Pays : États-Unis
Année : 1986
Casting : Bill Moseley, Caroline Williams, Denis Hopper, …
Alors que nous apprenions il y a quelques jours le décès du réalisateur Tobe Hooper, revenons sur la suite de son film le plus connu : « Massacre à la tronçonneuse 2 ».
Alors qu’elle est en direct avec des auditeurs, une présentatrice radio entend leur meurtre par Leatherface. Elle va alors se retrouver entre la famille de celui-ci et un shérif en quête de vengeance…
Comment donner une suite à une œuvre devenue culte ? Voilà la question qu’a dû se poser Tobe Hooper étant donné le classique qu’est devenu son « Massacre à la tronçonneuse ». En effet, il fallait trouver une idée forte pour ne pas fournir une simple copie de ce qui sera un monument à part entière du septième art. L’idée de Hooper est alors simple mais pertinente : aller dans un sens a priori opposé à l’œuvre originale en appuyant le grand guignol et l’humour. Le réalisateur du « Massacre dans le train fantôme » trouvait en effet que l’aspect humoristique noir n’avait pas été assez perçu par son public et méritait d’être approfondi. C’est ici le cas avec la personnalité du shérif incarné par Denis Hopper, excentrique dans sa quête de revanche, notamment lorsqu’il teste des tronçonneuses avant de partir à l’attaque.
Ceux qui s’attendent donc à une simple redite du film original peuvent passer leur chemin. Là où la violence était suggérée, elle est désormais montrée de manière graphique. Un lien empathique est également établi avec Leatherface par son amour pour l’héroïne. On se retrouve presque devant ces films de monstre à la Universal où la créature est plus une réaction de son milieu qui tente vainement d’être humaine. Cette relation atteint son summum quand elle se retrouve dans son antre et se voit offrir un « cadeau » que l’on ne vous dévoilera pas pour garder l’effet de surprise. Soulignons juste le travail de Tom Savini sur les effets spéciaux, permettant une crédibilité dans les instants gores du film.
Pour revenir à l’humanisme dans le film, plus que dans le premier volet, on saisit encore plus que la nature de Leatherface est plus due à son entourage familial, plus violent et profitant de sa faiblesse psychologique pour les aider dans leurs actes. La tronçonneuse qui lui fut offerte est un symbole de cette soumission pour son entourage. Sa forme phallique est également utilisée lors de sa rencontre avec l’héroïne, baladant la machine entre ses cuisses comme un jeune homme découvrant sa sexualité et ici, l’amour. La jeune femme devient alors un espoir, une forme d’échappatoire à la chape de plomb familiale qui guide chacun de ses actes. Sans sa tronçonneuse, Leatherface est donc émasculé et ne peut se sentir capable d’être « satisfait » par une existence avec cette présentatrice radio. De quoi apporter du piment à un film souvent mal jugé car comparé à son prédécesseur.
Si « Massacre à la tronçonneuse 2 » n’a pas eu le même impact historique que son prédécesseur, il n’en est pas moins une œuvre de genre de grande qualité. Hooper y prouve une nouvelle fois qu’il était l’un des maîtres de l’horreur en faisant prendre une nouvelle tournure à son chef-d’œuvre avec un film marquant, drôle, touchant et méritant d’être grandement réévalué par le public.