Date de sortie 14 décembre 2018 sur Netflix (2h 15min)
De Alfonso Cuarón
Avec Yalitza Aparicio, Marina de Tavira, Nancy García, Veronica Garcia, Daniela Demesa, Fernando Grediaga, Jorge Antonio Guerrero…
Genre Drame
Nationalités Mexicain, Américain
Synopsis
Ce film fait la chronique d’une année tumultueuse dans la vie d’une famille de la classe moyenne à Mexico au début des années 1970.
L’Avis de Terence
On en a beaucoup entendu parler dernièrement, et Roma d’Alfonso Cuarón est enfin là. Si Roma est sujet à polémiques depuis son annonce, c’est parce qu’un réalisateur célèbre et reconnu (il a notamment réalisé Gravity, Children of Men et Harry Potter et le Prisonnier d’Azkaban) a osé réalisé un film pour Netflix. Mais finalement, pourquoi ce choix?
En réalité, ça se comprend très vite. Roma est un film en noir et blanc se passant au Mexique au début des années 70 et racontant la vie d’une bonne nommée Cleo, d’une « nounou » comme elle est gentiment appelée durant le film. Aucun acteur connu du grand public, pas de grandes scènes d’action ni de couleurs pétaradantes, Netflix était bien le seul moyen pour Cuarón de réaliser son film, tant il s’éloigne des critères du cinéma américain et prend un ton beaucoup plus intimiste, d’autant plus que le réalisateur a annoncé qu’il s’était inspiré de son enfance pour faire Roma, dans lequel il est réalisateur, scénariste et directeur de la photographie, multiplicité des casquettes qui montre bien à quel point le film lui est cher.
Ce côté intimiste, cette proximité permanente avec les personnages, Cuarón la fait très bien ressentir, avec une réalisation et une photographie sans aucun défaut. Rares sont les films capables de vous marquer comme Roma vous marque, en racontant pourtant si peu, en vous montrant de manière plus objective que jamais le quotidien d’une femme. Cuarón semble avoir posé la caméra et être parti, le temps que chaque acteur vive sa vie sans qu’aucun artifice, même cinématographique, ne vienne interférer. Voilà certainement pourquoi le noir et blanc a été choisi, car c’est sûrement, et étrangement, la vision qui offrait le plus d’honnêteté, mais peut-être car c’était aussi le meilleur moyen de montrer, d’accentuer légèrement la morosité du quotidien de Cleo, qui ne bronche pas face aux épreuves de la vie, avec une dureté qu’elle a visiblement assimilée au cours d’une vie que nous ne connaissons pas. Et c’est ainsi par plein de détails qu’Alfonso Cuarón nous fait comprendre qu’on ne fait qu’effleurer ce quotidien douloureux, qui marque un sexisme et un racisme ordinaire, si peu montrés mais pourtant si présents.
C’est d’ailleurs par ce foisonnement des détails que Roma aura la puissance, d’ici quelques années, de s’imposer comme un film culte, un film marquant l’Histoire du cinéma et qui pourra être analysé en cours, tant il est riche pour qui arrive à percevoir les détails de mise en scène qui permettent d’accéder aux clés de compréhension de la vie de Cleo. Le film compte d’ailleurs énormément sur cette profondeur analytique tout le début du film, qui est assez long, pour réellement garder l’attention du spectateur éveillée avant de l’envoyer dans un torrent émotionnel et esthétique jusqu’à la fin du film. C’est peut-être son seul défaut, celui de s’adresser à une élite cinéphile, ce qui l’écarte du grand public, apparaissant comme une sorte de balle dans le pied qui est en même temps comme son plus grand atout. Le film semble véritablement à double-tranchant: soit on adore, soit on déteste.
