Pays : États-Unis
Année : 2002
Casting : Hayden Christensen, Ewan McGregor, Natalie Portman, …
L’avis de Monsieur Popcorn
Alors que la sénatrice Amidala subit plusieurs tentatives d’assassinat, Anakin Skywalker est chargé de la protéger tandis que son maître Obi-Wan Kenobi enquête. Mais les sentiments du jeune homme pour l’ancienne princesse vont être difficiles à maîtriser…
Maintenant que Lucas nous a réintroduit à son univers avec un nouveau contexte socio-politique, il est temps pour lui de travailler ses personnages et leurs inéluctables destins. En cela, l’écriture s’avère un peu plus fine que pour l’opus précédent. Bien que malicieux, Obi-Wan Kenobi prend à cœur son rôle de maître et va s’investir pleinement dans son investigation. La princesse Amidala a préféré laisser son trône pour avoir un rôle plus actif dans la construction politique de l’univers. Mais la timbale est décrochée par Anakin Skywalker, jeune homme tiraillé par ses sentiments et son rôle de padawan, avec l’abstinence que cela demande. C’est un être émotionnellement chargé si l’on rajoute sa tristesse par rapport à sa mère, dont il fut séparé dans le premier volet pour accomplir son destin. L’interprétation d’Hayden Christensen, souvent critiquée, reste pourtant cohérente au vu des ressentiments d’Anakin et de sa dualité entre sa naïveté face à son amour pour Padmé mais également sa part sombre qui prend peu à peu plus de place. De cette manière, on pourrait plus reprocher les dialogues de Lucas assez peu engageants, voire sources de moquerie (la tirade sur le sable).
Néanmoins, l’écriture de l’intrigue même est passionnante. Les répercussions politiques soulevées par les événements narrés amènent petit à petit à la chute de cette démocratie de manière démocratique. On avait déjà souligné ce point dans la critique du précédent volet mais ici, cela avance plus vite, notamment avec la place de l’armée des Clones. La création de soldats rentre dans une logique de défense par rapport à un ennemi disposant de ses propres forces, mais cela amène également à un conflit inévitable. Cette guerre aux raisons officiellement économiques est orchestrée en sous-sol dans le but d’une prise de pouvoir totale. Difficile encore une fois de ne pas faire de liens avec notre propre histoire où certains politiciens profitent d’un conflit armé pour s’arroger une plus grande liberté de manœuvre, avec ce que cela implique comme répercussions sur la population. C’est dans ces instants que l’on voit le travail de Lucas sur la cohérence dans la construction de son univers et son regard global par rapport à l’avenir de ses protagonistes.
« L’attaque des clones » reste alors comme le précédent volet un blockbuster imparfait mais passionnant sur ce qu’il a à offrir en terme d’analyse. Que ce soit d’un point de vue politique ou humain, Lucas arrive à amener une certaine réflexion dans une œuvre divertissante à la mise en scène plus libérée que sur « La menace fantôme ». S’il y avait eu autant de travail sur les dialogues et un humour assez moyen que sur l’univers en général et ses lectures, on pourrait parler de ce second épisode comme une œuvre grand public féroce. Mais cet aspect mature va bientôt arriver avec le point de non-retour de la saga…
L’avis d’ A la rencontre du septième art
Deuxième épisode de la prélogie, L’Attaque des Clones vient prendre la suite de La Menace Fantôme, quatre ans après. Anakin a grandi et est devenu un Jedi, pendant que la galaxie est en proie à des tensions toujours plus vives entre la République et la Confédération. Une suite souvent très décriée par les fans de la saga, mais que dire de L’Attaque des Clones ?
Ce second opus a choisi de s’inscrire dans la lignée du premier, en développant surtout l’aspect politique de l’histoire, un parti pris qui permet donc à cette prélogie de se distinguer de la trilogie originale, tout en alimentant et en préparant également le contexte de guerre dans lequel se déroulent les épisodes IV, V et VI. Très rapidement, les cartes s’abattent avec deux tentatives d’attentat perpétrés à l’encontre de la sénatrice Amidala, ancienne reine de Naboo, et devenue une des figures politiques les plus importantes du Sénat, luttant contre les pressions de la Confédération, qui cherche à déstabiliser la République.
Cette fois, le conflit, déjà installé mais encore à ses prémices dans La Menace Fantôme, éclate au grand jour et redistribue les cartes. A l’image de l’attentat de Sarajevo de 1914, les tentatives d’assassinat à l’encontre de la sénatrice Amidala sont des catalyseurs qui vont précipiter l’entrée en guerre de la République et contribuer à l’inexorable ascension du Chancelier Suprême Palpatine, poursuivant sa destinée hitlérienne vers une force politique unique et indestructible. Comme dans La Menace Fantôme, les références historiques demeurent très présentes. Pendant ce temps, les Jedi, garants de la paix, sont également contraints de participer à l’effort de guerre, et à devenir des généraux, des soldats d’élite. La guerre est le cœur du sujet de l’Attaque des Clones, laquelle est d’ailleurs à la fois physique et mentale, avec des conflits sur le champ de bataille, mais également des conflits intérieurs, notamment chez Anakin Skywalker, dont la destinée trouble et funeste commence doucement à se dessiner.
