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Nicolas Perreau

Nicolas Perreau
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Le cinéma c'est ma vie !! J'aime beaucoup de réalisateurs, Ridley Scott, David Lynch, Bong Joo Ho, Hayao Miyazaki etc... Et mon film ultime c'est Blade Runner ! Bonne lectures de mes modestes articles !

Critique j’ai perdu mon corps de Jérémy Clapin

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Date de sortie : 6 novembre 2019

De Jérémy Clapin

Avec Hakim Faris, Victoire Du Bois, Patrick d’Assumçao

 

Le cinéma Français excelle aussi dans le cinéma d’animation et j’ai perdu mon corps est un nouvel exemple de ce savoir faire !!

Produit par Xilam, J’ai Perdu Mon Corps est assez singulier au niveau de son postulat, en effet l’histoire se concentre sur une main qui aurait pris vie après un accident et recherche son propriétaire à travers la ville tout en tentant de se remémorer la vie de son corps perdu.

Ce qui est passionnant c’est l’aspect très adulte du film qui commence d’une manière assez brutale ce qui peut créer dès le début un malaise chez le spectateur, ce qui a été mon cas, mais ensuite les aventures de cette main et les souvenirs qui l’accompagnent permettent de construire une histoire d’une grande émotion !

L’animation quand à elle est magnifique !! Elle me rappelle d’ailleurs le style assez brouillon et dynamique de Cowboy Be Bop. Elle offre un aspect à la fois idéaliste et profondément réaliste.
La gestion du mouvement est parfois saccadée offrant une grande puissance visuelle qui accompagne de manière magnifique cette grande aventure humaine.

Un autre élément assez fort est le fait qu’il y a peu de dialogue puisque la main est muette. Tout est ici concentré dans la mise en scène. Cette fabuleuse histoire permet de toucher un matériel cinématographique brut, bien trop rare de nos jours !

La musique quant à elle est fabuleuse !! Elle ajoute encore plus d’émotion en plus d’être de grande qualité, mélange d’électro et de sonorités plus proche de la musique orchestrale.

J’ai perdu mon corps est déroutant mais percutant, d’une grande simplicité mais aussi d’une grande complexité en terme de mise en scène !

Ce film est un événement ! Foncez voir du pur cinéma !

Mutations de Jack Cardiff, par Liam et Nicolas

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Mutations de Jack Cardiff
Pays Grande-Bretagne
Année 1974
Casting Donald Pleasance, Tom Baker, Brad Harris, …
Genre : Horreur

La critique de Liam :

Rimini permet de redécouvrir un film de genre méritant d’être réévalué au-delà de ses rapprochements avec le Freaks de Tod Browning.

Le professeur Nolter fait des expérimentations sur les êtres humains et des plantes, tout en collaborant avec des gens du cirque local.
L’ouverture du film l’inscrit dans une volonté documentariste qui va nourrir l’intrigue, tout en explicitant les volontés scientifiques de l’antagoniste principal, incarné par un Donald Pleasance assez convaincant en homme de science poussé par sa folie. Il est d’ailleurs plus intéressant que ses jeunes victimes, figures assez caricaturales sans réelle épaisseur scénaristique. Cela va pourtant dans le sens d’un film plus intéressé par ses « freaks » que ceux qui établissent des normes sociales pesantes ou les véhiculant avec plus ou moins d’intention.
Tout cela explose dans une scène où le regard moqueur du public envers ces personnages nous brise, l’hilarité et le traitement accordés à ceux-ci ne reflétant qu’une violence morale permanente. Ces êtres malformés forment en ce sens une propre famille, à l’opposé du jugement des autres qui se croient supérieurs par leur état et leur physique. Voir ces jeunes transformés en purs freaks à l’existence temporaire ne fait que souligner la force derrière l’existence de ces êtres brisés. Ils apportent un cœur au récit, permettant d’apprécier encore plus cette série B bien plus intelligente qu’il n’y paraît.

