Pays : États-Unis
Année :1999
Casting : Jake Lloyd, Liam Neeson, Ewan McGregor,…
Pour la diffusion de « La menace fantôme » ce soir, nous vous proposons de revenir avec plusieurs blogueurs sur ce premier volet de la saga « Star Wars »
L’avis de Monsieur Popcorn
Épisode mésestimé ouvrant l’univers de « Star Wars » dans la chronologie de celle-ci, cette « Menace Fantôme » mérite-t-elle sa mauvaise réputation ? Analyse ici.
Alors que la Fédération du Commerce met la planète Naboo sous son contrôle militaire, la princesse Amidala, accompagnée de deux jedi, est forcée à fuir. Le destin va amener nos personnages sur la planète Tatooine, où ils vont rencontrer le jeune Anakin Skywalker…
Beaucoup de gens aiment critiquer ce volet et il faut avouer qu’il y a de quoi rager pour certains. Une mise en scène peu énergique, des effets numériques visibles, Dark Vador enfant, Jar Jar Binks, la Force devenue mesurable, … Il y aurait de quoi énerver les fans tatillons. Et pourtant, cela rentre dans la logique d’un Lucas qui est toujours resté maître de sa saga (cf l’engagement de Richard Marquand sur le « Retour du jedi » au vu de la tension avec Irvin Kerschner). Le metteur en scène d’« American Graffiti » veut se réapproprier la mythologie qu’il a créée avec une ambition qui peut être portée à l’écran par l’évolution numérique. « La Menace Fantôme » a donc des airs d’expérimentation visuelle dans la gestion de certains décors et de protagonistes digitaux, comme Watto, Sebulba ou les mésestimés Gungans. On pourrait parler d’un possible manque d’empathie, notamment lors d’une bataille finale entre droïdes et gungans. Néanmoins, le film aura apporté sa pierre à l’édifice du trucage numérique, tout en conservant quelques effets physiques (la marionnette de Yoda, certaines maquettes, …) tout en soulignant la plus grande qualité ainsi que le plus grand défaut de George Lucas : son perfectionnisme. Cela s’est retrouvé dans ses Éditions Spéciales, avec ces quelques retouches digitales. Son apport dans le domaine soulignera la place majeure qu’apportera cette innovation dans le futur, que ce soit son potentiel illimité ou la possibilité de retravailler encore et encore l’image jusqu’à atteindre une forme de « perfection » pour son auteur.
D’un point de vue narratif, Lucas cherche à créer une structure opposée à celle de sa trilogie originale, dévoilant la chute d’une démocratie de manière démocratique. L’arrière-plan politique est donc intéressant à analyser, avec ses manigances pour atteindre le pouvoir. Le réalisateur n’a qu’à regarder dans l’Histoire, entre autre la montée d’Adolf Hitler, pour replacer dans son univers de science-fiction des événements historiques qui ont déjà eu lieu maintes fois. Ce contexte ambiant apporte une forme de maturité idéologique au récit que certains critiqueront de trop enfantin. Si l’on peut comprendre ces remarques (Jar Jar Binks est un apport humoristique trop appuyé pour fonctionner totalement), on pourrait argumenter de sa logique structurelle devant mener à la déchéance de cet univers, coïncidant avec celle d’Anakin Skywalker. Les bases de ses failles sont posées (sa séparation avec sa mère, son absence de père le reliant à une figure christique) et prêtes à être développées dans le futur, tout en amenant ses compétences impressionnantes. Impossible en cela de ne pas parler de la scène de Podracer, sans doute la séquence la plus ébouriffante du film avec sa construction inspirée de « Ben Hur ».
On a souvent oublié, à force de railler cette « Menace Fantôme », l’aspect spectaculaire qui se dégage de ses morceaux de bravoure. Si la mise en scène de Lucas aurait mérité un peu plus d’énergie, il faut lui reconnaître un certain sens du rythme, notamment lors de son climax. Celui-ci, séparé entre la bataille sur Naboo, le combat entre Obi-Wan Kenobi, Qui-Gon Jinn et Darth Maul ainsi que l’envolée spatiale d’Anakin, offre un final divertissant qui entretient son intérêt grâce à la gestion équitable de ses différentes locations. En ajoutant à cela les compositions épiques de John Williams, on ne peut que reconnaître que le spectacle offert par Lucas est diablement prenant.
