Date de sortie : 10 juin 1996 (Brésil),
13 novembre 1996 (France)
Réalisateur : Ben Stiller
Acteurs principaux : Jim Carrey, Matthew Broderick, Leslie Mann, Jack Black
Genre : Comédie dramatique
Nationalité : John Ottoman
Deuxième film réalisé par Ben Stiller (Génération 90, Mary à Tout Prix, Mystery Men), Disjoncté commence à annoncer l’évolution de Jim Carrey vers le genre de la comédie dramatique après ses accès de folie mémorables dans des longs métrages comme Dumb & Dumber, Batman Forever et Ace Ventura en Afrique. Interprétant un technicien venant installer le câble chez l’un peu trop gentil Steven Kovacs incarné par Matthew Broderick (WarGames, La Folle Journée de Ferris Bueller, Godzilla), il se présente comme un certain Ernie « Chip » Douglas et refuse d’être payé pour ses services, en échange de l’amitié de Steven afin de partager sa passion pour la télévision en commençant par percer le bon endroit du mur comme s’il s’agissait d’un point G.
S’immisçant toujours plus dans sa vie privée, il tente de le persuader d’être son ami et va jusqu’à se servir dans son frigo, s’héberger chez lui, semer la zizanie avec un Time’s Up érotique lors d’une soirée dans sa famille et passer du temps avec son ex-copine, jouée par Leslie Mann (George de la Jungle, I Love You Philip Morris). Un casting sympathique également composé de Jack Black (Demolition Man, L’Histoire Sans Fin 3, Waterworld), Bob Odenkirk (l’avocat véreux de Breaking Bad) en caméo et Owen Wilson qui signe un de ses premiers rôles avant d’autres collaborations avec Ben Stiller comme Mon Beau-Père et Moi, Zoolander et Starsky & Hutch.
Allant du combat de chevaliers à la chanson « Somebody to Love » de Jefferson Airplane interprétée par Jim Carrey pendant une soirée, le scénario comique de Disjoncté se permet de surcroît une critique de la télévision lorsque Chip sauve les gens de son influence néfaste en chutant sur la parabole. Si Ben Stiller y apparaît plusieurs fois comme accusé attendant son verdict durant une émission regardée par tous, le film fourmille aussi de références à la pop culture avec la mention de classiques comme Star Trek, Le Silence des Agneaux, Waterworld, GoldenEye et Mortal Kombat.
Arrêté pour recel après que Chip lui a installé un équipement haut de gamme, Steven comprend enfin qu’il a à faire à un aliéné et décide de se rebeller provoquant alors final à la dramaturgie touchante. Disjoncté prend en effet des tournures de film de super-héros tandis que Jim Carrey sublime son rôle dans un monologue illustrant toute la condition pathétique de son personnage, dans un final pouvant rappeler celui du Batman de Tim Burton. Un film poignant qui l’amènera vers des rôles différents de ses comédies habituelles dans des œuvres au ton particulier comme The Truman Show, Man on the Moon, The Majectic et Eternal Sunshine of the Spotless Mind.