L’édition fournie par Rimini s’avère dès lors qualitative, notamment par son livret de 20 pages rédigé par Marc Toullec, « De la chlorophylle dans les veines », ainsi que son supplément de 26 minutes revenant sur la création du film. On notera juste que la version proposée dans cette édition Combo est issue d’un master haute définition et plus longue d’une douzaine de minute que la version d’époque en VHS, expliquant des premières minutes non doublées car coupées par l’éditeur précédent.
C’est donc avec un grand plaisir qu’on découvre ce « Mutations », s’éloignant de certaines conventions pour mieux émouvoir par le trajet de ces gens du cirque maltraités par le monde que par ces jeunes prêts à devenir de la chair à pâté végétale…

La critique de Nicolas :

Notre époque nous permet d’accéder à de belles pépites cinématographiques grâce à des éditeurs de grand talent et la sortie de The Freakmaker ou Mutations en français édité par Rimini éditions n’échappe pas à la règle.

Le film de Jack Cardiff s’avère être une très grande surprise ! Composé d’un casting alléchant, Donald Pleasence et Tom Baker. Ce dernier interprète le personnage de Docteur Who. The Freakmaker est une perle du cinéma horrifique et fantastique !

Le film relate l’histoire du professeur Nolter obnubilé par le principe des mutations. Il est tellement fasciné qu’il va commettre des actes discutables pour satisfaire son idéal de progrès.
Ce qui frappe est déjà le travail sur l’ambiance, Cardiff instaure un climat glauque et organique qui ne peut qu’être saisissant. Par exemple, une scène concernant un freakshow qui fait son effet. Le spectateur se met à la place du malaise ressenti par le public devant l’étrange spectacle.

L’autre élément est bien sûr le travail sur les effets physiques. Les créatures et les maquillages sont très réussis et offrent un aspect fascinant. De fait, le film porte bien son nom.

Les acteurs sont très très bons. Ce qui est le cas de Pleasence évidemment mais aussi de Tom Baker dans le rôle de ce monstre de foire détestant son apparence. D’ailleurs, une scène résume toute l’ambiguïté du personnage, en manque d’amour il paiera une prostituée pour lui dire un « je t’aime », phrase qu’elle même aura du mal à prononcer !
En une petite séquence toute la sensibilité d’un personnage de nature détestable se dévoile à l’écran !!

Le dernier élément intéressant de ce film est l’influence du Freaks de Browning. On sent la fascination du réalisateur pour cette œuvre ! Au point d’apercevoir des scènes inspirées de celui-ci !

Finalement, la sortie de cette édition est d’importance car c’est l’occasion de découvrir une belle œuvre de qualité !

Donc chers lecteur foncez découvrir The Freakmaker avant de vous faire attraper par une étrange créature !!

Critique Ad Astra de James Gray

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Date de sortie : 11 septembre 2019
De James Gray

Avec Brad Pitt, Tommy Lee Jones, Ruth Negga, Liv Tyler, Donald Sutherland
Jamie Kennedy, Greg Bryk, John Finn, Kimberly Elise, Loren Dean
Lisa Gay Hamilton, Natasha Lyonne, John Ortiz, Anne McDaniels, Donnie Keshawarz

 

Ad Astra je l’attendais avec impatience ! James Gray à la barre, Brad Pitt en premier rôle et un film se situant dans l’immensité de l’espace !
Je ne pouvais que saliver à l’idée de voir ce film ! Et le résultat est au-delà des espérances !

