Date de sortie : 25 juin 1975 (États-Unis), 12 novembre 1975 (France)
Réalisateur : Norman Jewison
Acteurs principaux : James Caan, John Houseman, Maud Adams, John Beck
Genre : Action, science-fiction
Nationalité : Américain
Compositeur : André Previn
Classique des années 1970 préfigurant des concepts comme celui du Running Man, Rollerball dépeint une société futuriste où les cadres ont remplacé les hommes politiques dans la direction d’un nouvel ordre mondial, censé offrir un confort matériel inégalé à tous. Les guerres étant terminées, un jeu dangereux est inventé par les cartels afin de satisfaire les pulsions violentes de l’humanité. Le rollerball consiste à confronter deux équipes de joueurs se déplaçant en roller ou à moto sur une piste circulaire entourée d’un public. Munis de casques de football américain, ces derniers doivent s’emparer d’une balle de métal et la jeter dans un unique panier aimanté pour marquer des points.
Jonathan E, le capitaine de Houston interprété par James Caan (Le Parrain, Le Solitaire, L’Effaceur), brise le tabou de cette dystopie (« Le jeu est plus grand que le joueur. ») en faisant en sorte que les vedettes individuelles ne durent pas en survivant à des matches disputés avec de moins en moins de règles. Sa popularité devenant gênante, le dirigeant Bartholomew fait pression en lui demandant de se retirer avant les deux derniers matches, prévus contre Tokyo et New York. Ne l’entendant pas de cette oreille, et ayant déjà perdu sa femme par le passé, Jonathan refuse que l’annonce de son retrait soit diffusée et met au défi Bartholomew en participant aux matches, plus ou moins soutenu par Maud Adams (L’Homme au Pistolet d’Or, Octopussy), qui semble remplacer sa femme.
Le concept du rollerball est très intéressant et montre que c’est surtout la violence des coups portés aux joueurs adverses qui extasie le public, les matches devenant de plus en plus dangereux avec des membres ensanglantés et des joueurs blessés voire neutralisés. La tentative de background autour des matches reste assez soporifique à cause du rythme relativement lent, les deux heures de film se trouvant bien trop longues. Le mystère autour du personnage reste bien mieux réussi, rien de plus n’étant dévoilé sur la disparition de sa femme et le scénario s’arrêtant net à la fin du match. Un film correct bien que vieillissant.
Le remake de 2002
Date de sortie : 8 février 2002 (États-Unis), 13 mars 2002 (France)
Réalisateur : John McTiernan
Acteurs principaux : Chris Klein, Jean Reno, LL Cool J, Rebecca Romijin
Genre : Action, science-fiction
Nationalité : Américain
Compositeur : Éric Serra
Remake du film de Norman Jewison, ce nouveau Rollerball prend le parti pris narratif opposé de son modèle en cherchant à en mettre plein la vue avec de la musique forte, de la vitesse à tout va et des joueurs avec du maquillage et des coiffures à faire trembler les pires caïds de Mad Max. Comme un certain nombre de films des années 2000 qui cherchent à attirer le plus grand nombre avec des couleurs flashy et des femmes à la poitrine généreuse y compris seins nus, le résultat est très moyen. Le trio de protagonistes laisse déjà pas mal à désirer entre Chris Klein (American Pie), le rappeur LL Cool J (Peur Bleue, Charlie et ses Drôles de Dames, NCIS) et Rebecca Romijin (Mystique dans la première trilogie X-Men). Et ce n’est pas Jean Reno (Les Visiteurs, Léon, Wasabi) qui va sauver l’honneur avec son rôle de mafieux et son doublage russe qui laisse autant à désirer que son jeu d’acteur très moyen.
Le scénario subit quelques modifications avec un Jonathan cette fois-ci encouragé à continuer de faire le spectacle pour la richesse d’Alexi Petrovitch, le créateur du rollerball, qui va bien sûr faire intervenir des joueurs de plus en plus impitoyables et dangereux pour obtenir des rebondissements. Si le film n’a plus grand-chose de futuriste étant donné qu’il se déroule en 2005, la réalisation finit d’achever la crédibilité de son propos avec pas mal de scènes manquant de clarté, une vitesse mal gérée, un passage de nuit à l’image très médiocre éclairée par un lightshot comme si la caméra existait dans le film, et une violence largement édulcorée malgré quelques gerbes de sang réussies sur la fin. Sans surprise, le remake se permet de montrer ce que le film d’origine avait laissé en suspens : Jonathan qui va se venger du méchant après sa victoire. Si seulement ça n’avait pas été monté n’importe comment avec plusieurs ralentis, de courtes ellipses et un héros qui peine à devenir charismatique avec du sang plein la figure. Si John McTiernan (Predator, Piège de Cristal, Last Action Hero) nous avait habitué à beaucoup mieux que ça, c’est parce que ses réalisations n’avaient encore jamais été charcutés par ses désaccords avec les producteurs et la vision qu’il comptait donner au film.