Année de sortie : 2010
Pays: Etats-Unis
Réalisateur : Wes Craven
Casting : Max Thierot, Emily Meade, Denzel Whitaker, Paulina Oszlynski
Cela va faire un an que Wes Craven, réalisateur célèbre pour son travail dans le cinéma de genre, est décédé. Afin de lui rendre hommage, voici une critique de l’une de ses dernières œuvres, « My soul to take ».
La petite ville de Riverton a été marquée par la vague de meurtres perpétrés par un tueur en série schizophrène dont le corps n’a jamais été retrouvé. Seize ans après son probable décès, les sept enfants nés en ce jour vont devoir faire face à de nouveaux meurtres. Alors, retour du meurtrier Abel Plenkov ou bien est-ce l’œuvre de l’un de nos jeunes gens qui est responsable de cette sanglante épopée ?
Wes Craven a marqué à de nombreuses reprises le cinéma horrifique. Il est en effet l’homme derrière « La dernière maison sur la gauche » (qui fera polémique à sa sortie), « La colline a des yeux », « Les griffes de la nuit » ou encore toute la saga « Scream ». Ainsi, bien qu’il n’ait peut-être pas été le meilleur metteur en scène dans le milieu, il est indéniable qu’il ait marqué le genre de sa patte que ce soit donc par l’horreur onirique (« Les griffes de la nuit » donc mais également « Freddy : Un nouveau cauchemar » afin de se réapproprier une figure qu’il trouvait dénaturée par des suites à répétitions) ou bien consciente d’elle-même avec une pointe d’humour satirique (les « Scream », dont le premier influencera de nombreux slashers qui tenteront de jouer également avec les codes du genre sans atteindre la valeur du premier film). Terminer donc par « My soul to take » (bien que tourné avant le quatrième « Scream » mais sorti après) semble ainsi une fin un peu modeste au vu du métrage. Extrêmement bavard (il suffit de voir le début avec Plenkov), il pourrait rebuter ceux qui espéraient soit une œuvre aussi rouge qu’un steak bleu ou un film aussi marquant que certains de ses autres travaux précédemment abordés.
Néanmoins, c’est cette modestie qui fait le charme de ce film. Bien que n’étant pas un exemple du travail d’écriture de personnages (la plupart sont à peine esquissés), on peut sentir une réelle affection du réalisateur pour ceux-ci, même dans leur mise à mort. De plus, Craven arrive à faire rappeler son style ainsi que certaines de ses œuvres précédentes (l’exemple le plus marquant se trouve néanmoins dans les scènes coupées avec un plan reprenant exactement la première mésaventure de Freddy Krueger). Au détour de quelques scènes se dégage une ambiance douce-amère et relativement funèbre qui fonctionne également grâce à ses interprètes (comment ne pas évoquer l’abattage de Max Thierot ?).
Ainsi, « My soul to take », sans être un grand huit horrifique ou une œuvre marquant une dernière fois au fer rouge le nom de Craven au panthéon du cinéma horrifique, est un film plaisant qui, si l’on se laisse plonger dans son ambiance, peut faire éprouver un certain ressentiment aigre doux mais également une forme de mélancolie à la pensée de la perte d’un réalisateur à l’imagination foisonnante. Il ne reste plus qu’à espérer que la génération à venir saura égaler son talent.