Au final, cette « Menace Fantôme » est loin d’être la purge annoncée. C’est un film imparfait, avec la lourde responsabilité de lancer une nouvelle trilogie d’une saga grandement appréciée et qui le fait avec sa part d’idées pour ne pas jouer la carte du copier-coller facile. On peut être déçu de ce premier volet dans la chronologie de « Star Wars », mais on ne peut pas mettre de côté ses quelques qualités rendant son visionnage appréciable.
L’avis de Lionel Malvisie
Parler de Star Wars Episode I : la Menace Fantôme, ou de la prélogie en général, est toujours quelque chose de particulier, surtout pour les fans de la saga qui se divisent entre d’un côté qui encensent la trilogie originale et de l’autre ceux qui défendent la prélogie comme étant incomprise. Il faut dire que c’est toujours un exercice difficile de raconter les origines d’une saga car on touche forcément à une mythologie qu’un grand nombre de spectateurs semble s’être appropriée (et souvent à l’extrême où chaque changement ou nouveauté deviennent un véritable blasphème envers l’œuvre originale) … Et George Lucas fut le premier à en subir les frais. Quand La menace fantôme débute, on se rend compte qu’on est loin du récit d’aventure que fut la trilogie originale…. Dès le mythique texte défilant qui nous résume le contexte et les enjeux de chaque épisode de la saga, on nous parle de politique, de confédération du commerce, de taxes, de blocus, de congrès et de peuple en manque d’approvisionnement, et c’est d’ailleurs le sujet des épisodes II et III, ce qui a déçu à l’époque énormément de fans qui voulaient surtout retrouver l’esprit d’aventure de la trilogie originale. Avec la prélogie, Lucas avait un but bien précis qui allait bien au-delà des attentes du public, à savoir raconter les origines d’Anakin Skywalker avant qu’il ne sombre dans le côté obscur pour devenir le puissant seigneur Sith Dark Vador, ainsi que la guerre des Clones, la chute de la république galactique, la chute de l’ordre Jedi, l’avènement de l’Empire et la naissance des jumeaux Luke et Leia Skywalker…. Mais ce qui intéresse surtout Lucas dans cette prélogie, c’est bien Anakin et son destin hors du commun et il n’hésite pas à évoquer ses origines jusqu’à sa plus tendre enfance. Si on met de côté le charisme et l’élégance de Liam Neeson dans le rôle du maître Jedi Qui Gon Jin, la terreur et la présence quasi fantomatique que représente Dark Maul (d’où le titre de Menace Fantôme), la découverte de nouvelles planètes, de nouvelles espèces, de l’ordre Jedi et surtout l’irritant Jar Jar Binks, tout le reste est exclusivement centré sur Anakin, décrit par sa propre mère comme un cas à part en raison de sa naissance qui n’est pas sans rappeler un certains Jésus. Alors oui Jake Lloyd est clairement un mauvais choix de casting et ses marques de joie (youpi, yahou…) deviennent vite lassantes, mais il faut prendre en compte l’innocence, le jeune âge du garçon et la lourde tâche qu’il a sur les épaules. Ceci dit il n’y a pas que Jake Lloyd qui va subir des moqueries et autres injures de la part du public pour sa performance d’Anakin, on pense également à Hayden Christensen qui n’a jamais eu l’occasion de se racheter auprès des fans. Le film souffre également d’un rythme très bâtard et d’une mise en scène peu audacieuse, ce qui donne un Star Wars qui se réveille seulement durant la mythique Course de Pod et le superbe duel au sabre opposant Qui Gon Jinn et Obi Wan Kenobi (ici padawan) face au redoutable Dark Maul enjolivé par la musique de John Williams…. Mais si l’on fait l’impasse des défauts de rythme, d’écriture et du fameux Jar Jar Binks, la Menace Fantôme reste un épisode cool et évasif qui pose les bases pour la suite de la prélogie.
L’avis d’A la rencontre du septième art
Quinze ans après Le Retour du Jedi, George Lucas reprend les rênes de la saga qui a fait son succès. Retour en arrière ici, avec les origines de Dark Vador et la genèse de la trilogie mythique. Un projet très ambitieux qui lança une nouvelle trilogie, également nommée prélogie, qui ne manque encore aujourd’hui pas de faire polémique. Et ce qui est intéressant avec La Menace Fantôme, c’est de constater que c’est à la fois un film qui réactualise la saga, tout en étant un pivot entre les deux trilogies.
