comics éparpillés par le vent, pendant que Billy torture à mort son père via une poupée vaudou, clôturant le film comme il l’avait commencé avec beaucoup d’humour noir se mélangeant à l’horreur.
Dans le monde des films à sketch horrifique, Creepshow est clairement dans le très haut du panier, peut-être même le meilleur. Hormis la première histoire, un peu en deçà, bien que tout à fait correcte, les autres histoires touchent toujours dans la cible. Je vous le conseille vivement, surtout à l’approche d’Halloween, son mélange humour, et horreur étant parfaitement maîtrisé, ce qui vu la somme des forces en présence aurait été un comble.
A noter que le film engendra deux suites, l’une tout à fait correcte, l’autre déplorable, et une série aux épisodes inégaux.
Le film sera aussi adapté en BD, dessinée par Berni Wrightson, ce qui en fait la seule BD scénarisée par Stephen King.