Pays : États-Unis
Année : 1996
Casting : Tom Hulce, Demi Moore, Tony Jay

Aujourd’hui, on revient à nouveau sur un dessin animé Disney qui mérite d’être vu avec un oeil nouveau. Après « Kuzco » de Mark Dindal, abordons « Le bossu de Notre-Dame » de Gary Trousdale et Kirk Wise.

Paris. Une jeune gitane du nom d’Esmeralda se voit poursuivie par le juge Claude Frollo. Elle trouvera refuge à Notre-Dame où réside Quasimodo, le bossu sonneur de cloches.

Adapter un roman de Victor Hugo à un public largement enfantin est assez compliqué. Et pourtant, si le film ne garde pas la complexité du roman, il en garde une ligne déjà assez adulte et mature qu’il arrive à transposer en version animée pour un public assez large. Ainsi, les thématiques sont nombreuses et diverses derrière l’aspect « enfantin » que l’on peut craindre. C’est pourtant oublier, tout d’abord, que les films d’animation ne sont pas réservés qu’aux enfants (l’un des meilleurs exemples reste le magnifique « Anomalisa »), mais surtout que les studios Disney ont par le passé abordé de nombreux sujets assez durs pour un public d’enfants (on se souvient tous de la mort de la mère de Bambi, ainsi que d’autres parents décédés prématurément).

Le gros point fort du film réside en son méchant : le juge Claude Frollo. C’est un fonctionnaire froid et cruel qui cherche à faire la justice partout sauf dans son coeur (comme l’une des chansons nous le fait comprendre). C’est un croyant tellement pieux qu’il craint le jugement divin qui pourrait s’abattre sur lui. Mais plus encore, il est un homme dont l’apparition d’Esmeralda réveille quelque chose d’intime dans ses envies sexuelles, mais qu’il garde au fond de lui au vu de son racisme et de son dégoût des gitans. C’est sans aucun doute l’un des personnages les plus passionnants que l’on ait vu dans une production Disney, un être tellement complexe que l’on peut comprendre que certains enfants ne comprennent pas son écriture car celle-ci touche plus un public plus au courant de sujets tels que le racisme ou la sexualité.

Si l’on met de côté certaines chansons et quelques personnages créés pour rajouter de l’humour (les gargouilles), il faut reconnaître au « Bossu de Notre-Dame » un aspect sombre et mature qui peut expliquer que le film soit généralement oublié par certains lorsque l’on parle de classiques Disney. Et c’est pourtant son imagerie mature (le climax transformant les remparts de Notre-Dame en Enfer) et son écriture assez dense sur certains points qui en font une oeuvre d’animation marquante et intellectuellement passionnante à voir. Ajoutez à cela la puissance des musiques et de certains plans, et vous obtiendrez l’un des Disney les plus sous-évalués et pourtant l’un des meilleurs que le studio aux grandes oreilles ait jamais créé.


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Liam Debruel
Amoureux du cinéma. À la recherche de films de qualités en tout genre,qu'importe la catégorie dans laquelle il faut le ranger. Le cinéma est selon moi un art qui peut changer notre vision du monde ou du moins nous faire voyager quelques heures. Fan notamment de JJ Abrams,Christopher Nolan, Edgar Wright,Fabrice Du Welz,Denis Villeneuve, Steven Spielberg,Alfred Hitchcock,Pascal Laugier, Brad Bird ,Guillermo Del Toro, Tim Burton,Quentin Tarantino et Alexandre Bustillo et julien Maury notamment.Écrit aussi pour les sites Church of nowhere et Le quotidien du cinéma. Je m'occupe également des Sinistres Purges où j'essaie d'aborder avec humour un film que je trouve personnellement mauvais tout en essayant de rester le plus objectif possible :)

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