Résumé du film

Manglehorn est un serrurier vivant dans une petite ville tranquille du Texas. Obsédé par les souvenirs qu’il a de la femme qu’il aimait et qui est décédé, le vieil homme ne s’est toujours pas remit de la perte de celle qu’il considérait comme son âme sœur. Maintenant seul, il se sent plus proche de son chat que de son entourage et trouve du réconfort dans son travail et sa routine quotidienne. Malgré tout, Manglehorn entretient quand même des relations humaines même si elles sont très fragiles. Il parle très peu à son fils et construit une relation très prudente avec une adorable guichetière de banque qui a un faible pour le vieil homme. Manglehorn va devoir alors faire un choix : rester dans le passé ou vivre dans le présent et aller de l’avant.

Infos sur le film

Réalisé par David Gordon Green
Avec Al Pacino, Holly Hunter, Chris Messina
Genre: Drame
Nationalité: Américain
Durée du film: 1h40 environ

debut manglehornAl Pacino au sommet dans un rôle touchant

Grand amateur de l’acteur, j’ai toujours connu Al Pacino pour ses rôles de mafieux « La trilogie du Parrain, Scarface ». Avec Manglehorn, une toute nouvelle facette de l’acteur est montrée. Il faut le reconnaitre, même si certains ne l’apprécient pas, Pacino est quand même l’un des meilleurs acteurs du cinéma. Dès les premières minutes, les images sont si fortes que l’émotion est déjà au rendez vous. C’est captivant, c’est poétique, philosophique, psychologique et les musiques qui accompagnent les scènes sont aussi émouvantes que notre long métrage. Manglehorn est plus ou moins l’histoire de la vie de chacun. Nous avons tous perdu un jour un être cher et pour certains, aller de l’avant n’est pas chose aisée. Dans notre film, ce sera le cas pour notre personnage principal. Nous nous retrouvons en face d’une vraie leçon de vie sur la façon d’aborder les choix qui influeront sur notre avenir. Au programme, de l’humour, de la romance, de la poésie, du drame, de la douceur. Non vous ne pleurerez pas du début à la fin, oui il y a quand même quelque chose de nostalgique, non le film n’est pas pour autant déprimant et oui il faut absolument le voir.

dawn manglehornUn drame original et poétique

Je qualifierai ce long métrage de genre de film rare qu’on ne voit que très peu au cinéma. Manglehorn nous raconte l’histoire d’un vieil homme vivant seul dans sa maison avec comme seule compagnie, son chat. Dans les premières minutes du film, dans un somptueux monologue poétique, Manglehorn lit une lettre qu’il a écrite à l’amour de sa vie décèdé. C’est un fait, le pauvre homme ne cesse de vivre dans son obsession pour celle qu’il aimait et dans les remords. Sa vie n’est qu’une routine et même si l’on voit qu’il arrive à entretenir des relations avec ses clients et ses connaissances, Manglehorn est malheureux. Il trouve un très grand réconfort auprès de sa chatte « Fanny », de son travail en tant que serrurier et sa routine quotidienne. Même s’il vit dans le passé, le vieil homme continue sa vie en s’occupant de sa petite fille qu’il adore emmener au jardin d’enfants ou bien discuter avec une employée de banque qu’il ne laisse pas indifférente. Il reste cependant froid envers son fils qu’il ne voit que par intermittence. Au fur et à mesure du film, nous commençons à cerner le personnage. Pourquoi est-il solitaire ? Pourquoi ne fait-il que dialoguer avec sa culpabilité ? Pourquoi finit-il par en oublier les vivants afin de mieux contempler ses regrets et déceptions dans sa vie passée ? Le personnage n’est pas détestable, l’empathie envers lui s’installe très vite tout comme l’attachement que l’on éprouve en voyant que malgré cette souffrance, Manglehorn est un homme bon.

