
Réalisateur : Julius Avery
Édition : Esc
Sortie : 13 Septembre 2023
Durée 103 min
Genre : Horreur ? Comédie ?
Distribution : Russel Crowe, Alex Essoe, Franco Nero…
Film : 3/10 Blu-ray : 5/10
Il y a des films qui souffriront immanquablement de l’héritage d’un aîné bien trop illustre. Un film de requins, par exemple, sera toujours mis en comparaison avec Les dents de la mer, le chef d’œuvre de Steven Spielberg. Dans le cas qui nous occupe ici, la comparaison avec L’exorciste de William Friedkin sera malheureusement inévitable. Et autant le dire tout de suite, ça ne sera pas en faveur du film de Julius Avery (Overlord, Le Samaritaine…).
A vrai dire, même en le comparant avec des films plus modestes comme L’exorcisme d’Emily Rose ou Le dernier Exorcisme, le film qui nous intéresse aujourd’hui fait pâle figure.
Et pourtant… Même si le film est naze (on reste plus proche du nanar que du navet cependant) il est quand même assez sympathique. Et c’est d’autant plus triste, qu’il aurait pu avoir des arguments à faire valoir…
Le 13 Septembre 2023, sortait donc en Blu-ray, L’exorciste du Vatican, film « inspiré » de la vraie vie véritable du Père Gabriele Amorth, exorciste en chef du Pape.
Nous retrouvons donc le Père Amorth, sur la sellette après un exorcisme non autorisé par l’église, qui doit procéder à un exorcisme dans une ancienne église, reconvertie en lieu de vie par une jeune veuve (Alex Essoe, Starry eyes…) et ses deux enfants, sur demande express du Pape lui-même…
Bon, commençons et finissons d’ailleurs, par LE point positif du film : Russel Crowe (Gladiator, Un homme d’exception, Master and Commander…) qui nous livre ici une prestation assez savoureuse en prêtre rigolard et désabusé. Alors le voir sous les ordres d’un Pape interprété par Franco Nero (Django) et le tout dirigé par Julius Avery qui nous avait offert le jouissif bordel Overlord, pouvait nous mettre en joie, légitimement, surtout que la scène d’ouverture est pleine de promesses…
Le problème c’est que tout s’essouffle très vite. Le film part dans tous les sens, se perd en sous intrigue (le simili procès d’Amorth) et surtout ne sait pas sur quel pied danser… On ne sait pas trop si on regarde un film d’horreur ou une comédie. Dans les deux cas c’est raté.
Parce que le plus gros défaut du film se trouve être le possédé.
Un enfant possédé, généralement, ça inquiète… Là, non… Et pour une raison toute simple : il faut qu’il l’ouvre en permanence. Et il cause, et il essaie d’être menaçant, et il cause… On aurait gagner à avoir un démon vraiment plus mutique et inquiétant par opposition au prêtre… Sauf que là, non… On a quasiment l’impression que l’exorcisme se résume à un concours de blagues. Et de fait, on rit. Mais au détriment du film.
Alors on suit les aventures, plutôt bien filmées, du père avec un ennui poli, haussant un sourcil dubitatif devant des scènes surréalistes de médiocrité (le réveil du pape sur son lit d’hôpital m’a octroyé un gros fou rire, alors que la scène était sensée être anxiogène…).
Bref, même s’il ne vous fera pas passer un mauvais moment, je ne peut pas vous recommander ce film, qui n’a même pas l’ingéniosité d’être un tant soi peu original (toutes les idées ont déjà été développées en mieux avant).
Et l’édition Blu-ray dans tout ça ?
Un film pareil se devait d’avoir une édition au diapason. Spoiler, c’est le cas.
L’image est belle, le son est bon…
Les bonus sont totalement anecdotiques et peu intéressant : deux modules pour une durée totale d’environ 10 minutes. Une sorte de simili making off de 6min intitulé : « Qu’est ce qui vous a possédé ? » et un très court documentaire de 4min30 pour nous présenter le véritable Père Gabriele Amorth…
C’est peu, c’est décevant, mais on les regarde sans déplaisir non plus… Un peu comme le film d’ailleurs…