• Kimi de Steven Soderbergh [La critique du film]

          0
          Date de sortie 10/03/2022 Durée (01:29:00) Titre original Kimi Genre Thriller Avec Zoë Kravitz, Byron Bowers, Jaime Camil, Erika Christensen, Derek DelGaudio, Robin Givens, Charles Halford, Devin Ratray,...
        • From saison 2 : Des questions et des questions

          0
          Nombre d'épisodes : 10 épisodes Chaîne d'origine : MGM+ Diffusée à partir de : 23 avril 2023     Synopsis L'espoir s'épuise et les tensions montent alors qu'un bus rempli...
        • Time Cut de Hannah Macpherson [La critique du film]

          0
          Date de sortie 29/10/2024 Durée(01:30) Titre original Time Cut Genre Horreur, Science-fiction, Thriller Avec Madison Bailey, Antonia Gentry, Michael Shanks, Griffin Gluck, Megan Best ... Réalisé par Hannah Macpherson Nationalité...
        • Stay Hungry, de Bob Rafelson

          0
          Date de sortie : 10 mai 1976 (Brésil), 5 avril 1978 (France) Réalisateur : Bob Rafelson Acteurs principaux : Jeff Bridges, Sally Field, Arnold Schwarzenegger, Robert Golden...
        • Les sorties jeux vidéo du mois de juin

          0
          The Elder Scrolls Online : Gold Road The Elder Scrolls Online : Gold Road est l'extension de 2024 de TESO. Elle suit les événements s'étant...
        • L’œuvre de Daryl Delight (spécial Halloween)

          0
          Et si pour Halloween, on parlait un peu de littérature horrifique ? Et si au lieu de parler de H.P Lovecraft, Stephen King ou...
Home Auteurs Publication de Liam Debruel

Liam Debruel

Liam Debruel
355 PUBLICATION 10 COMMENTAIRES
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

The Secret de Pascal Laugier

0

TheSecret

Qu’est-ce qu’un auteur ? Voilà une question qui revient facilement dès que l’on aborde n’importe quel domaine artistique. Dans le milieu cinématographique, on appelle auteur un( e) réalisateur/ réalisatrice ayant un contrôle total sur son projet, avec une vision définie et reconnaissable dans ses différents films. En cela, dans un genre sous-alimenté en Europe, Pascal Laugier correspond tout à fait à cette définition. Homme controversé de par ses thématiques, le réalisateur français est un passionné mais sans entrer dans le référentiel et le méta comme beaucoup l’ont fait suite aux succès de « Scream » et des œuvres de Quentin Tarantino. Il arrive à imposer un style reconnaissable et à lier sa filmographie dans des thématiques communes, notamment un traitement des enfants assez travaillé.

TheSecret7

Son dernier film en date, « The secret », a une place intéressante dans sa filmographie car il suit « Martyrs », œuvre à la violence exacerbée déjà abordée sur ce site. Alors que ceux ayant découvert Laugier avec ce film s’attendait à se retrouver devant une même violence graphique, l’homme va à contre-courant des attentes en livrant un film dépourvu de violence physique pour aller vers le psychologique. Sous sa façade de film doux et calme se cache en effet une œuvre dérangeante mais dans une orientation bien différente.

TheSecret3

« The secret » suit Julia (Jessica Biel), médecin de Cold Rock. Déjà affectée par la pauvreté, cette petite ville se voit en plus victime du mystérieux Tall Man, boogeyman qui enlève les enfants des environs. Tout bascule quand Julia fait un jour face à celui-ci…

TheSecret5

Aller plus loin équivaudrait à spoiler et « The secret » est bien le genre de films qu’il faut découvrir l’esprit vierge de toute information afin de savourer cette oeuvre détournant ses promesses pour aller vers quelque chose de plus intéressant. Je vous conseille donc de lire le restant de cette critique après avoir visionné le film.

ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER ALERTE SPOILER

TheSecret9

Alors que la promotion du film se rapprochait à un croisement fantastique entre M Night Shyamalan et Stephen King, Laugier bouscule son récit vers une tournure plus réaliste avec une touche proche de l’onirique (le bâtiment dans lequel se réfugie David se réfugie avec sa mère). L’identité même du Tall Man est trompeuse et en y réfléchissant bien, l’affiche même révèle sa nature. C’est ainsi l’art de Laugier qui nous balade tout au long du récit, n’hésitant pas à mi-chemin à changer notre perspective afin de remettre en question nos acquis de spectateur et d’effacer tout manichéisme propagé par nombre de blockbusters. Aucun personnage n’agit foncièrement avec méchanceté et les motivations sont toutes compréhensibles. Tout cela rend le film assez dérangeant car aucune réponse aux questions posées sur le film ne peut être parfaitement irréfutable. On peut rejeter les actions de Julia et de ses « employeurs » mais peut-on blâmer leurs intentions de faire sincèrement au mieux pour le bien des enfants enlevés ?

TheSecret4

Tout le film tourne autour de la parentalité et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi, Pascal Laugier étant devenu père peu de temps avant le tournage. Ce thème même se retrouvant mis en question lors d’un monologue final ayant de quoi faire saigner le cœur, sans doute aidé par l’interprétation sensible de Jodelle Ferland. C’est d’ailleurs dans cette sensibilité que l’on retrouve la touche de Laugier, cette même sensibilité que l’on retrouvait dans ses précédentes œuvres. On peut même voir ce film comme un conte de « faits », avec des caractéristiques proche de la fable (notamment dans une voix off enfantine) mais retranscrite dans une triste réalité (le grand nombre de disparitions enfantines, comme mis avant le film).

the_secret_teaser_francais_grand

Si l’on peut critiquer une lutte des classes un peu trop marquée à la manière d’un « Elysium », difficile de remettre en question la sincérité du réalisateur de « Martyrs » dans ce qu’il exprime. Alors oui, « The secret » n’est pas une œuvre facile, dans un registre bien différent de l’œuvre précédente de Pascal Laugier. Mais quand un film ose questionner son spectateur et lui faire mal au cœur, peut-on vraiment le détester à ce point ? Ne devrions-nous pas soutenir ce genre de films osant nous sortir de notre zone de confort plutôt que de les rejeter massivement car ils nous laissent sur des doutes à la sortie de la salle ? C’est à nous, spectateurs en tout genre, de choisir entre rester dans le même moule manichéen et propre sur soi ou bien crever notre bulle bien confortable au risque de se prendre des coups ?

TheSecret1

Captain America : The Winter Soldier

0

 

Captain America : The Winter Soldier d’Anthony et Joe Russo

CaptainAmerica2affiche

Quand Marvel a lancé la première phase de son univers cinématographique partagé (ou « Marvel Cinematic Universe » ou « MCU » pour les intimes), la chose la plus compliquée à gérer était de réunir tous les personnages introduits dans un film complet cohérent. « Avengers » est ensuite sorti, obtenant au passage un fort succès critique et financier. Quand la seconde phase a commencé, le MCU a été bien plus compliqué à gérer. En effet, les différents héros de la Maison des Idées devaient cohabiter dans le même univers et prolonger les bases établies avant, tout en faisant que chaque film garde sa propre personnalité. Alors qu’ « Iron Man 3 » et « Thor : The dark world » constituent de grosses déceptions au niveau qualitatif (bien que ce soit le contraire au niveau du box-office), « Captain America : The Winter Soldier » a lui réussi à tirer son épingle du jeu.

CaptainAmerica21

Racontant comment Steve Rogers se retrouve impliqué dans une conspiration impliquant un mystérieux tueur à gages du nom de « Winter Soldier », le film d’Anthony et Joe Russo marque des points à plusieurs niveaux. Les scènes d’action sont diverses et touchent à tous les styles : poursuites en voiture, combat dans la lignée des « Jason Bourne » (apportant plus de brutalité à Captain America), fusillades urbaines,… De quoi offrir son lot de divertissement au spectateur lambda, bien que l’on puisse reprocher au montage de ces scènes un découpage un peu vif.