Premièrement, le contexte dans lequel le film est sorti a développé des enjeux dont on constate les effets dans le déroulé de l’intrigue. Si le but de cet Episode I est d’effectuer un retour en arrière et de revenir aux origines de l’histoire, la manière dont certains éléments sont racontés induit une connaissance préalable de la trilogie originale. En effet, la prise de recul à travers la connaissance des premiers films donne un sens particulier à certains éléments de l’intrigue. Toutefois, d’un autre côté, le film s’adapte tout à fait à un public néophyte. C’est un des premiers points qui définit La Menace Fantôme comme un « pivot », car c’est un film intergénérationnel capable de parler aux jeunes parents qui ont grandi avec la première trilogie et la font découvrir à leurs enfants, tout comme à ceux qui étaient des enfants lors de la sortie des trois premiers films. D’ailleurs, pour ce faire, chacun trouve un personnage auquel s’identifier dans le film, entre le maître Jedi Qui-Gon Jinn, l’élève Obi-Wan Kenobi ainsi que l’enfant Anakin Skywalker.
C’est également un pivot pour sa capacité à créer un nouveau contexte dans lequel va se dérouler la nouvelle trilogie. Autant les trois premiers films se déroulaient dans un climat de guerre acquis et opposant deux camps, tandis qu’ici, il s’agit de montrer une démocratie en place mais fragilisée par des jeux politiques résultant de manipulations provenant d’instigateurs obscurs. Dans son style et son déroulé, La Menace Fantôme tend donc à se détacher de la trilogie originale, mais diffère aussi quelque peu des deux épisodes suivants, avec ces éléments qui le caractérisent. Car, souvent, l’évocation de cet épisode rappelle certes le personnage un brin agaçant de Jar Jar Binks, ressort comique (souvent mal utilisé) du film, mais aussi la célèbre course de modules et Dark Maul, le méchant charismatique.
Dans sa structure, La Menace Fantôme peut paraître simpliste et convenu, mais il ne manque pas d’ambition ni d’explorer diverses pistes afin de piocher des références culturelles variées pour parler à son spectateur. Par exemple, le personnage d’Anakin, vivant sur une planète désertique, seul avec sa mère, dont le père est inconnu, et qui est supposé être l’Elu, rétablissant l’équilibre dans la Force, n’est pas sans rappeler l’histoire de Jésus. De même, la quête du pouvoir du chancelier Palpatine, qui œuvre dans un cadre démocratique pour, plus tard, écraser cette même démocratie, rappelle l’ascension d’Adolf Hitler dans les années 30. Dès lors, La Menace Fantôme se crée un référentiel culturel qui vise à lui donner de la profondeur et à ne pas en faire qu’un simple divertissement limité dans son aspect intellectuel.
Cet épisode I permet ainsi de faire la jonction avec les premiers films dans la diégèse de Star Wars, mais aussi dans l’histoire de la saga elle-même au sens qu’il réactualise la franchise en cherchant tout de même à se raccrocher à des éléments familiers des trois premiers films afin de donner des repères aux habitués. Suivant un parcours très linéaire, aidé par quelques hasards heureux qui nourrissent le scénario tout en évitant de trop le complexifier, il se permet d’aborder divers thèmes pour donner des pistes pour la suite de la saga. Même s’il fait partie, en soi, de la prélogie, La Menace Fantôme reste un épisode à part entière, qui se distingue des épisodes II et III, par son style, ses problématiques et les éléments scénaristiques qui le caractérisent. Pour ma part, il reste un film qui a marqué mon enfance et qu’il me plaît toujours de revoir.
L’avis du Cinéma avec un grand A
Longtemps (le mot est faible) attendu aussi bien par les fan-boys les plus insatiables que par les cinéphiles les plus pointilleux, ce premier opus de cette seconde trilogie Star Wars est aujourd’hui d’avantage connu comme étant l’un des plus films les plus estropiés par la critique ciné qu désignait ce film comme étant LE blockbuster le plus attendu du monde. Mérité, ce mauvais accueil critique ? Eh bien, oui et non…
Se présentant rien moins que comme étant le « préquel » d’une trilogie entré dans la légende du cinéma mondial (rien que ça), la pression pesant sur les épaules de ce cher monsieur Georges n’en était que plus grande. Et pourtant, en voyant le résultat final, on peut se dire que cet épisode I, bien que n’étant pas parfait (loin de là d’ailleurs), reste néanmoins un solide divertissement, bien fun, pas trop prise de tête et qui a le mérite de poser des bases intéressantes et qui seront surtout importantes pour les événements à venir (en gros, ceux de la trilogie originale).
