Itim 

Sortie : 1976, 21 mars 2023 en physique 
Durée : 1h47
Genre : Deam/Fantastique 
De Mike De Leon 
Avec Charo Santos-Concio, Tommy Abuel , Mario Montenegro , Mona Lisa , Sarah K. Joaquin
Musique :  Max Jocson

 

C’était un Rêve

Sortie : 1977, 21 mars 2023 en physique
Durée : 1h52
Genre : Drame
De Mike De Leon 
Avec Christopher De Leon , Hilda Koronel , Laurice Guillen, Danny Javier, Boboy Garrovillo, Bibeth Orteza 
Musique : Jun Latonio

 

Kakabakaba ka ba ? 

Sortie : 1980, 21 mars 2023 en physique
Durée : 1h46
Genre : Drame/Comédie
De Mike De Leon 
Avec  Christopher De Leon , Charo Santos-Concio , Jay Ilagan, Sandy Andolong , Boboy Garrovillo
Musique : Lorrie Ilustre

 

Kisapmata 

Sortie : 1981, 21 mars 2023 en physique
Durée : 1h39
Genre : Drame
De Mike De Leon 
Avec Charo Santos-Concio, Jay Ilagan , Vic Silayan, Charito Solis , Ruben Rustia 
Musique : Lorrie Ilustre

 

Batch 81 

Sortie : 1982, 21 mars 2023 en physique
Durée : 1h45
Genre : Drame
De Mike De Leon 
Avec Mark Gil , Sandy Andolong , Ward Luarca, Noel Trinidad , Ricky Sandico
Musique : Lorrie Ilustre

 

Le Paradis ne se partage pas 

Sortie : 1985, 21 mars 2023 en physique
Durée : 2h09
Genre : Drame/Romance
De Mike De Leon 
Avec  Christopher De Leon, Lorna Tolentino, Dina Bonnevie , Edu Manzano, Nestor de Villa
Musique : Willy Cruz

 

Héros du Tiers-Monde

Sortie : 1999, 21 mars 2023 en physique
Durée : 1h34
Genre : Drame
De Mike De Leon 
Avec Ricky Davao , Cris Villanueva , Joel Torre , Daria Ramirez , Joonee Gamboa
Musique : Lorrie Ilustre

 

Citizen Jake 

Sortie : 2018, 21 mars 2023 en physique
Durée : 2h17
Genre : Drame
De Mike De Leon 
Avec Atom Araullo , Cherie Gil , Gabby Eigenmann, Adrian Alandy, Max Collins
Musique :  Nonong Buencamino

 

 

 

La sortie d’un tel trésor comme le coffret Mike De Leon par Carlotta est un véritable bonheur tant l’exploration de la filmographie du cinéaste Philippin fut galvanisante. Évidemment la découverte d’un nouvel ou d’une nouvelle artiste est toujours synonyme de bonheur qu’importe la qualité qui découle de œuvre puisque ce qui compte ici est aussi l’impression de dénicher des trésors. S’y ajoute également le fait que Mike De Leon soit philippin et s’inscrit donc dans une promesse, celle de nouvelles contrées cinématographiques.

Cependant, il ne faut pas tomber dans l’exotisme qui pourrait trahir une absence de regard de la part de celui qui ressort l’œuvre. Or, l’œuvre de Mike de Leon ne souffre jamais de cet écueil tant sa filmographie est fascinante.

Dans un premier temps, elle fascine car elle est avant tout le portrait du rapport qu’entretient le cinéaste avec son propre pays. Ainsi, à l’instar de grands cinéastes, De Leon agit en cinéaste historien en retransmettant à travers le caractère factice du cinéma et donc de l’art, la vérité historique de son pays.