 

Ce qui est d’une absolue dinguerie c’est que c’est la première fois que Gray s’attelle au genre de la science-fiction et il s’en sort avec les honneurs.
Il arrive à bâtir un univers cohérent et faussement positif qui participe à ce sentiment dépressif qui guette le personnage. En effet, l’homme a réussi à coloniser les planètes, à dompter les étoiles mais n’est pas débarrassé de ses angoisses existentielles.
Dans le film il est dévoilé que la mission du père de Roy Mc Bride (le personnage principal) est la recherche d’une intelligence extraterrestre. D’ailleurs, dans un texte ouvrant le film il est précisé que c’est le seul espoir de l’humanité. Donc la conquête de l’espace apparaît comme quelque chose de normalisé qui n’a plus son intérêt.

C’est là où tout l’intérêt de l’univers du film entre en fonction, la relation entre père et fils est à l’image de cette chute de l’humanité.
Dans toutes ces thématiques on peut voir une inspiration des craintes de Philip K Dick rappelant dans Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques à quel point les colonies de l’espace peuvent être un mensonge de progrès. Ces fameuses colonies où l’esclavage demeure.
Ou encore certains tests psychologiques que subira Roy Mc Bride dans le film évoquent le test Voight-Kampff, mais de manière inversée, ici l’humain doit réduire ses émotions pour que cela n’affecte pas son état de travail.

L’homme est ici réduit à un état robotique obligé de se maintenir dans un état anti-émotionnel. Et cet élément fait que Roy s’enferme dans une bulle destructrice dont il triomphera au fur et à mesure de son parcours.

En bref, Ad Astra est une œuvre profonde et humaniste qui n’a pas à rougir dans sa catégorie ! Évidemment je vous invite à prendre un ticket pour ce voyage majestueux !

Parasite de Bong Joon Ho

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Date de sortie 5 juin 2019 (2h 12min)
De Bong Joon Ho
Avec Song Kang-Ho, Lee Sun-kyun, Cho Yeo-jeong, Choi woo-Sik, Park So-Dam, Lee Jeong-eun…
Genre Thriller
Nationalité Sud-Coréen
Musique Jaeil Jung

 

 

Synopsis

Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…

 J’aime profondément Bong Joon Ho, je le considère comme étant un des réalisateurs les plus important de notre siècle. Et le fait de le voir recevoir cette Palme d’Or au Festival de Cannes ne pouvait que renforcer mon impatience concernant l’arrivée de son prochain long métrage, Parasite !

    Et forcé de constater que ce Parasite est encore une fois une pierre angulaire du cinéma ! Bong Joon Ho livre  à l’instar du reste de sa filmographie une œuvre d’une pertinence assez folle ! Sans trop en dévoiler Parasite est un film qui revient sur la rencontre entre deux familles Sud-Coréennes, l’une est riche, l’autre est pauvre. Ces deux familles vont entrer en relation pour finalement déboucher sur un conflit que je ne révélerais pas. Sachez simplement que le film illustre parfaitement l’enjeu des relations entre les différentes classes sociales de nos jours.

 

 Bong Joon Ho, par l’intermédiaire de sa mise en scène, arrive a illustrer la complexité de la lutte des classes et son inévitable échec. Il se permet d’avoir, comme dans tout ses films, une approche purement sociologique qui est toujours liée à ses études dans une faculté de sociologie. Cette approche rappelle sans aucun doute les travaux de Pierre Bourdieu, je pense notamment à l’évocation de ce qu’avait développé le sociologue dans son livre La Distinction, avec des scènes mettant en confrontation les goûts des pauvres et des riches.

 

   

 Le réalisateur choisit avec ce film de ne pas tomber dans un manichéisme facile et s’affranchit de la critique facile, il évoque l’existence de plusieurs types de classes sociales qui se bouffent et prouve encore une fois que la vie est tellement plus complexe.

    Au final, Bong Joon Ho se permet de continuer sa filmographie de manière logique et jamais lassante. Il livre une œuvre jouissive, terrifiante et juste qui en fait un réalisateur philosophe, un véritable penseur ! Et il est indéniable qu’après avoir vu ce film on peut se dire que chaque personne est le parasite d’une autre !

 

 

Bande annonce