Succès d’audience en Israël et Palestine, « Fauda » débarque sur nos écrans avec Wild Side.
Alors qu’il pensait avoir éliminé un terroriste palestinien surnommé « La panthère », Doron, agent israélien, va reprendre du service quand il apprend que celui-ci a survécu…
La situation politique entre Israël et Palestine est l’un des sujets les plus tendus de l’histoire. Créer une série inspirée de ces tensions n’était donc pas une mince affaire. Et pourtant, Avi Issacharoff et Lior Raz tirent leur épingle du jeu avec « Fauda ». L’argument principal de la série (et son plus grand point fort) est de replacer son action dans chacun des camps. Difficile en effet de ne pas comprendre les agissements de chacun tant l’ambiance est trouble et perturbée. C’est cette nuance dans sa caractérisation et dans ses actions qui permet aux créateurs de sortir du lot et d’offrir des épisodes divertissants sans tomber dans le manichéisme. On pourrait craindre de tomber au début dans le soap mais c’est avec subtilité et profondeur que les protagonistes sont peints.
Car en effet, « Fauda » est un très bon divertissement avec une mise en scène tendue et des séquences prenantes. La construction scénaristique se permet de nous montrer deux sociétés perturbées par le conflit et fragilisées par chaque acte commis dans l’autre camp. La profondeur d’écriture se prolonge sur son aspect politique, jamais en jugement par rapport à ses personnages. On se retrouve enfermé dans une situation à haut risque avec les héros et, aussi moralement répréhensibles que sont leurs décisions, elles sont le fruit d’un enchaînement mécanique, les conséquences d’opposition idéologique jamais mises à plat de manière constructive. Alors on tente de survivre et de protéger les siens, qu’importe ce que cela pourra signifier pour le camp d’en face. Nous sommes mis face à un cycle de violence indomptable assez fascinant pour sa signification autodestructrice de sociétés constamment au bord de l’explosion.
« Fauda » porte si bien son nom (chaos en arabe), car le moindre geste devient vecteur ici de destruction annonçant le chaos à venir. Une saison 2 devrait rapidement arriver. Cela tombe bien car l’effet addictif de la première saison risque de vous la faire regarder d’une traite tant cette série est intense dans sa dramaturgie et son fond politique assez acerbe, mais si cruellement pertinente…