Réalisateur : Shane Black
Durée : 103 minutes
Origine : États Unis
Date de sortie : 14 Septembre 2005
Distribution : Robert Downey Jr, Val Kilmer, Michelle Monaghan…

 

 

Quand un gars comme Shane Black décide de passer derrière la caméra pour réaliser un buddy movie, genre dans lequel il a excellé en tant que scénariste (L’arme fatal 1 et 2, Le dernier samaritain, Last action hero…) on peut légitimement s’attendre à un bon film.

C’est le cas. Oh, punaise, c’est le cas. Ce film est une tuerie.

Déjà, fait notable, c’est le film qui a remis le pied à l’étrier au génial Robert Downey Jr (Iron man, Chaplin, Short cuts…), qui a lancé Michelle Monaghan (Mission Impossible 3, True Détective…) et offert l’un de ses meilleurs rôles à Val Kilmer (Willow, Top Gun, Heat…). Premier point, la distribution en jette.

Mais ce qui en jette encore plus, c’est le scénario brillant, les dialogues savoureux, et surtout, surtout la réalisation, absolument géniale.

On suit donc Harry Lockhart, looser attachant, cambrioleur nul, maladroit mais malin, qui suite à un quiproquo est envoyé à Hollywood, pour suivre un cours de détective privé, dans le cadre d’un potentiel rôle au cinéma. Pour cela il devra faire équipe avec Perry Von Shrike, détective homosexuel et ultra badass. (Je m’arrête deux secondes sur ce personnage. Le film est sorti en 2005, et globalement, on avait deux type de gay dans les films : soit le copié collé de Michel Serrault, le talent en moins, version Cage aux folles, soit la version Tom Hanks dans Philadelphia. Là, on a un VRAI personnage. Cynique, dragueur, bourrin, c’est clairement le personnage le plus viril du film, et ça fait plaisir de voir un personnage qui ne tombe pas dans les clichés. Et c’est à l’image du film : éviter avec une aisance dingue, les clichés tout en jouant avec. Fin de l’aparté.) Sauf que tout tourne mal, quand pendant une filature, ils se retrouvent témoins d’un meurtre, et que les véritables tueurs essaient de leur faire porter le chapeau.

Je vais le dire tout net : ce film est la meilleure comédie policière que j’ai vu. Brisant allègrement le quatrième mur, on suit toute l’action du point de vu d’Harry, qui se trouve être le narrateur. Et comme le personnage est très drôle, la narration devient incroyablement fun, avec un sujet pourtant bien complexe et incroyablement cassé gueule par moment. Les causes et motifs auraient très bien pu donner un polar ultra noir : on parle quand même de meurtres, de viols, d’inceste… et bien que le film ne minimise jamais la gravité des faits, et ne les prennent jamais par-dessous la jambe, il reste pourtant, que le film se regarde avec la banane tout du long grâce à l’excellence de son écriture.

Le trio d’acteur y est pour beaucoup. On ressent une vrai alchimie et une vraie complicité entre eux, qui se révèlent être communicatives comme jamais. On rit, beaucoup, parfois on se sent mal à l’aise, mais tout tend à désamorcer ce sentiment, par le fun des dialogues et des situations. Le film s’enchaîne sans le moindre temps mort, de la première scène à la dernière, nous entraînant dans un vrai rollercoster d’émotions, dans un polar absolument épatant.

Shane Black qui avait fait ses preuves de scénariste, a prouvé avec cette première réalisation qu’il maîtrisait son sujet. Si vous aimez rire, si vous avez aimé les aventures de Benoit Leblanc, si vous aimez les enquêtes à tiroirs et si vous voulez voir la naissance, la renaissance et le chant du cygne d’excellents acteurs, ruez vous sur ce film.

Il y a trop à dire sur ce film, du coup je préfère vraiment vous laissez le plaisir de la découverte, mais bien que le film soient hilarant, certaines scènes demeurent incroyablement triste. Comme la confrontation entre Perry et le père d’Harmony. Et surtout, je pense au meurtre d’Harry sur l’homme de mains. Il lui tire dessus, sans regarder. L’homme s’écroule. Harry jette son arme. Il reçoit un appel de Perry. Il décroche et parle comme un robot, avant d’avouer : J’ai tué quelqu’un. Ensuite il fond en larme. Cette scène est assez remarquable, surtout dans un film où le meurtre est légion, mais elle montre une facette assez trouble du héros de film d’action. Cette capacité qu’ils ont de tuer des ennemis anonymes par paquets de cent, sans tiquer. Là, le film nous montre que le meurtre est tout sauf anodin. Brillant.

 


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