Parmi ces bases, on peut citer l’enfance d’Anakin Skywalker, soit le futur Dark Vador, qui n’est encore qu’un petit garçon de 9 ans, mais déjà fragile et tourmenté par ses sentiments. Cette partie de la vie de celui-ci, de par sa rencontre avec le chevalier Jedi Qui-Gon Jinn (impeccable Liam Neeson) et donc son premier contact avec son futur maître Obi-Wan Kennobi, le jeune élève de Qui-Gon, se révèle somme toute assez passionnante, surtout quand on connaît le sombre et funeste destin qu’il aura finalement choisi. De par son choix de conter l’enfance du grand « méchant » de la saga, Lucas tient déjà la promesse qu’il avait faite au moment où il avait annoncé le lancement de cette deuxième trilogie, à savoir remonter aux origines de la « guerre des étoiles ».
Cependant (et c’est là que le bât blesse), Lucas, en voulant mettre au centre de ce nouvel épisode le personnage le plus sombre de Star Wars ainsi que les troubles qu’il suscite chez les nombreux personnages qu’il croise sur sa route (les chevaliers Jedi, sa future épouse), veut néanmoins rester fidèle au côté fun et nonchalant (dans le bon sens du terme) qui caractérisaient si bien les précédents opus.
Le problème, c’est que ce mélange se révèle en fait assez indigeste, j’ose le dire. Trop de fun tue le fun et fait donc oublier les ambitions de noirceurs que le réalisateur avait pourtant envisagé pour ce nouvel opus.
Dès lors, le film se présente comme une avalanche d’effets spéciaux et pyrotechniques très redondants mais surtout beaucoup trop présents, au point même de laisser parfois en suspend ET les personnages ET l’intrigue (par ailleurs assez simpliste). Le grand mérite de la première trilogie était justement le fait que les effets spéciaux étaient au service de la narration et ne cherchaient pas à être absolument « parfaits ».
Malgré ses (gros) défauts évidents, force est de reconnaître que cette Menace fantôme se révèle au final un divertissement assez sympathique, un peu trop fun, plombé par des effets visuels éreintants , des personnages quelque peu encombrants (le pauvre Jar Jar Binks, dont certains fans ne se sont toujours pas remis ou encore le vulgaire Watto) et par une volonté absolue de plaire à n’importe quel type de public (les enfants de 8-10 ans, le fan-boy de premier plan, le jeune geek en devenir, le cinéphile le plus ouvert, etc), qui se rattrape par des séquences assez bien inspirés au niveau de la réalisation : la fameuse course de « pod-racers », spectaculaire et rythmée et surtout le quadruple montage alterné de la fin du film (la bataille entre Gungans et droïdes de combats, la reprise du palais de Naboo par la reine Padmé Amidala et son équipe, Anakin et R2-D2 luttant face au terrible vaisseau spatial de la Fédération du Commerce, et SURTOUT, le magnifique duel au sabre-laser opposant Qui-Gon et l’encore tout jeune Obi-Wan au sinistre Sith Dark Maul sur fond d’une musique opératique et épique au possible signé par le maestro John Williams.
En résumé, Star Wars, épisode I : La Menace Fantôme ne répond pas à l’attente qu’il a suscité pendant près de 16 ans. Il en résulte une semi-déception, puisqu’il s’éloigne trop de la finesse artistique et scénaristique de la première trilogie.
L’avis de Marc Goncalves
L’avis de Salamander
« La théorie de l’évolution »
La menace fantôme est un bon film, et malgré ses défauts, j’ai toujours plaisir à le regarder même pour la quinzième fois. Mais effectivement, c’était un sacré changement pour la saga et s’il a perdu une partie des fans, c’est sans doute parce qu’il est sorti trop tard.
En 1977 est sorti le premier Star Wars, suivit en 1980 et 1983 par ses suites, et dès cette époque là on sait que les films se numérotent épisode 4, 5 et 6, et que Georges Lucas a depuis le début prévu trois préquels. Ce qu’on ignore, c’est ce qu’il va raconter et quand il le fera. Lucas attend 16 ans avant de revenir, pour offrir le premier grand film en effets spéciaux numériques vraiment massivement utilisés, et du coup pour raconter le début de la prélogie, que dès le tout début il savait moins intéressante pour le grand public que sa trilogie (raison pour laquelle il a commencé par le 4).
