Pays États-Unis
Année 1973
Casting Pam Grier, Booker Bradshaw, William Elliott,…
Genre Blaxploitation, action, policier
BQHL ressort dans un nouveau master haute définition le film qui aura fait connaître Pam Grier.
Coffy est infirmière le jour et justicière la nuit. Quand elle découvre qu’un dealer a plongé sa sœur dans la drogue, elle va s’attaquer aussi bien au responsable qu’à toute sa filière…
Coffy est typiquement le genre de film marqué par la blaxploitation, porté par les codes stylistiques et narratifs de ce sous-genre. Nous sommes donc dans de la pure exploitation, avec ce que cela annonce de plans sur de la violence ou des corps dénudés pour mieux achalander le public friand d’œuvres au divertissement bis purement assumé. Jack Hill remplit donc le cahier des charges du genre avec une certaine maîtrise qui devrait ravir n’importe quel spectateur en quête de satisfaction dans ses envies de gore et de sexe, et ce en dépit d’un budget des plus étroits.
Néanmoins, limiter Coffy à cela serait mettre de côté l’essence même d’un sous-genre voulant mettre en avant des personnes de couleur dans des rôles bien plus épais que la production habituelle. Pam Grier incarne ainsi une figure certes cool et badass mais également une victime d’un système où la drogue n’est qu’un outil de contrôle de plus sur des minorités maltraitées. Quand Coffy se voit brutalisée, elle symbolise toute une population qui se doit de prendre les armes, répondant à la violence par la violence tout en sachant quand faire usage de celle-ci pour mieux défendre ses libertés. De quoi donner de l’épaisseur à ce qui aurait pu n’être qu’une série B comme les autres.
« Coffy la panthère noire de Harlem » sonne ainsi comme un divertissement cru ainsi que le symbole d’une brutalité instituée qui ne peut qu’amener un déchaînement de férocité assez réjouissant. Soutenir Coffy, ce n’est pas que soutenir une héroïne attachante et forte mais surtout une vectrice de l’injustice de traitement à des minorités sans cesse rabrouées.