CaptainAmerica22

Le travail des personnages est aussi intéressant. Abstraction faite d’un bad guy trop flagrant pour être surprenant, le travail sur le patriotisme de Captain America s’avère passionnant. Prolongation du travail fait sur « First Avenger », le film confirme que le personnage, loin d’être un étendard des valeurs américaines, sert plus de marqueur moral quant aux agissements de son pays. Il est amusant (ou plutôt effrayant) de voir que « The winter soldier » soit sorti au moment où les écoutes effectuées par la NSA ont été révélées car le sous-texte abordé colle parfaitement à la situation. Afin de protéger la population, le SHIELD veut ainsi lancer le projet « Insight » qui permettrait à l’agence de surveiller à peu près tout le monde dans un but de sécurité, qui se verra au final détourné.  De quoi se poser quelques questions, à défaut d’être une critique franche de la politique actuelle du pays (à moins que ce soit le cas dans « Civil War »)…

CaptainAmerica23

« Captain America : The Winter Soldier » est donc un bon divertissement, avec certes quelques défauts (en plus de ce qui a été écrit précédemment, on peut rajouter que la mise en scène des Frères Russo semble peu personnel mais celle-ci pourrait être mieux gérée dans « Civil War ») mais qui reste malgré tout fortement recommandable et arrive à se démarquer du reste du MCU, qui vire bien plus à l’impersonnel ces derniers temps. Alors à quoi bon bouder son plaisir quand on aime les super-héros ?

CaptainAmerica24

Liam Debruel

A l’intérieur

0

A l’intérieur de Julien Maury et Alexandre Bustillo.

à l'intérieur affiche

Il fut un temps où la France avait une réputation de films d’horreur extrême. Une nouvelle vague de réalisateurs n’hésitant pas à aller dans la violence extrême était en train de naître avec notamment Alexandre Aja (« Haute Tension »), Pascal Laugier (« Martyrs ») et Xavier Gens (« Frontières »). Parmi eux, il y a le tandem Maury et Bustillo, deux passionnés de film d’horreur (l’un travaille d’ailleurs pour le magazine « Mad Movies ») qui vont provoquer à leur tour un électro choc en 2007 avec leur film « A l’intérieur ».

a-l-interieur 1

Sarah, une jeune femme enceinte, voit sa vie basculer lorsqu’elle perd son compagnon dans un accident de voiture. Alors qu’elle va passer son réveillon de Noël seule, elle voit une femme faire irruption dans sa demeure avec un unique but : arracher du ventre de Sarah l’enfant qu’elle porte…

a l'intérieur 2

Huit clos brutal et violent, « A l’intérieur » est une lutte acharnée entre deux femmes, deux visages différents sur la maternité qui s’opposent. Car tout le sujet de ce film est cet amour maternel qui conduira nos deux protagonistes à s’affronter et servira surtout à humaniser un personnage proche au départ d’un boogeyman, d’une silhouette sans plus d’épaisseur (elle n’a même pas de prénom) avant de finir en personnage tragique. ATTENTION SPOILER ! Nous nous retrouvons donc dans un duel entre une jeune femme qui ne veut plus du bébé qu’elle porte car il lui rappelle la perte de l’homme qu’elle aime et tuant accidentellement (et symboliquement ?) sa mère et une femme plus âgée qui tient absolument à récupérer l’enfant de Sarah, tel un dû de l’être qu’elle a perdu lors de l’accident de voiture. FIN DU SPOILER !

