CRITIQUE : LOVE & MERCY
Love & Mercy de Bill Pohlad
Synopsis : Derrière les mélodies irrésistibles des Beach Boys, il y a Brian Wilson, qu’une enfance compliquée a rendu schizophrène. Paul Dano ressuscite son génie musical, John Cusack ses années noires, et l’histoire d’amour qui le sauvera.
Bill Polhad, connu pour sa carrière de producteur, débarque ici avec son premier long métrage, Love & Mercy.
Il n’est pas nécessaire d’aimer ou de connaître la musique des Beach Boys pour se laisser prendre par ce biopic qui d’apparence se présente comme un film centré sur la carrière du groupe, mais qui avant tout retrace la vie de l’excentrique Brian Wilson, leader du groupe culte californien.
Sa vie, riche d’un point de vue artistique offre de nombreuses possibilités de créations que Bill Pohlad aborde ici avec sérieux, car le réalisateur a eu de nombreux contacts avec Brian lui même pour retranscrire, dans les grandes lignes certes, mais de façon honnête. Essentiel pour un biopic.
Love and Mercy se divise en deux parties : le pendant et après Beach Boys de Brian Wilson, chacune avec son importance.
Véritable point fort du film, la mise en scène temporel et narratif est intéressante car le réalisateur ne nous offre pas un biopic a la narration linéaire classique, au contraire, il ne cesse de voyager entre les deux époques, sans jamais nous perdre, sans longueurs, ce qui est loin d’être un exercice facile, mais en l’occurrence réussi ici.
De cette idée, le réalisateur en tire une structure a la fois documentaire autour des Beach Boys et dramatique qui aborde d’une façon pudique sur la maladie mentale.
John Cusack et Paul Dano, les Brian Wilson jeune et âgé, sont les pierres angulaires a ce double récit et bâtissent chacun a leur manière le portrait d’un homme complexe, brillant et torturé a la fois.
D’un coté, Paul Dano nous prouve a nouveau tout son talent et ces choix de carrière intelligents, et de l’autre John Cusack offre l’une de ces meilleures prestations depuis bien des années.
Le casting est donc l’atout majeur du film dont les seconds rôles.
Elizabeth Banks trouve sans doute son meilleur rôle, lui permettant d’étaler sa palette d’actrice. Rôle d’ailleurs majeur a l’intrigue de Melinda LedBetter, femme qui aidera Brian Wilson à sortir des griffes de son médecin.
Lui donnant la réplique, Paul Giamatti excelle et terrifie en Dr. Eugene Landy dans un rôle taillé pour lui. Le réal arrive même a éviter les archétypes facile des personnages.
A l’inverse d’une réalisation assez classique en somme, Love and Mercy bénéficie aussi d’un véritable travail de reconstitution autant sur les décors, la musique et la photographie stylisée qui est a noter.
Néanmoins, on peux regretter le fait que le réalisateur laisse de côté certains aspects fondamentaux de la vie de Brian Wilson.
Les relations familiales avec ses frères et son cousin du groupe sont superficiellement amené, alors que ces derniers ont été d’une importances majeure dans sa vie.
A l’inverse, il s’attarde trop sur le coté mental de Brian Wilson et ces relations entre Eugene Landy et Melinda LedBetter.
Un problème de choix scénaristique dans un biopic qui sinon aurait durer quatre heures et auquel il manque, a mon avis, un poil de maîtrise totale de son sujet.
Pour sa sa première réalisation, Bill Polhad nous offre un biopic lumineux et fascinant, qui émeut autant qu’il rend joyeux.
Si il n’égale pas des chefs d’œuvres du genre tel Amadeus ou The Doors, il réussit l’exploit de poser sa patte dans la masse et surtout, a marquer. Je vous invite a le découvrir.
Note 5/6