Réalisé par Dario Argento

Sorti en 1987

Avec, Cristina Marsillach, Ian Charleson, Urbano Barberini, Daria Nicolodi, Coralina Cataldi-Tassoni

Genre : épouvante, horreur

 

 

 

Dario Argento est une légende du cinéma d’horreur. Un réalisateur qui a redynamisé un genre codifié, le giallo, et lui a insufflé sa vision du cinéma.
Un cinéma brutal et poétique. Esthétique et sensoriel.

il maestro

Avec Opera sorti en 1987, il atteint à la fois une grâce cinématographique, un style édifiant et dévoile une fragilité.
Opera s’inscrit comme étant un aboutissement des obsessions d‘Argento et aussi de ses passions.
Sa passion pour l’opéra se manifeste par cette volonté de faire un film dédié à cet art tout en y incluant ses pulsions de cinéaste.

ne pas fermer les yeux…

Opera raconte la mise en chantier d’une représentation du Macbeth de Verdi. Après un accident de la cantatrice jouant le rôle de Lady Macbeth, la jeune chanteuse, Betty reprend son rôle.
Elle subira les attaques d’un fan psychopathe qui va la forcer à assister à chacun de ses meurtres.

Opera s’ouvre sur l’œil d’un corbeau scrutant la salle d’opéra et sa répétition. Il assiste à l’accident de la cantatrice. Cette dernière panique à la vue de ces corbeaux qui l’entoure. Non seulement le corbeau symbolise la Mort annonçant donc le futur drame, l’accident de la cantatrice qui survivra mais ne pourra pas chanter, et l’utilisation d’oiseaux pour déclencher un sentiment de terreur rappel Les Oiseaux d’Alfred Hitchcock.

L’oiseau de mort

On retrouve dans Opera cette volonté de faire des oiseaux des créatures malfaisantes mais aussi importantes pour la résolution de l’intrigue puisque ces créatures seront à la fois un moteur de peur, mais serviront également pour capturer le psychopathe qui s’en prend à Betty.
D’ailleurs l’importance de cet animal renvoie au premier film d’Argento, L’Oiseau au plumage de cristal puisque dans celui-ci, le fameux oiseau qui occupe le titre sera l’objet principal de la résolution de l’intrique.

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Lors de la scène d’introduction, Argento continue à développer les multiplicités de point de vue, passant par celui du corbeau, de la cantatrice et enfin du tueur qui se réjouit de l’accident que va subir la cantatrice pour pouvoir laisser Betty prendre sa place.

 

La main gantée, artefact du giallo

 

Contrairement à ses habitudes, Argento n’ouvre pas le film sur un meurtre, mais installe plutôt les différents protagonistes dans l’espace de l’opéra et va ensuite mettre en scène des meurtres aussi fous les uns que les autres.
Opera apparaît comme étant un des films les plus sauvages de son auteur en incluant des séquences de meurtres d’une violence inédites. La précision du découpage quasi-chirurgicale d’Argento est toujours aussi forte.
L’aspect ludique de ces scènes est renforcé par le sadisme qu’y inclut Argento. L’assassin force donc Betty à assister aux meurtres eu lui scotchant des aiguilles de coutures sur l’œil. Ce mécanisme l’empêche de fermer les yeux ce qui évoque évidemment la violente thérapie que subira Alex dans Orange Mécanique de Stanley Kubrick.

 

Regarde ! Et devient fou !

La fin d’Opera rappel également la fin du film de Kubrick en finissant sur une séquence de folie à la fois absurde et profondément perturbante. Comme le démontre souvent Argento, la folie meurtrière s’avère être un virus qui se transmet facilement et détruit l’innocence.

Opera n’offre donc aucune échappatoire, il ne reste que la folie.

 

Croaaaaaa !

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