Résumé du film
Une épidémie se propage à travers les Etats Unis. Le gouvernement impose de placer les infectés du virus appelé « nécroambulis » en quarantaine où ils se transformeront en zombies mais ne pourront faire mal à aucune personne. Quand la jeune Maggie « Abigail Breslin », 16 ans, se retrouve infectée elle aussi, elle fuit son domicile. Mais son père, Wade Vogel « Arnold Schwarzenegger », est déterminé à la retrouver et la protéger au péril de sa vie même s’il doit affronter les forces de l’ordre.
Infos sur le film
Réalisé par Henry Hobson
Avec Arnold Schwarzenegger, Abigail Breslin, Joely Richardson
Genre: Drame, Epouvante – horreur, thriller
Nationalité: Américain
Durée du film: 1h35 environ
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Projet inédit dans la carrière de Schwarzy
Un peu avant le début de la rentrée 2013, nous apprenons que l’acteur Arnold Schwarzenegger a signé pour jouer le rôle principal d’un film pour le surprenant : un film où il est question de morts vivants. Les fans jubilent. Lâcher un personnage comme Schwarzy parmi une horde de zombies assoiffés de chaire humaine ferait presque baisser les armes à toute l’équipe de Rick Grimes de la série The Walking Dead. L’acteur qui c’est imposé au fil du temps à ne jouer que des rôles de gros bras mais tenté de jouer dans des comédies n’avait jamais vraiment joué un rôle aussi dramatique que celui-ci. Il n’avait jamais vraiment réussi à convaincre ses fans et d’autres spectateurs qu’il était capable de jouer autre chose. Intitulé Maggie, le film est réalisé par Henry Hobson, qui signe là sa toute première réalisation. Le réalisateur avait auparavant travaillé sur les génériques du film Sherlock Holmes, Blanche neige et le chasseur ou bien le jeu vidéo The Last of us qui traitait justement de la propagation d’un virus transformant les infectés en zombies. Ironie du sort, dans Maggie, Schwarzenegger ressemble à s’y méprendre au personnage principal du jeu vidéo. Le tournage du film débute fin septembre 2013 à la Nouvelle Orléans. Le film devait au départ nous raconter l’histoire d’un père de famille tentant de trouver un remède contre une maladie mystérieuse « transformant l’être humain contaminé en mort vivant » ayant infecté sa fille. Scénario qui sera un poil remanié. Si vous y prêtez attention, un message est caché sur l’affiche du film. Nous pouvons y lire cette inscription « sauve-la ». Un message à l’attention de notre personnage principal.
Une histoire originale et inédite
Si vous vous attendiez, vous fans du meilleur acteur de films d’action, vous allez être bougrement déçus. Vous vous imaginiez déjà assisté à un vrai bain de sang avec un Schwarzenegger démembrant du zombie mais il n’en est rien. Nous avons quand même évité une véritable boucherie de 1h30. Imaginez un peu Schwarzy dans un film de zombies? Maggie nous permet de voir enfin un Schwarzy jouer dans un autre registre, s’essayer au film indépendant et parvenir à prouver à tous qu’il peut jouer autre chose que des rôles de gros bras. Le film ressemble plus à un drame familial qu’à un film de zombie réalisé par George A. Romero « Zombie » où les hommes tentent de survivre face à des morts revenus à la vie et assoiffés de sang. Maggie se concentre tout particulièrement sur ce père de famille retrouvant sa fille contaminée par un virus devant la transformer petit à petit en zombie « nom qui ne sera pas prononcé dans le film ». Ce père, qui à perdu sa femme elle aussi transformée auparavant en zombie, refuse de voir sa fille subir le même sort et la laisser mourir seule dans un hôpital. Afin qu’elle puisse passer ses derniers instants avec son père et sa belle mère, Maggie est ramenée dans leur ferme. Le film se tournera plus vers le drame. Loin du film gore que l’on a l’habitude de voir dans le genre films de zombies. Le scénario est plus réaliste et nous fait observer la détresse s’emparer de ce père et de sa compagne ne pouvant rien faire fasse à la transformation inévitable de leur fille. Transformation qui, contrairement à d’autres films est bien plus lente et se révèle autant éprouvante pour notre personnage que pour nous, spectateur. Le déni, l’acceptation, nous verrons cette jeune fille faire face à une lente maladie la faisant traverser différentes phases. Mais, chose que bons nombres de films du genre ne nous avaient pas montrée, le réalisateur a quelque peu humanisé le mort vivant. Et si cet être avait conscience du mal qu’il était en train de faire mais ne pouvait s’empêcher de le commettre ? Fort heureusement, le film ne comportera pas que des séquences tragiques. Il y aura de très jolies scènes mettant du coup entre parenthèse cette triste tragédie se rapprochant.
