Pays : France
Année : 1986
Casting : Christophe Lambert, Isabelle Adjani, Michel Galabru
Si Luc Besson s’est intéressé à plusieurs genres au cours de sa carrière, il est intéressant d’analyser « Subway » au vu du style assez unique du film.
Fred vole des documents à Helena. Alors qu’il est poursuivi, le jeune homme se réfugie dans le métro parisien…
Besson commence son film en pleine action avec une course-poursuite assez sympathique qui nous mènera rapidement au lieu principal de l’intrigue. Le métro parisien se trouve magnifié de manière électro-onirique de par sa photographie mais également son ambiance musicale. Les couloirs du métro prennent une forme quasi labyrinthique où chacun se croise et s’entrecroise dans un microcosme aux personnalités aussi multiples que colorées. C’est un endroit qui prend vie par lui-même et devient un personnage à part entière. Si le film est aussi réussi, c’est parce que Besson arrive à le faire respirer et lui conférer une existence propre qui le fait sortir du tout-venant de la production française.
Une autre réussite du film est son duo d’acteurs principaux. L’alchimie entre Christophe Lambert et Isabelle Adjani confère à leur relation une forme de piquant et d’intérêt qui permet une empathie assez forte, surtout pour notre héros. L’excentricité de Fred est bien retransmise par une interprétation qui évite le sur-jeu et se voit aidée par le style de jeu de l’acteur d’« Highlander ». Les seconds rôles offrent également des interprétations correctes et si l’on excepte un ou deux détails (le « Robin » prononcé à la française, certes logique pour le personnage), il n’y a rien à redire sur la qualité du casting.
« Subway » fait donc preuve d’une certaine hargne de filmer et de faire du cinéma qui respire et vit au niveau de ses protagonistes et de son décor. Le métro devient grâce à Besson un narrateur d’histoire passionnant et c’est le cœur blême que l’on quitte ce film. Nous n’avons peut-être pas eu affaire à un chef-d’oeuvre du septième art mais nous avons vécu un moment passionné et passionnant, chose devenue rare dans un « gros » cinéma français qui oublie ce point essentiel pour la préhension d’un film : la passion…