A-l-interieur 3

Ici, ce sont les femmes qui sont mises en avant. Les hommes deviennent eux des futures victimes prêtes à connaître un sort peu favorable malgré leur tentative de mise en avant (le policier), au point que l’un des personnages masculins se fera poignardé dans les parties génitales. Emasculation symbolique de la part de deux réalisateurs qui, bien que de sexe masculin, aiment à mettre en avant de bons personnages féminins (voir « Livide », « Aux yeux des vivants » et peut-être « Leatherface », préquelle de « Massacre à la tronçonneuse». Moins que le contexte politique des banlieues (comme « Frontières » a essayé de faire), c’est  le contexte humain qui est mis en avant et en cela, la violence, qui aurait pu virer dans le grand guignol à la Saw, reste profondément organique (tel « Martyrs » de Pascal Laugier, lui aussi auteur d’un grand film sur la maternité avec « The secret ») tout en étant d’une crudité effarante.

à l'intérieur 4

D’une beauté (cette scène de cigarette où la violence du film infecte l’image) et d’une efficacité rare (avis aux amateurs de gore en quête de sensations fortes), « A l’intérieur » est l’une des preuves que le cinéma de genre français peut être supérieur à beaucoup de sorties américaines finissant dans nos salles obscures et que si l’on laisse assez d’argent à des personnes passionnées derrière la caméra, le cinéma français pourra arrêter d’être jugé pour ses (trop) nombreuses comédies faisandées et gagner un peu plus en cœur.

à l'intérieur 5

Liam Debruel

« Les nouvelles aventures d’Aladin » d’Arthur Benzaquen

0
Succès public mais énorme échec critique, que valent ces nouvelles aventures d'un Aladin, avec un "d" en moins et un Kev Adams en plus?

PasAladdin2

« Les nouvelles aventures d’Aladin », réalisé par Arthur Benzaquen (aussi acteur dans le film) se passe la veille de Noël. Sam(Kev Adams) s’apprête à voler dans les galeries d’un grand magasin quand il est apostrophé par des enfants attirés par son costume de Père Noël. Afin de passer inaperçu, il leur raconte une histoire, qui sera sa propre version d’Aladdin, où le jeune voleur (toujours Kev Adams) tente d’arrêter le maléfique Vizir (Jean-Paul Rouve) et de dérober l’amour de la princesse Shallia (Vanessa Guide), tout cela avec l’aide d’un Génie (Eric Judor).

PasAladdin3

Tout a été planifié pour que le film soit un succès et prenne la même place dans le coeur des enfants que l’adaptation en dessin animé Disney de 1992. Le casting déjà s’appuie sur l’humoriste du moment entouré d’acteurs plus confirmé. La bande-annonce a tenté de montrer à quel point il se rapprochait du célèbre « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre », de manière plus « actuelle » et hystérique. Black M a même écrit une chanson pour la promotion du film (soupir…). En rajoutant en plus une sortie proche des vacances de Toussaint, tout a été fait pour que les parents emmène leurs enfants voir la nouvelle comédie française du moment et pour que les recettes soient faramineuses. Si niveau financier, le film a été un succès, ce le fut beaucoup moins du côté critique. Il y eut d’abord l’affaire « Allociné », avec ces critiques négatives qui ont été effacées et des critiques presse plus « sympathiques » mises en avant afin d’améliorer ses notes. Puis le film s’est vu accusé de propager des idées homophobes et transphobes à travers des dialogues d’une délicatesse comparable à une boule de bowling dans un visage. Et tout cela sans même aborder la qualité du film en lui-même. Au vu des notes obtenues sur divers sites (3 sur 10 pour SensCritique, 4,1Pour IMDB), on peut se douter que ces « nouvelles aventures d’Aladin » ne décollent pas aussi haut qu’un tapis volant. Qu’en est-il donc?

PasAladdin4

Avant de rentrer dans le vif du sujet,revenons sur les quelques points positifs du film, même si ils sont assez peu nombreux. Les effets spéciaux et décors, sans être exceptionnels, sont assez bien faits. Les scènes en tapis volants sont assez crédibles et auraient pu être réellement bonnes si elles étaient utilisées à bon escient, lors de la « course-poursuite » par exemple. Au lieu de cela, nous avons droit à Kev Adams qui explique la dite scène aux enfants avant qu’un protagoniste secondaire déclare : »Si ils le font en film, j’adorerais voir cette scène ». Nous, pauvres spectateurs de ce bien triste spectacle, aurions bien voulu la même chose pour être franc. Ensuite, on peut parler d’une idée de mise en scène peu subtile mais pas mauvaise pour autant : l’ouverture du cadre lors de la phase narrée, donnant un côté plus « cinématographique » à l’histoire.