Cette réalité se manifeste dès le premier film proposé dans le coffret, Itim, dépeint une culture philippine périphérique dominée par le mysticisme mélangée au christianisme européen qui effraie et fascine le jeune protagoniste qui est d’ailleurs photographe. Cette magie d’abord terrifiante, quasi horrifique, devient un outil pour révéler la vérité, la violence du père ou de l’homme dans la société philippin. Les rites magiques permettent donc de mettre au jour une vérité politique et sociale profondément dérangeante que ne va cesser d’explorer De Leon dans ses autres films. Il suffit de voir C’était un rêve qui est un passionnant portrait d’un couple incongru, qui sort de la mort et dont l’existence est profondément menacée dans leur propre pays, il ne reste que la fuite.

 

La fuite est d’ailleurs quelque chose qui motive souvent les protagonistes de ses films. Ainsi, dans Kisapmata (pour moi le chef d’œuvre du cinéaste), c’est la fuite d’une fille prisonnière d’un père tyrannique qui souhaite la contrôler et disposer d’elle toute sa vie. L’issue du film est profondément macabre et pousse un crie d’alerte face à une société qui étouffe la jeunesse.

Il y a ensuite Batch 81 qui brosse le portrait du terrorisme contestataire qui permet une nouvelle fois à De Leon de parler de la jeunesse philippine qui se perd et tente de trouver un échappatoire dans la contestation. L’intérêt est ici de décrire de manière très précise l’enrôlement des jeunes avec un processus très violent comme cette scène qui reprend le test de Turing.

Après ces films ce n’est plus tellement la fuite mais le questionnement et la confrontation qui se manifeste dans les derniers films de De Leon, comme dans le magnifique Le Paradis ne se partage pas qui décrit d’une manière encore une fois très naturaliste le patriarcat et la rivalité entre un homme et une femme qui finiront par s’aimer face à une société toujours si étouffante et corrompue. La corruption est d’ailleurs le point final des deux derniers films du coffret Héros du Tiers Monde et Citizen Jake qui sont tout les deux conçus comme des faux documentaires. L’enjeu est toujours de faire le portrait des Philippines mais d’une manière plus directe et moderne.

Dans Héros du Tiers-Monde, il s’agit d’interroger la figure de l’auteur et révolutionnaire José Rizal. Les deux cinéastes protagonistes du films se demandent si le combat de Rizal a toujours été sincère, si son opposition face à la religion a été toujours présente. La réponse que donne le film est assez amusante puisque par aveux de faiblesse on se rend finalement compte que la réponse n’existe pas.

Cette petite bouffonnerie se conclue par Citizen Jake qui est un film plus amer et violent. De nouveau un faux documentaire qui raconte le retour dans son pays d’un enfant de corrupteur. Jake est journaliste, son père est un sénateur mafieux qui pactise avec le pouvoir en place.

Et ainsi, à l’instar de Twin Peaks, le jeune enquête sur la mort étrange d’une jeune femme qui semblait avoir pour destin de disparaître dans l’oubli. Le film transpire par tout les ports d’une inquiétude qui vire presque à la paranoïa.

 

Ainsi, Citizen Jake est une conclusion très négative à la filmographie de Mike De Leon en espérant que ce ne soit pas un point final tant l’on souhaite connaître la suite de cette partie moderne de son œuvre. Sinon, nous pourrons largement nous contenter de cette assemblée de beaux films.

 

Le coffret est disponible depuis le 21 mars 2023 en Blu-ray  qui est accompagné de :

 

Un film inédit des années 1960 produit par Manuel de Leon Portrait de l’artiste en Philippin (1965 – Format 1.37 respecté – N&B – 111 mn)

1 documentaire et 3 courts-métrages réalisés par Mike de Leon :

Signos (1983 – Couleurs et N&B – 38 mn)

Aliwan Paradise (1992 – Couleurs – 29 mn)

Kangkungan (2019 – Couleurs et N&B – 5 mn)

Never Again (2022 – Couleurs et N&B – 2 mn)

3 making-of d’époque :

ITIM (Les rites de mai) (20 mn)

C’était un rêve (23 mn)

Kakabakaba Ka Ba? (Frisson) (14 mn)

 


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