Pourtant, rien est à reprocher à Roma. Il est beau, vrai, transcendant et simple. Cuarón s’inspire clairement du néoréalisme italien, ce courant post-guerre qui, mené par une dimension idéologique mais aussi par des contraintes techniques, cherchait à mettre en valeur la vie des personnes généralement reléguées au second plan, le tout dans une mise en scène cinématographique épurée, afin de montrer le réel tel qu’il est. Un bijou de cinéphilie, voilà ce qu’est Roma, avec ses références et ses détails, qui devient un jeu dans lequel la recherche d’indices cinématographiques est jouissive. Il n’est pas seulement un film frôlant la perfection, il est aussi une magnifique oeuvre engagée qui critique l’intolérance ambiante dans la vie d’une femme mexicaine pauvre, sans jamais vous jeter cette intolérance au visage, de sorte que si vous ne voulez pas la voir, vous ne la verrez pas, mais si vous ouvrez ne serait-ce qu’un peu, elle deviendra criante. Sans aucun doute, Cuarón signe ici son plus grand film, et ce n’est certainement pas son appartenance à Netflix qui empêchera ce film de devenir grand.
L’Avis d’Orel
Après le succès de Gravity, le réalisateur Alfonso Cuarón revient dans son pays d’origine pour signer Roma. On est bien loin, de ses films précédents et donc des comédiens inconnus du moins chez nous ou en Amérique. Le film d’Alfonso Cuarón, était attendu au tournant déjà parce que ce dernier fit récompenser par un Lion d’or au festival de Mostra de Venise. Attendu aussi parce que c’est Alfonso Cuarón, quand même. Une polémique oui…parce que le film sera disponible sur Netflix seul quelque rare salle le projèterons le film. Roma s’éloigne de tout ce qu’a pu faire, le réalisateur auparavant. Roma c’est une histoire de famille et les liens qui les unissent dans les années 70. Alfonso Cuarón signe en quelque sorte une déclaration d’amour à son pays, en marquant les points forts de ces années difficiles pour le pays mais c’est avant tout son enfance qui est dépeinte.
Une famille Mexicaine est au coeur du récit, une mère de famille dont son mari médecin la trompe avec une autre. Ce dernier ment, en faisant croire qu’il part pour le travail jusqu’au Canada, mais ce n’est que des mensonges. Dans cette famille, il y a deux femmes de ménage et nourrice dont Cléo et sur elle surtout que le film se concentre. Cléo fait un peu partie de la famille, les quatre enfants dont elle s’occupe l’adore. Un jour cette jeune femme, tombe amoureuse d’un garçon et ils ont une relation sexuelle. Suite à cette relation Cléo tombe enceinte, et le père ne veut rien savoir et il est limite violent dans ses paroles quand elle veut lui parler. Le père se prépare, pour se battre pour une révolution qui est en marche. Par chance Cléo est épaulée, par la famille pour qui elle travaille mais elle se sent abandonnée par le père. Alfonso Cuarón on le sait, est aussi un technicien on a pu le voir dans ses films précédents, et dans Roma la technique est aussi pas loin de la perfection. Tout d’abord, le film et en noir et blanc, ce qui donne un impact plus important au film. Mais il y a aussi, toute cette mise en scène intimiste où Alfonso Cuarón ne cache rien.
Si ce film, est le plus intimiste de la carrière du réalisateur, c’est que ce film est basé sur ses souvenirs d’enfance. Les décors sont le plus fidèlement reproduits pour les besoins du film. Les personnages ont une grande importance, dans son long-métrage c’est aussi ce qui en fait la force du film, encore très proche avec sa nourrice de l’époque elle a beaucoup aider pour qu’il puisse raconter au mieux. Le casting est peu connu, mais le réalisateur n’a pas choisi n’importe qui pour interprété Cléo, Yalitza Aparicio l’interprète à merveille c’est elle qui fallait. Mais tout le casting, est extraordinaire, et livre des prestations vraiment sincères. Le film est évidemment très touchant, dans ce qu’il raconte il aborde les liens familiaux fort d’une famille Mexicaine confronté a l’abandon d’un père. Les liens sont aussi forts, avec Cléo la nourrisse qui fait partie de la famille. Le film le plus personnel d’Alfonso Cuarón, parce qu’il s’inspire de ses souvenirs d’enfance. Le charme du long-métrage réside aussi, dans l’aspect technique du film dont Alfonso Cuarón, c’est énormément focalisé aussi pour donner le plus de sincérité possible.
Bande annonce