PasAladdin5

Malheureusement, ces rares points positifs ne font pas le poids face aux nombreux problèmes que comporte le film. L’interprétation générale, tout d’abord, confondant « énergie » et « hystérie ». Le côté cartoon du film ensuite est extrêmement mal géré car peu maitrisé. Le monde crée est assez incohérent et va dans un non-sens assez peu appréciable comme la scène ou apparaît un personnage avec un hamburger du Quick (sans oublier les questions que cela pose : si le personnage doit préciser qu’il a « à boire, à manger et aussi un Giant », cela veut-il dire que le film cherche à nous faire croire le côté « divin » de cet hamburger ou est-ce Quick qui assume le peu de qualité de ses plats ? Affaire à suivre…). D’ailleurs, si cette adaptation d’Aladdin perd un « d », elle « gagne » en hystérie, rendant le tout fatiguant pour le spectateur.

Les Nouvelles aventures d'Aladin

S’il y a une partie sur laquelle nous devons nous concentrer, cela reste le scénario. Vu que le film lui-même cherche la comparaison avec « Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre » (au point d’en voler certains gags), il faut bien faire la différence entre les deux œuvres. Si effectivement le film d’Alain Chabat était rempli de gags en tous genres, ces gags s’incorporaient de manière homogène à l’histoire principale, reprise de la bande dessinée de Goscinny et Uderzo. Ici, le film de Benzaquen semble plus construits comme une accumulation de gags plutôt qu’une histoire propre. Si les dits gags étaient de qualité, cela passerait encore mais le niveau de ceux-ci est infantilisant. Quand ce n’est pas tiré d’anachronismes lourds (« My Precious » ou surtout le « Je suis ton père », balancé une bonne demi-douzaine de fois), l’humour semble tiré de gags Carambars., exceptés que ces blagues avaient un sens et étaient d’une certaine manière cohérente.

PasAladdin7

Afin de mieux vous expliquer cette remarque, nous allons revenir sur une scène du film. Enfermé dans la cave aux merveilles, Aladin trouve la salle avec la lampe magique qu’il doit récupérer. Malheureusement, celle-ci est en hauteur et il ne peut l’atteindre même avec la corde mise à sa disposition. Il découvre alors, en soufflant dans la flûte qui se trouve dans la même salle, que cette corde monte en même temps que du son sort de l’instrument. Après plusieurs tentatives échouées, Aladin arrive à monter sur la corde en s’enfonçant la flûte dans ses fesses. En plus d’être scatologique, lourde et pas drôle, cette blague n’est pas cohérente car même de cette manière, la flûte ne fait pas de son pendant qu’il grimpe. Le seul but de cette scène est donc de faire rire avec Kev Adams s’enfonçant une flûte dans le postérieur. Hilarant.

PasAladdin8

Si l’on ajoute à cela des idées réduisant l’implication du spectateur dans l’histoire (comment s’inquiéter de la mort d’un personnage s’il revient aussi tôt à la vie grâce au Kevadamus Ex Machina ?),il est normal que les spectateurs aient été aussi peu enthousiastes. En ce qui concerne les remarques homophobes et transphobes, on pourrait imputer cela à de la maladresse mais ce genre de « gaffes » ne devrait pas passer dans une grosse sortie familiale. Peut-être que si quelqu’un avait au moins relu le scénario pour enlever ces répliques, les réactions auraient été moins violentes. En tout cas, il reste assez choquant (et de nouveau pas drôle) d’entendre le terme « jaquettes volantes » pour désigner les homosexuels et parler d’ « abberation » en ce qui concerne les transexuels (et l’excuse du « c’est normal à l’époque » ne passe pas, l’histoire étant adapté de manière « moderne » par un jeune homme vivant à notre époque).