En effet, le personnage d’Anakin prend une nouvelle dimension dans cet épisode II, puisque le film montre son passage à l’âge adulte, et présente également une représentation des enjeux de ce passage en termes de responsabilités et de ruptures. D’un côté, Anakin est attiré par l’amour qu’il voue à Padmé, tandis que de l’autre, il est déchiré par la mort de sa mère, qu’il venge par une répression sanglante et sans pitié : « il y avait même des enfants, je les ai tous tués, tous ». Le petit garçon enjoué de La Menace Fantôme est devenu un jeune homme meurtri, capable de tout pour défendre les siens, quitte à causer encore plus de douleur.
Si la représentation de ce passage à l’âge adulte à travers l’évolution du personnage d’Anakin est tout à fait intéressante et alimente l’aspect dramatique du film et de la prélogie en général, la romance avec Padmé tend à s’étirer et à rompre la dynamique du film, qui s’avère irrégulier et relativement haché. Généralement écriés pour leur côté niais et excessivement romantique, ces passages créent une dynamique inverse de celle que le film suivait alors, avec l’entrée en guerre, la crise politique et la décision des Jedi de participer au conflit.
En revoyant L’Attaque des Clones, je me suis rendu compte que je connaissais encore beaucoup de répliques et de passages par cœur, signe que j’ai beaucoup vu ce film par le passé, et que je lui accorde une affection particulière. Cela n’empêche pas de voir ses fébrilités en termes d’effets spéciaux, la présence de décors très synthétiques, un duo Portman/Christensen souvent très hésitant et qui peine à convaincre. Cependant, l’aspect politique du film le rend intéressant, permettant de poursuivre la prélogie sur une bonne tendance, et donnant lieu à un final épique sur la planète Géonosis, montrant enfin les Jedi en action, et puis, évidemment, Christopher Lee ! Un épisode II qui, donc, comme son prédécesseur, a de bonnes intentions, commet des maladresses, mais parvient à garder suffisamment d’intérêt pour se préparer à ce qui nous attend ensuite !
L’avis du Cinéma avec un grand A
Sorti trois années après l’épisode I (La Menace Fantôme) jugé par la critique comme étant une déception historique, ce deuxième volet de la seconde trilogie Star Wars, sobrement intitulé « L’attaque des clones », est pourtant, selon moi, nettement plus chaotique que le précédent volet.
Le principal mérite de l’épisode précèdent était de réussir à rendre divertissant et agréable à voir les (très) nombreux morceaux de bravoure et ce, malgré le déluge infernal d’effets spéciaux. Le gros problème de « L’attaque des clones » est qu’il accentue justement ces même problèmes, au point même d’en détruire presque toute forme de narration. En atteste la fin du film, particulièrement raté, dans laquelle les clones du titre surgissent, tel le déluge, et dézinguent à tout va pendant près d’une grosse demi-heure, le tout sur fond d’images numériques et de synthèse d’une relative laideur quand on repense aux vraies maquettes et autres marionnettes qui servaient à rendre réalistes les soldats et autres créatures étranges qui faisaient tant le charme de la première trilogie.
Ajoutons cela des dialogues gnan-gnan au possible (les sempiternelles et ridicules paroles d’amour entre Padmé et Anakin, sorties tout droit du pire épisode des « Feux de l’amour ») et surtout un jeu d’acteur parfois à la limite du ridicule, dominé par le fade Hayden Christensen, fort peu charismatique dans le rôle du jeune Jedi tourmenté Anakin Skywalker, à tel point qu’on a du mal à s’imaginer que c’est bien ce pauvre garçon qui deviendra le terrible (et très charismatique, justement) Dark Vador. Au moment où le jeune Anakin exprime toute sa colère et son chagrin vis-à-vis de sa relation avec son maître Obi-Wan Kennobi et de la mort de sa mère, on a l’impression d’avoir affaire à un ado de 15 ans en pleine crise, à qui on vient de piquer sa collation de 10 heures. Quant à Padmé, qu’on nous avait présenté dans l’épisode I comme étant une femme d’action au fort tempérament, elle paraît ici bien insipide, comme une banale et naïve adolescente amoureuse.
Le niveau de l’interprétation est néanmoins sauvé (en partie) du naufrage total par le charisme du grand Christopher Lee, interprète du malveillant conte Dooku, grand méchant de cet épisode 2, ainsi que par le convainquant Ewan McGrégor, toujours aussi à l’aise dans le rôle sage et intègre d’Obi-Wan.