Il faut le dire, des films ou séries mettant en scènes des morts vivants, il y en a des centaines. Qu’est ce qui fait donc que Maggie se démarquer d’eux ? Le réalisateur du film a voulu s’attaquer au sujet en y faisant une approche totalement différente et originale. Au lieu de montrer un univers apocalyptique, une crise mondiale, un virus inarrêtable, Henry Hobson place l’intrigue dans un lieu intime « la ferme familiale de nos protagonistes», ce qui permet au spectateur d’imaginer une situation identique et de se demander ce qu’il ferait s’il devait faire face à cette terrible épidémie. Bien qu’il y est 2 voir 3 petites séquences qui nous permettent de voir Schwarzenegger en action face à des zombies, le rythme du film est lent. Le réalisateur met l’accentuation sur la fragilité de l’homme et donne un véritable sens à la notion d’humanité. Il se sert des morts vivants comme d’une maladie mortelle, son évolution sur les sujets infecté « stigmates sur le corps, les yeux devenant translucides, odorat décuplé, ect.. » et nous montre comment cela pourrait toucher une famille mais aussi toute une communauté. Difficile de ne pas ressentir de la compassion ou bien de l’empathie face à cette véritable tragédie funèbre. Le réalisateur jouera donc avec le cheminement conduisant à la perte totale de l’humanité de notre jeune Maggie.
Un père prêt à tout pour protéger sa fille
Dès les premières minutes de film, c’est un Schwarzenegger différent auquel nous sommes face. Arborant une grosse barbe, l’air fatigué mais pourtant déterminé, nous le voyons au volant de sa voiture sur les routes essayant de retrouver sa fille ayant fugué. Devant lui, des champs de récoltes brulent. Les cultures étant sans doute contaminées. Malgré le nombre d’hommes, de femmes et d’enfants infectés dans les quartiers pauvres étant le plus touché, les interventions rapides des autorités et la quarantaine ont fait chuter le taux d’infections. Les plans de nettoyage et de la loi martiale étant toujours en vigueur, les autorités médicales restent muettes du coté d’un vaccin pour combattre le virus necroambulis. Quand les individus infectés voient leur sens de l’odorat plus développer est le symptôme révélateur de ce qui est appelé la transformation. Nous voyons la jeune Maggie, 16 ans, ère dans les rues à la recherche de vivre. De son coté, son père, arpente tous les hôpitaux du coin afin de la retrouver. Devant lui, de nombreuses victimes infectées par le terrible virus laissant apparaitre de nombreux stigmates et une peau pourrissante. Fort heureusement il parvient à la retrouver suite à son interpellation par les forces de l’ordre et sur un arrangement avec le médecin, parvient à la ramener chez elle à la seule condition : qu’elle soit amener en quarantaine lorsque sa transformation aura commencée. La suite du film nous montrera le quotidien de se père, de sa nouvelle compagne et de sa fille qui ont pris la décision de rester avec cette dernière dans ces derniers instants. L’émouvante relation entre un père refusant de perdre sa fille et une fille se retrouvant face à sa mort prochaine ne vous laisseront pas de marbre. Un père qui devra coute que coute protéger sa fille même s’il doit affronter les forces de police.