PasAladdin9

Comment donc réagir face à ce « Aladin » ? Tout simplement en revoyant la version Disney de 1992. Au moins cette version ne confond pas « familial » avec « infantilisant ». Ces nouvelles aventures d’Aladin connaitront malheureusement une suite (appelée « Aladeux »…). Espérons que les producteurs retiennent les erreurs du premier volet mais il y a très peu de chances que, tant que ce genre de comédies bêtes et méchantes connait un succès pareil, cela arrive…

 

 

« Alleluia » de Fabrice Du Welz

0

alleluia

31 octobre 2014, Bruxelles. Confortablement installé dans mon siège, j’attends le début de la soirée Halloween auquel j’assiste pour une unique raison : « Alleluia » de Fabrice Du Welz. Les différentes images fournies par les magazines spécialisés m’avaient largement convaincu de voir ce film au plus vite, surtout au vu des lacunes dans la distribution en salles des films de genre. Ayant donc eu l’occasion de pouvoir assister au film sur grand écran, quitte à devoir assister en même temps au raté « Rec 4 » et au soporifique « Stonesheart Asylum » (heureusement que le « Horns » d’Alexandre Aja a remonté le niveau), j’ai saisi l’occasion et attendait impatiemment de voir le résultat.

Alleluia2

Une heure quarante plus tard, que dire en fin de compte? Ce film promettait d’être une claque mais au final, ce fut une baffe terrible, le genre de chocs qui vous donne un bien fou. L’histoire, adaptation libre des « tueurs de la lune de miel » Raymond Fernandez et Martha Beck, suit Gloria (Lola Dueñas, « Volver »), mère de famille s’occupant de nettoyer les corps à la morgue. Sa vie monotone se voit bousculée par sa rencontre avec Michel (Laurent Lucas, « Calvaire »), arnaqueur avec lequel elle va vivre une histoire d’amour folle, excepté que cette folie aura des conséquences meurtrières….

Alleluia3

Déjà auteur du bien nommé « Calvaire », Fabrice Du Welz arrive avec ce film à nous plonger profondément dans cette relation amoureuse vouée à la destruction et au carnage, au point qu’elle semble infecter elle-même l’image comme semble l’indiquer les grains de la pellicule. Tout le film, nous nous retrouverons immergés dans une histoire crue et sèche sans être néanmoins dépourvue de coeur. Alternant scènes de pure onirisme (la boîte de nuit, la danse autour de feu) que de réalisme sec (les meurtres), « Alleluia » est ce genre de films qui, si l’on se prête au jeu, embrase le spectateur dans un tourbillon de sensations aussi différentes les unes que les autres.

Alleluia4

« Alleluia » représente de plus une horreur bien différente de celle que l’on retrouve dans les grosses sorties horrifiques actuelles telles que les productions Blumhouse (« Paranormal activity », « Sinister », « Insidious »), basées sur des jump scares pour instiller une « frayeur efficace » (échec au niveau du résultat pur, succès au vu des scores au box-office). Ici, très peu de gore mais un sentiment de malaise constant quand la jalousie de Gloria s’éveille et la pousse au pire. Une inversion des rôles assez ironique, Michel passant d’abord pour la figure forte du couple avant de s’effacer au final à chaque fois face à sa compagne.Quant à celle-ci, elle commet des actes meurtriers certes mais agit par son amour franc et naïf ( cf le plan fixe de la chanson). Et tant pis si son couple est différent que celui formé par Humphrey Bogart et Katahrine Hepburn dans « The african queen » (film que Michel lui montrera) car leur amour est sincère, bien que fatal à celles qui voudraient le mettre en danger…

Alleluia1

Un film aux scènes horrifiques particulièrement marquantes traversé par un amour destructeur, avec des acteurs extraordinaires et une mise en scène sublime, c’est en fin de compte ce qu’est « Alleluia » de Fabrice Du Welz, une oeuvre originale et qui mérite d’être découverte le plus vite possible. Quand une telle baffe se propose, pourquoi refuser?