petite filleUn acteur qui ne joue pas avec son âge

Al Pacino ne triche pas avec son âge et assume le fait qu’il est maintenant âgé. C’est indéniable, l’acteur est très bon et nous le prouve une fois de plus en nous livrant cette fois un rôle totalement différent de ce qu’il a pu jouer dans le passé. Pour ma part, c’est l’un des plus beaux rôles de sa carrière.J’aime ce personnage, j’aime le fait que malgré son âge, l’acteur a une classe et une élégance folle, j’aime le fait de voir une nouvelle facette de lui, j’aime voir l’image de cet homme fâché avec le monde et avec lui-même et n’arrivant pas à chasser les remords et les souvenirs qui le hantent, j’aime le voir dans le rôle d’un personnage adorable avec son chat et sa petite fille tout en essayant d’être agréable avec le monde extérieur même si il souffre. Manglehorn m’a profondément touché. On sent que l’acteur ouvre pour la première fois son cœur. Ce qui démarque Manglehorn des autres films du même genre c’est du coté de la pureté de notre personnage qui, malgré la souffrance et la perte de son âme sœur, ne commettra jamais d’excès « sexe, alcool ». Ne pas nous montrer de scènes de sexe avec un héros qui s’y tourne pour consoler sa peine, ne pas voir un héros sombrer dans l’alcool ou bien la violence. On nous montre enfin quelque chose de plus saint. Il y a aussi une très belle métaphore dans le film : celle de la clé. Elément très important dans le film. Manglehorn est un serrurier qui arrive très bien à parvenir à ouvrir les serrures récalcitrantes mais peine à déverrouiller les portes de son présent. Lui est lui aussi enfermé dans une pièce où il ne vit qu’avec ses souvenirs qui l’envahisse de nostalgie et d’amertume. Une très belle image nous est montrée. Une belle réflexion sur la vie et une réponse à cette question : Comment surmonter nos regrets et nos peines ? Comment aller de l’avant en ayant notre passé qui nous hante chaque jours ?

chat manglehornTendre et poétique

Tout au long de notre film, le réalisateur insiste bien en filmant de manière très proche notre personnage. C’est précis, c’est captivant. Que dire aussi des dialogues criant de vérité mais aussi poétiques. Manglehorn en devient tendre tout en nous donnant l’envie de savoir comment se finira l’histoire de se personnage. Il y a une très belle évolution du personnage qui prend conscience très vite qu’il doit sortir de cette impasse dans laquelle il vit et aller de l’avant. Pour cela, il essayera de renouer des liens avec son fils, peut être même refaire sa vie avec une autre femme « la guichetière » et essayer de s’ouvrir aux gens en ne se cachant plus sous un masque. Physiquement, on voit à quel genre d’homme on a affaire. Mains couvertes de pansements, ongles rongés, ce genre de détails nous font comprendre le genre d’homme que Manglehorn est. Nous rentrons dans l’intimité du personnage en voyons sa complexité. Cette indifférence envers le reste de la planète qui continue de vivre sa vie alors que lui pense qu’elle est fini depuis la perte de sa femme est parfaitement développée. Les scènes entre Manglehorn et son fils « joué par Chris Messina » sont elles aussi très touchantes. Une relation père/ fils qui c’est dégradée avec le temps, un fils qui ne c’est jamais rendu compte que son père a toujours été là pour lui mais surtout, un fils qui a été déçu parce qu’il avait une image idolâtre du père parfait. De son coté, l’actrice Holly Hunter «Dawn, la guichetière » nous livre une formidable prestation dans le rôle d’une femme timide, qui en pince pour Manglehorn qui lui, avance vers elle avec grande prudence. Il aime toujours sa femme décédée et qui incarnait pour lui la perfection, il ne sait pas s’il sera capable d’aimer quelqu’un d’autre. Maladresses, galanteries seront cependant au rendez vous.

fils manglehornUn ballon ca vient du ciel, ca doit y retourner sinon il se sent seul