En 1999, Star Wars est une trilogie mettant en scène Luke, Leia et Han, membres de la rébellion face à un maléfique et puissant empire dirigé par Dark Vador et l’Empereur. C’est une série qui emprunte certains codes aux westerns, aux films d’actions et aux space-opéras. Tout se passe dans l’espace, sur des planètes hostiles, avec des effets spéciaux incroyables de maquettes et de matte-painting au service d’un univers captivant et riche. Sauf que l’épisode 1 prend le chemin inverse, en racontant une histoire politique de blocus et de Sénat, en montrant des villes, en se faisant tout passer au sol, en mettant du numérique à la place des maquettes, en transformant Dark Vador en enfant qui aime sa maman (mais non Jar-Jar n’est pas une rupture, C-3PO avait la même fonction, c’est juste qu’il est raté). Il fait passer aussi Obi-Wan pour un menteur en montrant que son maître n’est pas Yoda, mais Qui-Gon.
Mais finalement, le film fonctionne pour moi aussi bien que n’importe quel Star Wars : même si Georges Lucas n’arrive pas à diriger ses acteurs, il propose un univers encore enrichie (la course de pod, Nabou, le temple Jedi…) en faisant des références à l’épisode 4 sans trop en faire (notamment la dernière scène où l’attaque du vaisseau des méchants par Anakin). Les effets spéciaux, criticables (moi-même je regrette l’époque du T-Rex en animatronique) étaient à l’époque sidérants ; et il faut voir ce que Lucas veut raconter : c’est juste impossible de designer Coruscant sans ordinateurs (ou alors on ferait comme le sol de l’Etoile Noire mais cela aurait été… vraiment minable en 1999).
Et puis, à part quelques légères baisses de tension (notamment après avoir quitté Tatoïne) le film est rythmé, il y a toujours deux ou trois intrigues (qui prépareront toutes la suite) qui sont en cours, et pour le climax on a le droit au meilleur combat de l’histoire (peut-être aujourd’hui, absolument à l’époque). Choisir Liam Neeson et Ewan McGregor étaient vraiment deux bonnes idées. J’ai juste un petit problème avec le cast de Natalie Portman d’entrée, qui est trop âgée (18 ans) et qui aurait peut-être du échanger son rôle de Padmé avec Keira Knightley, qui jouait la fausse Reine, et qui avait 14 ans. Mais un film très sympa en somme. Sauf que là où le bât baisse, c’est que ce film bien que parfaitement logique avec ce que la trilogie raconte, il est illogique avec ce que les spectateurs ont retenus de la trilogie. Pour les fans en 1998, Star Wars est l’histoire de quelqu’un qui part de zéro pour devenir un héros, du bien contre le mal, de l’espace, de l’action, et de la Force comme vérité spirituelle. Dark Vador est le plus grand méchant de l’histoire, il ne peut pas être un enfant. Et comment donner tort à un public qui a eut seize ans sans autre histoire que la trilogie ? Pire, comment lui donner tord quand Lucas l’a laissé construire l’univers étendu, et donc renforcé cette mythologie sur chaque élément des trois premiers films ? Mais pour Lucas, Star Wars était l’histoire de la chute d’une République, l’histoire d’Anakin, celle de la révolution technique et du neuf à chaque nouveau film. Sa Menace fantôme a été écrite avec le même soin, la même inspiration que pour ses premiers films. Le problème, c’est celui de l’évolution et de la pop-culture : je sais que vous ne serez pas d’accord avec mon article. Personne ne peut se mettre d’accord avec qui que ce soit sur Star Wars, car sa popularité en a fait quelque chose de paradoxalement tellement universel que chacun en a sa version propre (ce qui n’aide pas quand toute l’histoire est faite de morals ou de symboliques). Et plus Star Wars existera depuis longtemps, plus il y aura d’avis différents, car chacun aura eut plus de temps de découvrir la saga. Alors que pour Lucas, l’histoire a été fixée il y a fort longtemps – alors comme c’est un cinéaste d’évolution, il a évolué, raconté une nouvelle histoire et trouvé de nouveaux outils, mais ce n’est pas allé dans la même direction que son public. Voilà pourquoi La Menace Fantôme est sorti trop tard.
Si j’accepte l’idée que l’épisode 1 est digne d’être un Star Wars, c’est peut-être aussi générationnel, puisqu’étant né en 1998 j’ai découvert les six films en même temps. Oui, ce film a des défauts, mais les sept en ont. Et Dark Maul, et Qui-Gon, et la course de pods, sont des moments légendaires de l’histoire du cinéma.
[…] Critique réalisée dans le cadre d’un article commun avec Monsieur Popcorn, Lionel Malvisie, Marc Goncalves et Le Cinéma avec un grand A : Lien vers l’article […]
[…] Critique réalisée dans le cadre d’un article commun avec Monsieur Popcorn, Lionel Malvisie, Marc Goncalves et Le Cinéma avec un grand A : Lien vers l’article […]