Pays France
Année 2020
Casting Léonie Souchaud, Ludivine Sagnier, Alban Lenoir, …
Genre Drame
Pour son passage au long-métrage, Vero Cratzborn nous offre un premier film d’une tendre sensibilité.
Gina, 15 ans, grandit dans une famille aimante en lisière de forêt. Elle admire son père Jimmy, imprévisible et fantasque, dont elle est prête à pardonner tous les excès, jusqu’au jour où la situation devient intenable : Jimmy bascule et le fragile équilibre familial est rompu. Dans l’incompréhension et la révolte, Gina s’allie avec un adolescent de son quartier pour sauver son père.
Une première œuvre est souvent personnelle dans ce que l’on amène, volontairement ou non, dans sa création. On sent dès lors ces sentiments propres qu’insuffle Vero Cratzborn pour son premier long-métrage. Difficile de ne pas ressentir quelque chose d’intime dans ce qui est observé par les yeux de Gina, confronté aux réactions d’un père idéalisé en la personne d’un Alban Lenoir touchant dans sa prestation. C’est l’histoire d’un déséquilibre qui se dessine et de comment une jeune femme se construit dans cette situation où le chaos se trouve indissociable d’une certaine forme de normalité.
Il y a quelque chose dans le cadrage qui souligne ce point, comment une forme de situation quotidienne bascule dans un changement fort, trop éprouvant pour ne pas laisser de traces. La mise en scène de Vero Cratzborn se dessine sensible, avec une douceur qui ne fait que renforcer l’amertume et la déchirure des événements narrés. Le tout est porté en plus par un casting dont la justesse parvient définitivement à faire partager les émotions charriées par ce film.
« La forêt de mon père » est un joli premier film, de ceux qui nous font ressortir ému par les portraits qu’ils illustrent et par sa manière de gérer son apparente normalité avec une maîtrise modeste mais pourtant des plus talentueuses. On ne peut dès lors qu’avoir hâte de voir ce que la réalisatrice prévoit pour la suite.