Manglehorn est aussi original que parfaitement maitrisé aussi bien du coté du scénario et de la mise en scène. Les acteurs sont parfaitement dirigés et nous livrent tous une belle prestation. Mais la vraie révélation du film c’est Al Pacino qui nous montre une nouvelle facette de sa personnalité en jouant un personnage fatigué, usé par son existence dont il ne trouve plus d’intérêt et vrai papa poule envers son chat qu’il couve comme s’il était son enfant. Un vieil homme devenu cynique et asocial. L’homme cache cependant une grande générosité avec sa petite fille qu’il chérit, l’employée de banque avec qu’il discute tous les vendredis et les vieux amis du foyer de retraités avec qui il se souvient du bon vieux temps. Le film nous montre aussi la complexité des rapports humains. Tout particulièrement sur les intentions mal interprétées par les autres « la famille, les amis, les connaissances ». Habile, subtile, émouvant, sensible, poétique sans pour autant tomber dans le nian nian, Manglehorn est le genre de film qui se fait de plus en plus rare dans le monde du cinéma. Variant entre le désespoir et l’espoir, c’est une belle leçon de vie à laquelle nous assistons. Rempli de bons sentiments, le film ne tombera jamais dans le malsain. La photographie, la mise en scène, l’esthétisme du film est aussi subjuguant que l’aie son histoire qui évolue et qui restera tendre du début jusqu’à la fin. Du coté de la musique, l’intensité sera de mise avec des airs aussi poétiques que le sont notre film. Le seul point négatif du film restera pour moi la relation entre Manglehorn et sa petite fille trop peu montrée. Pour ceux qui n’aimaient pas Al Pacino, attendez-vous à voir autre chose que ce que vous connaissiez de lui.


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Jeremie ziza
Jérémie Ziza (Rédacteur le coin des critiques ciné) Salut à tous, moi c’est Jérémie. Ayant terminé récemment mes études de littérature, je suis actuellement en recherche d’emploi. Je vais innover moi aussi : je suis passionné par le cinéma. Et cette passion, je l’a doit aussi à mon père qui m’a fait découvrir beaucoup de petits bijoux à l’âge d’à peine 7 ans. J’ai commencé par les films avec Arnold Schwarzenegger , Jackie Chan, Sylvester Stallone et puis ca c’est étendu en allant en direction des films du genre fantastique et de science fiction. Tout y est passé : E.T, Jurassic Park, Indiana Jones et aussi mais surtout Star Wars. Les années ont passées, j’ai étendu mon registre en regardant des films de tout genre « films indépendant, comédie, horreur, romance, thriller, biopic, animation » . Tout y est passé. On peut dire que j’ai des gouts diverses et variés, du moment que ca m’émeut. Quand je suis face à un film où les personnages sont attachants, où l’histoire est bien travaillée et aussi mais surtout que la musique me fait vibrer, le film a déjà gagné mon cœur. Du Coté des réalisateurs que j’aime le plus, je citerais déjà trois réalisateurs qui ont enchantés mon enfance : Steven Spielberg, James Cameron et George Lucas. Coté Français, Luc Besson a lui aussi réussi à me faire ressentir des tonnes d’émotions, que ce soit avec « Léon ou bien Le cinquième élément » . Du coté des mes acteurs préférés, j’en ai beaucoup mais celui qui est plus ou moins la pièce maitresse de ma pyramide des acteurs que j’affectionne, c’est Arnold Schwarzenegger. J’ai grandi avec ses films, je continue encore à les regarder même si en toute objectivité et en ayant l’œil critique, certains ne volent pas haut du coté scénario. Pour les autres, je suis un très grand fan de Sylvester Stallone, Jackie Chan, Tom Cruise, Jean Reno, Mel Gibson, Harrison Ford, Johnny Depp, Jim Carrey, Ben Stiller, Robert Downey Jr et bien d’autres. Du coté actrice, j’ai un très grand penchant pour Sandra Bullock, Charlize Theron, Nathalie Portman, Shailene Woodley, Keira Knightley, Ellen Page. Pour terminer j’ai aussi des films que j’appelle « mes films de chevets et dont je ne pourrai jamais me séparer » : Terminator 2, Les Indiana Jones, Les Star Wars, la trilogie de Retour vers le futur, Gremlins, Edward aux mains d’argent, Forrest Gump, Dark Knight « j’ai oublié de vous dire, j’adore les films de super héros », The Crow, Hook, la saga des Rocky. Je préfère m’arrêter là, on y passerait la journée. En attendant de peut être un jour devenir critique de films, je me joins à l’équipe de Le Coin des Critiques Ciné et en vous donnant une analyse des films que j’ai pu voir, mais aussi mon témoignage, mon ressentit et en parsemant tout cela de photos. Salut à tous et n’oubliez pas d’aller au ciné !

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