Réalisation : Radley Metzger
Genre : Enquête
Origine : Royaume Uni
Durée : 98 minutes
Date de sortie : Novembre 1978
Distribution : Honor Blackman, Michael Callan, Olivia Hussey, Carol Lynley, Peter McEnery…
Sortie Blu Ray : 22 Mars 2024
Les éditions Rimini aiment bien nous sortir des bobines un peu oubliées de derrière les fagots. Pour le dernier arrivé de leur collection Angoisse, Rimini nous a pêché une curiosité assez particulière : Le chat et le canari.
Et pour être assez franc, je ne sais pas vraiment quoi en penser.
Pourtant, le pitch de base est assez classique, jugez plutôt :
Vingt ans après son décès, un milliardaire fait convoquer les membres de sa famille encore en vie dans son immense demeure, pour dévoiler via un film qu’il a tourné peu de temps avant sa mort, qui héritera de toute sa fortune. Son exécutrice testamentaire leur apprend qu’un deuxième film a été tourné, pour désigner un second héritier, dans le cas où le premier décéderait ou perdrait ses facultés mentales dans les douze heures à venir.
Alors que l’héritière est désignée, et que certaines tensions se font ressentir, un médecin débarque et leur apprend qu’un tueur s’est échappé d’un asile proche et serait susceptible de venir leur rendre visite…
Je vais tout de suite mettre les choses au clair : contrairement à ce que son titre et son pitch pourrait laisser croire, ce film n’est ni un giallo ni un slasher.
On se retrouve plutôt devant une enquête à la Agatha Christie, étonnamment « sympathique ».
En effet, le film semble ne pas savoir dans quelle direction aller, et si le début peut laisser entrevoir une sorte de tension à venir, il lâche vite l’affaire en cours de route, semblant par moment plus se rapprocher du vaudeville que de l’horreur.
Le film est long, s’embourbe dans des situations rocambolesques, se complique inutilement la tâche avec ses intrigues à tiroir, part dans tout les sens, et surtout est incroyablement timide au niveau des morts. C’est bien simple, le tueur tue en tout et pour tout deux personnes, hors champs, s’il vous plaît, et à aucun moment ne réussit à faire naître le moindre sentiment de peur, ou de simple nervosité.
Ça bavarde, surtout pour ne pas dire grand-chose, au détour d’un dialogue on nous explique le titre du film, mais on n’en fait rien… Il y a plein de sous intrigues qui ralentissent le rythme…
Pourtant, au départ, il y avait des plans vraiment intéressants (les chaînes qui tombent), le décor est magnifique, la scène du dîner avec l’ancêtre décédé en vidéo est particulièrement sinistre, il y a Olivia Hussey toujours sublime… Et surtout un réel sentiment d’inquiétude… Qui monte, qui monte… Et se ratatine comme un soufflé dès que le médecin débarque pour nous raconter l’évasion de son tueur qui se prend pour un chat. (D’ailleurs, le tueur parlons en. Il est ridicule. On le voit de loin en loin, avec sa cape et son chapeau, bien kitsch. On nous raconte qu’il se prend pour un chat, mais au lieu de se déplacer de façon féline, il boite tout le long du film. On se demande aussi comment il fait pour ne pas se faire griller tant la discrétion n’est pas son point fort.)
On pourrait alors croire que je n’ai pas aimé ce film… Et pourtant ! En fait, j’ai passé un vrai agréable moment devant lui.
Déjà, les comédiens sont plutôt très bons dans leurs rôles. Et les personnages sont crédibles. Les dialogues, bien qu’abondants, sont plutôt bien écrits et le film est par moment vraiment drôle. De plus la photographie et les plans sont excellemment bien choisis.
On pourra remercier en cela Rimini, car la restauration du film est impeccable. Que se soit le son ou l’image, le film s’en sort avec les honneurs.
Bref, Le chat et le canari est une vraie curiosité, qui ne plaira pas à tout le monde et qui risque de décevoir les amateurs d’horreurs. Reste cependant un film plaisant à voir, dont l’enquête se laisse suivre, pour peu qu’on y accroche.