Date de sortie : 12 avril 2020 (États-Unis),
27 mai 2020 (France)
Réalisateur : Ethan Spaulding
Doubleurs principaux : Bruno Magne, Céline Duhamel, Antoine Nouel, José Luccioni, Julien Kramer
Genre : Animation, combat
Nationalité : Américain
Compositeurs : John Jennings Boyd et Eric V. Hachikian
Production Warner Bros. réalisée par Ethan Spaulding (Le Fils de Batman, Batman Assaut sur Arkham), Mortal Kombat Legends Scorpion’s Revenge est le premier film d’animation adapté de la saga de jeux de combat d’Ed Boon et de John Tobias. Vingt-cinq ans après le film de Paul W.S. Anderson, il reprend le scénario du premier jeu en y incorporant de nombreux personnages, notamment Hanzo Hasashi, dont l’introduction montre le massacre de son clan Shinrai Ryu, ainsi que l’assassinat de sa femme et de son fils par Sub-Zero, du clan rival Lin Kuei. Se réveillant au NetherRealm (équivalent de l’Enfer), il devient alors Scorpion en passant un pacte avec le sorcier Quan Chi, désireux de se venger de celui qui a décimé les siens. Mais le film est loin de ne se concentrer que sur sa tête d’affiche, les héros Liu Kang, Johnny Cage et Sonya Blade étant évidemment de la partie.
Stoïque pour le premier, excessivement comique pour le deuxième (« Est-ce qu’on est en direct live, genre tu veux faire ça maintenant !? »), et une verve d’une certaine vulgarité pour la troisième (« Écoute-moi sale bâtard, tu ferais mieux de désactiver ça : je me fiche de ce que c’est, mis si tu le fais pas, j’utiliserai ton cul comme punching-ball personnel ! »). On trouve également le dieu du tonnerre Raiden, le terroriste Kano, ainsi que d’autres personnages qui font de courtes apparitions comme la princesse Kitana, le ninja Reptile, le monstrueux Baraka et même un centaure semblable à Motaro. Le bourreau du NetherRealm ressemble fortement à Moloch de Mortal Kombat Deadly Alliance, tandis que le personnage Nitara effectue un caméo lorsque Johnny Cage pique de la nourriture.
Pourvu d’un rythme bien soutenu, le film mêle efficacement ses dessins au style carré avec quelques décors en images de synthèse. La réalisation est fortement marquée par la violence avec de nombreuses gerbes de sang, des membres arrachés ou découpés (d’une manière un peu trop propre, comme si c’était prêt pour une vente à la boucherie du coin) ainsi que des visages déformés. À la manière des reboots de la saga de jeux vidéo dans les années 2010, des ralentis sont même présents pour insister sur les os qui se brisent et éclatent. Pire encore, Jax se fait littéralement arracher les bras lors de sa confrontation avec Goro (en clin d’œil à ses futures prothèses bioniques), et ne semble d’ailleurs pas avoir de difficulté à se tenir debout tel quel par la suite. Les démembrements et autre décapitations rappellent fortement les fatalités du jeu vidéo, sans oublier celle durant laquelle Scorpion crache des flammes après avoir retiré son masque.
De nombreux clins d’œil démontrent le soin apporté à la réalisation pour une plus grande fidélité à l’œuvre d’origine, tel un poster du film fictif Ninja Mime chez Johnny Cage. Ce dernier signe également un autographe à un moine de l’île en référence à sa Friendship, et crie également « Toasty ! » après avoir vaincu Baraka. Lorsque Shang Tsung introduit le tournoi, il montre des images des Dieux Anciens, du Grand Kung Lao, mais aussi de lui-même en plus jeune avec son apparence de Mortal Kombat 3. Outre les combattants qui s’entraînent à briser des blocs à mains nues en référence au mini-jeu « Test Your Might », plusieurs arènes emblématiques sont reconnaissables durant les combats, comme la salle du trône, le jardin de Shang Tsung et surtout la fosse, de laquelle quiconque chute se trouve violemment empalé.
Les voix françaises sont de qualité sans omettre le langage cru cher à la série (« Tu fais moins le malin maintenant, espèce de connard à sang froid ! »), tandis que certains actes le sont tout autant, comme Sonya qui frappe par deux fois l’entrejambe de Johnny Cage, en référence au coup spécial de ce dernier hérité de Jean-Claude Van Damme dans Bloodsport. Outre quelques éléments contemporains glissés ici et là (Johnny Cage qui balance son iPhone par-dessus bord), Mortal Kombat Legends Scorpion’s Revenge demeure d’une grande fidélité au jeu vidéo et lui fait largement honneur grâce à la qualité de son animation et à la prestance des personnages, le scénario valorisant efficacement l’importance du sorcier Shang Tsung et la dualité entre Scorpion et Quan Chi. Si Shinnok est simplement mentionné, l’Empereur Shao Kahn offre un sympathique cliffhanger donnant l’espoir d’une adaptation des événements postérieurs au premier tournoi mortel !