Sortie le 17 août 2016 (Durée : 2h42)
Comédie dramatique allemande réalisée par Maren Ade
Avec Sandra Hüller, Peter Simonischek, Michael Wittenborn
Aller voir une comédie allemande de 2h42, un film d’outre-Rhin qui ne parle même pas d’une guerre mondiale, un casting inconnu par chez nous, une réalisatrice dont on ne connait pas la filmo ? Effectivement, ça peut apparaître comme une drôle d’idée ! Ayant remporté le Prix de la Critique Internationale à Cannes – ce film pas comme les autres jouit depuis d’une forte exposition de la part des critiques cinéma (beaucoup le voyaient remporter la Palme d’Or !).
Inès bosse pour une grosse boîte allemande et elle travaille actuellement à Bucarest sur une affaire importante. Véritable machine, rien dans sa vie n’est laissée au hasard. Son père – attristé de ne plus la voir régulièrement – décide de lui rendre visite en Roumanie. Facétieux, il est prêt à tout pour que sa fille apprenne à relativiser.
On suit donc le quotidien d’Inès, interprétée par une Sandra Hüller admirable en working-girl extérieurement sans états d’âmes mais pouvant se montrer fragile. Un quotidien qui prend une tout autre tournure lorsque Toni Erdmann, le personnage inventé par son père, entre dans sa vie. Si le pitch n’est pas le plus novateur de l’Histoire du cinéma, son traitement nous embarque dans des scènes à la fois originales et décalées, où les métaphores rendent cet OVNI plus proche de la fable que de la réalité. Maren Ade prend le temps pour vraiment installer ses personnages dans des situations cocasses, subtiles et touchantes.
Si les spectateurs dopés aux blockbusters américains pourraient être rebutés par quelques longueurs (on est évidemment loin du rythme de Michael Bay !), certains moments du film sont vraiment marquants et valent le coup, foi de cinéphile ! Riche, cette pépite traite avec humour et poésie de nombreux thèmes comme la relation père/fille, les affres de l’ultra-libéralisme, la vie à 1000 à l’heure des working-girls… Pour tous les amateurs de cinéma lassés par cet été où Independance Day et SOS Fantômes se disputent la première place des pires reboots de l’année, allez voir Toni Erdmann : vous avez l’assurance de voir une vraie nouveauté !