Des personnages touchants et poignants
Un Schwarzenegger profondément touchant et à l’opposé total de tous les rôles qu’il a pu jouer dans le passé. Maggie signe donc un grand tournant dans la carrière de l’acteur. Malgré ma fan attitude envers l’acteur depuis mon enfance et en toute objectivité, je l’applaudis pour avoir été capable de jouer dans un film indépendant et mettre de coté le rôle d’action hero qui lui collait toujours à la peau. L’acteur qui a accepté de jouer avec son âge et changer de catégorie de film nous prouve qu’il a eu de l’audace et qu’il n’a pas un ego surdimensionné comparé à d’autres acteurs. Pourtant, l’imaginer dans un autre rôle que nous avions pu voir auparavant est déstabilisant. Ne voir aucune explosion, aucune courses poursuites, aucune séquence de fusillade ou balancer des répliques à tout va est déroutant. Et pourtant, tout comme Sylvester Stallone dans Copland, Schwarzenegger nous montre qu’il pu être bien plus qu’un homme à la musculature parfaite et portant la mitraillette pour combattre le mal. Dans Maggie, l’acteur pose « plus ou moins » les armes et nous entraine là où on ne l’avait jamais imaginé aller : vers du drame. L’acteur ouvre son cœur, nous montre quel père formidable il peut être mais surtout voit son personnage fragile et à l’opposé total du héros indestructible qu’il a toujours incarné. Une vraie prouesse. On le sent pourtant détaché par rapport à se qui arrive à sa fille. Comme s’il n’avait pas conscience de ce qu’il allait lui arriver. Un personnage qui perd plus ou moins sa lucidité. Mais des évènements vont lui faire prendre conscience que cette épidémie est réelle et amène inéluctablement les êtres infectés à la mort. Nous en apprenons beaucoup sur le passé du personnage qui a perdu sa femme mordu par un infecté. Des années plus tard, cet homme a retrouvé l’amour et a eu deux autres enfants « qu’il mettra en sureté chez sa mère ». Ne restera alors que sa compagne »interprétée par Joely Richardson de la série Nip Tuck » qui restera à ses cotés. Une belle mère loin d’être une femme détestable. Bien au contraire, elle fera tout pour prendre soin de Maggie. Lucide, elle sait ce qu’il adviendra de la jeune fille ce qui pourra amener à avoir quelques tensions entre elle et son mari. Abigail Breslin « Little Miss Sunshine, Signes » qui joue le rôle de Maggie forme un magnifique duo avec Schwarzenegger. Solitaire, apeurée par ce qu’il lui arrive, tourmentée par des pulsions animales qui l’animent, la jeune actrice est incroyable et nous livre une excellente interprétation. Une relation père/ fille très bien travaillée. On en viendrait presque à croire qu’ils sont parents dans la vie réelle. C’est beau, c’est rempli de bons sentiments. Forcément, on s’attache à ses personnages.
Je ne pensais pas que Maggie allait autant me toucher. Même si le film aurait des allures de film morbide, il n’en demeure pas moins magnifique. D’une part pour son émouvante histoire entre un père vous protéger coute que coute sa fille mais d’autres part pour cette jeune fille faisant face à la mort. La photographie du film est aussi belle qu’attendrissante. Des effets de ralentis bien, de lumière et de flous très bien maitrisé « surtout pour un premier film ». Il y a aussi de belle nuances du coté des couleurs tantôt grises et sombre, tantôt plus colorées. Même si vous ne verrez pas d’attaques de zombies, des têtes et de bras arrachés ou bien de l’hémoglobine, les codes du genre zombie sont bien respectés. Les maquillages sont réussis du coté des infectés « et des quelques zombies que vous apercevrez brièvement » tout comme les quelques décors proches de l’apocalyptique. Alors non, ne vous attendez pas à ne voir que mort et désolation au fil de cette histoire. Bien au contraire. Il y aura aussi des bons drôles « notamment une scène où le personnage de Wade essaye de détendre l’atmosphère à table en grimaçant devant le plat concocté par sa femme ». La musique quand à elle est à l’image de notre film, mélancolique. Des magnifiques morceaux de piano accompagnés par des violons. De quoi vous faire verser une petite larme en plus d’assister à un drame sincère et touchant. Dans le film, rien de malsain, rien de grossier, pratiquement rien de sanglant ce qui permet de faire venir un autre public pour un film traitant des zombies. Une vraie surprise, l’amour d’un père envers sa fille parfaitement illustré. C’est criant d’humanité, criant de sincérité, criant d’émotion. Si seulement il pouvait y avoir des films aussi humains que celui-ci !