Année de sortie : 1988
Pays: USA
Réalisateur : Wes Craven
Casting : Bill Pullman, Cathy Thyson, Zakes Mokae, Brent Jennings
Si vous vous y connaissez en cinéma d’horreur (ou tout simplement si vous avez lu notre critique de « My soul to take »), vous savez que Wes Craven est un pilier du genre. L’homme est en effet à l’origine de nombreux films de légende ayant marqué le domaine. Parmi ces titres se trouvent « La dernière maison sur la gauche », « Les griffes de la nuit », « Scream », … Sa carrière, bien qu’imparfaite, regorge d’œuvres de qualité. C’est notamment le cas de cette « Emprise des ténèbres », aussi appelé « The serpent and the rainbow ».
Résumé
Bill Pullman y incarne Dean Allan, anthropologue ayant notamment étudié l’usage de drogues auprès de chamans. Il est envoyé en Haïti pour se renseigner sur une affaire étrange. En effet, un homme serait « revenu à la vie » quelques jours après sa mort. Il aurait utilisé une drogue qui pourrait devenir une innovation dans le domaine des anesthésiants. Alors qu’il part à la recherche de cette poudre « zombifiante », Dean va devoir faire face à de nombreux dangers. Mais qui est le plus dangereux : le dictateur dirigeant la région ou la terrible magie vaudou ?
Critique
En jetant un œil sur sa carrière, on peut constater que Wes Craven a autant touché à une horreur plus réaliste (« La dernière maison sur la gauche ») que fantastique (« Les griffes de la nuit »). S’il est difficile de ne pas classer « L’emprise des ténèbres » dans cette dernière catégorie, il faut néanmoins constater que le réalisateur tend à rendre son monde aussi crédible que possible. Cette forme de réalisme se ressent notamment sur la création des poudres vaudou ou encore la menace militaire. L’oppression politique est ainsi une menace pour notre héros, qui se verra même torturé dans sa recherche pour sa poudre. Difficile donc de ne pas sentir l’immersion par Craven dans le lieu de son histoire, filmée de manière proche du documentaire engagé.
Cela n’empêche guère le créateur de Freddy Krueger de nous offrir des scènes horrifiques réussies. Et comme dans son œuvre au boogeyman ganté, cette horreur passe de manière graduelle d’un milieu onirique avant de pénétrer dans son monde réaliste. Craven nous balance ainsi à la figure des images à la terreur non feinte, baignant dans une forme de poésie macabre. De quoi faire plaisir au spectateur en quête de frousse divertissante…
Troussant donc une intrigue efficace et réussie, Craven nous offre ainsi un film horrifique plus que recommandable. Il est indispensable, si l’on apprécie le réalisateur, de voir « L’emprise des ténèbres ». Il prouve en effet pour ses détracteurs que non, Craven n’est pas surestimé et qu’il nous manque déjà beaucoup…