Ajoutons à cela une mauvaise utilisation de « fan-service » (les plans de la future étoile de la mort, l’apparition de Bobba Fett alors qu’il n’est encore qu’un petit garçon) et vous obtenez véritablement une bien belle déception historique.
Dès lors, que reste-t-il à sauver, me direz-vous ? Eh bien… Christopher Lee (encore et toujours lui) et un certain sens du rythme. George Lucas aurait-il dû passer la caméra à quelqu’un d’autre ? La réponse est oui, car il s’est toujours montré très efficace à côté comme le prouve les épisodes V et VI. Que ce soit sur celui-ci ou La Menace Fantôme, George Lucas semble manquer de recul par rapport à son écrit et sa réalisation. Je vous laisse poser vos suggestions de « yes man » en commentaires.
En résumé, Star Wars, Episode II : L’Attaque des clones déçoit terriblement ! On s’accroche à ce que l’on peu pour ne pas se satisfaire un minimum.
L’avis de Salamander
« Le caillou dans la chaussure »
Tension entre un film qui nous apporte enfin ce qu’on voulait « lattaque des clones » et un film très décevant
Après le plutôt bon succès de l’Episode I, Georges Lucas a obtenu les moyens financiers (puisqu’un échec au box-office était le seul moyen d’arrêter ce projet d’auteur) de réaliser l’épisode II. Et en mai 2002, c’est le drame : le film le moins aimé par les fans voit le jour.
Pourtant, le film avait tout ce que nous pouvions attendre d’un préquel à la trilogie. Enfin nous avions cette guerre des clones qui commençait. Le combat de fin qui ouvre la guerre est titanesque, surtout pour l’époque vu la révolution encore proposer par le film en matière d’effets visuels, de même que l’avant-dernier plan où le Sénat contemple cette armée immense. Anakin Skywalker est enfin ce pré-Vador qui commence à passer du côté obscur avec la mort de sa mère qui déclenche chez lui une colère folle, une colère et toute sorte d’émotions fortes qui fendent sa cuirasse pendant tout le film. On voit clairement le destin de celui qui va trahir les Jedi se dessiner. Même, le film nous propose un nouveau méchant fort sympathique avec le Compte Dooku, qui affronte un maître Yoda dont on n’aurait jamais imaginé qu’il puisse être aussi fort.
Cependant, cela ne suffit pas à faire un bon film, parce que l’Attaque des Clones souffre déjà des problèmes du 1 : les acteurs sont mal dirigés, le côté « voyage spatial » disparait (avec cela dit un passage Obi-Wan / Fett qui rattrape le film) et Anakin est encore décevant. Si je peux revenir sur le personnage principal cela dit, son parcours est totalement logique, puisque seul un Jedi rongé par de fortes émotions aurait pu avoir une famille alors que le code l’interdit, et trahir les Jedi ensuite. Après évidemment ça n’excuse pas son mauvais jeu, mais comment diable jouer « Je n’aime pas le sable » de façon intéressante ? La scène où Anakin prononce cette phrase est d’ailleurs symptomatique d’autre chose : le film fait moins bien que l’épisode 1 sur plusieurs aspects. La relation Padmé-Anakin commençait à se tisser dans le 1, mais c’est ce que je dis, commençait. Là on tombe dans la comédie romantique, une catastrophe cela dit prévisible quand on sait que l’histoire d’amour Han-Leia était aussi mal écrite avant que l’équipe du 5 ne réécrive tout (on avait le droit à du « Je t’aime. Moi aussi. » à la place du « Je sais. »). Quand une intrigue est mal écrite, c’est difficile, mais quand cette intrigue occupe le tiers du film… c’est beaucoup plus difficile. Sauf que le reste est une histoire d’enquête et de politique comme le 1… mais là où le 1 mettait en scène l’attaque d’une planète entière, ici non, on suit juste Obi-Wan enquêter (alors que même si j’aime le personnage, il est à des années-lumière du rôle de détective) sur le climax de fin. Avec deux intrigues principales ratés, aucune vraie tension et attention (je le répète mais dans le premier on avait une guerre active, et on passait vingt minutes devant l’excellente course de pod), forcément le film n’a pas pu fontionner.
Pourtant, le problème ne découle que de son rythme et de son scénario, mais pas de son histoire. Celle-ci était parfaitement logique et posait parfaitement ses pions pou l’épisode 3. Du coup, même si on pouvait sortir déçu de ce film, on avait le droit d’espérer une suite plus convaincante.
[…] Critique réalisée dans le cadre d’un article commun avec Monsieur Popcorn, Lionel Malvisie, Marc Goncalves et Le Cinéma avec un grand A : Lien vers l’article […]